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Crise: acteurs des marchés suisses épinglés

Le gouvernement veut comprendre le raisonnement de la FINMA.
Eugen Haltiner était président de la CFB avant de présider la Finma.
Les acteurs des marchés helvétiques n'ont pas identifié à temps les causes et les risques de la crise financière mondiale, selon un rapport de la Finma. Les autorités chargées de la surveillance des banques ont ensuite manqué de force de persuasion pour faire appliquer leurs exigences.

Tant les banques que les analystes financiers, agences de
notation, experts, banques centrales et autorités de surveillance
ont été surpris par l'ampleur de la crise financière, relève
l'Autorité de surveillance des marchés financiers (Finma) dans
son rapport publié lundi.



«Aucune des parties impliquées n'imaginait ne serait-ce qu'un
millième» de l'intensité de la crise actuelle. La Commission
fédérale des banques (CFB) - qui se trouve désormais englobée dans
la Finma - a néanmoins réagi rapidement et de manière déterminée en
prenant des décisions ciblées et en permettant de maintenir la
stabilité de la place financière helvétique. Elle a activé le «mode
crise» dès que celle-ci a éclaté et suivi de près la situation des
deux grandes banques suisses, surtout de l'UBS.

UBS réticente, CFB pas assez combative

La CFB a identifié des problèmes chez UBS à la veille de la
crise déjà. Mais la grande banque, qui a payé le plus lourd tribut
à la crise des subprimes en Suisse, ne s'est pas préoccupée de
régler ses problèmes.



Craignant que son action ne soit considérée comme de
l'interventionnisme bureaucratique, l'autorité de surveillance a
fait preuve «d'une insuffisante pugnacité» pour mettre en oeuvre
ses exigences, peut-on lire dans le rapport. En agissant de la
sorte, elle pouvait aussi craindre de ne pas être suffisamment
soutenue par les politiques.



Pourtant, dans les années 1990, prenant notamment compte de la
faillite de Swissair, les autorités fédérales concernées
Département fédéral des finances, Banque nationale suisse et CFB
ont cherché des solutions pour maîtriser une éventuelle grande
crise. Mais lorsque celle-ci a éclaté à l'été 2007, les plans
opérationnels et les décisions de principe sur un engagement de la
Confédération pour sauver une banque n'avaient pas été
finalisés.

Même enseigne à l'étranger

Les autorités de surveillance étrangères n'ont pas mieux
apprécié les événements que la CFB, note la Finma. Personne
n'imaginait les dimensions potentielles de crises systémiques
internationales. La Commission fédérale des banques a en revanche
tiré les enseignements de la crise. Plusieurs mesures ont été
appliquées ou vont l'être prochainement s'agissant des grandes
banques, à l'image du nouveau système de rémunération qui entrera
en vigueur au 1er janvier 2010 ou des exigences accrues en matière
de fonds propres.



La FINMA est opérationnelle depuis le 1er janvier 2009 et remplace
simultanément la Commission fédérale des banques (CFB), l'Office
fédéral des assurances privées (OFAP) et l'Autorité de contrôle en
matière de lutte contre le blanchiment d'argent (Autorité de
contrôle).



ats/bri

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Stabilité du système financier: des progrès

Le secteur financier suisse présente une meilleure capacité de prévention et de résolution des crises opérationnelles. Le constat ressort des conclusions du deuxième rapport du groupe de travail ad hoc, fondées sur les mesures d'amélioration adoptées depuis 2006.

La priorité a été donnée au renforcement de la capacité de résistance opérationnelle des banques en cas de crise, a indiqué lundi la Banque nationale suisse (BNS) en publiant le nouveau rapport, en allemand et anglais, du groupe de travail «Plan de continuité des activités au sein de la place financière suisse».

Il s'est agi ici de veiller au maintien des processus critiques, soit l'approvisionnement par la BNS du système bancaire en liquidités et le trafic des paiements interbancaires. Les exploitants des infrastructures centrales doivent être en mesure de rétablir ces processus en deux heures, même en cas d'incident majeur.

Quant aux principaux participants au système, ils doivent être capables de reprendre leurs activités dans un délai maximum de quatre heures.

Par ailleurs, une structure d'alerte et de crise commune au secteur a été mise en place, avec pour objectif de coordonner les mesures en cas de crise.