Just Eat, présent en Suisse via Eat.ch, a l'intention d'étendre sa décision à toute l'Europe, une manière de se différencier de ses concurrents et d'apparaître comme plus responsable.
D'ailleurs, la société britannique n'est pas la première à faire le choix de livreurs salariés. L'entreprise suisse Smood.ch a aussi opté pour cette stratégie.
"C'est clairement un créneau qu'on a mis en avant dès le début", explique son directeur Marc Aeschlimann. "On fait face à une compétition internationale en Suisse, des sociétés qui valent des milliards et qui représentent aujourd'hui une compétition très dure. Notre seul moyen de combattre et de percer, c'était de marquer cette différenciation. La clientèle suisse soutient ce choix et cette démarche, puisqu'aujourd'hui on affiche une très belle croissance." Pour lui, les clients ont saisi la différence entre les livreurs salariés et les indépendants.
Il n'empêche, le modèle d'affaires dominant ne changera pas. Le salariat restera une exception.
Le choix du consommateur final
"Pour le moment, ils gagnent beaucoup d'argent, ça fonctionne", souligne Marc Bidan, professeur à l'Université de Nantes et spécialiste des systèmes d'information. "Le consommateur continue à adhérer à ce business model. Ils n'ont donc aucune raison objective de changer leur fusil d'épaule. Ils changeront de stratégie si le consommateur final le leur demande."
Tout dépendra aussi des choix effectués par les livreurs, s'ils préfèrent se diriger vers les plateformes qui offrent le salariat ou celles qui exigent le statut d'indépendants.
Cléa Favre/ebz