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Brut: l'Opep devrait opter pour le statu quo

Chekib Khelil, président de l'Opep, désire un respect des quotats.
Chekib Khelil, président de l'Opep, désire un respect des quotats.
L'Opep laissera normalement ses quotas de production inchangés mardi soir lors de sa réunion à Vienne alors que l'Arabie saoudite voit d'un bon oeil le récent recul du prix du baril. Ce dernier approche de la barre des 100 dollars.

"Le marché est assez bien équilibré", a affirmé le ministre
saoudien du pétrole, Ali al-Nouaïmi, en arrivant à l'aube dans la
capitale autrichienne, où les ministres de l'Organisation des pays
exportateurs de pétrole (Opep) devaient se réunir mardi soir.



Le principal producteur de l'Opep a même été jusqu'à dire que son
pays avait "durement travaillé depuis la réunion de juin" à Djeddah
pour faire reculer les prix. Une façon de dire que non seulement
Ryad ne s'inquiète pas de voir le prix du baril retomber sous la
barre des 100 dollars, mais qu'il a agi en ce sens.

Non-respect des quotas

En juin, alors que les prix du brut flambaient sur fond
d'économie mondiale fragilisée, l'Arabie saoudite, inquiète de voir
les pays riches, ses principaux clients, entrer en récession, avait
unilatéralement dopé sa production d'un demi-million de barils par
jour.



Elle tourne aujourd'hui autour de 9,6 millions de barils par jour
(mbj), alors que son quota officiel n'est que de 8,94 mbj. La
décision a contribué à amorcer le récent recul des cours, en même
temps que les signes de fléchissement de la demande mondiale.



Depuis leur record à 147,50 dollars le 11 juillet, les cours du
baril ont chuté de 30%. Ils sont tombés sous 102 dollars à Londres
mardi matin après les déclarations de M. Nouaïmi, malgré la
progression de l'ouragan Ike vers le Golfe du Mexique, région
pétrolifère aux Etats-Unis.

Tensions internes

L'Arabie saoudite, premier producteur
mondial et allié des Américains, tient à ménager les pays
consommateurs pour empêcher une érosion de la demande et un
transfert vers d'autres énergies.



Cette position irrite l'Iran, traditionnel "faucon" de l'Opep.
Téhéran a demandé un meilleur respect des quotas, appelant les
Saoudiens à résorber leur excédent de production pour empêcher un
surplus de se former et les prix de chuter davantage.



La quasi-totalité des pays membres a reconnu que le marché
risquait d'être trop approvisionné d'ici l'hiver. "Tout le monde
est d'accord sur le fait qu'il y aura un problème de surproduction
de 500'000 à 1 million (de barils par jour) d'ici l'année
prochaine", a affirmé l'Algérien Chakib Khelil, actuel président de
l'Opep, à son arrivée à Vienne lundi.

Statu quo prévu

Mais si l'Iran, le Venezuela, l'Equateur, l'Algérie et la Libye
s'inquiètent d'un prix du baril inférieur à 100 dollars, les pays
du Golfe peuvent se satisfaire de 80 dollars, voire moins, et ne
veulent pas accroître la pression sur l'économie mondiale avant
l'hiver, quand la demande de pétrole va remonter.



En ce qui concerne les quotas officiels, la réunion de mardi
devrait se solder par un statu quo. Même l'Iran n'a pas appelé à
baisser les quotas. Reste à savoir si l'Arabie va accepter de
réduire son excédent de production.



Selon le cabinet PFC Energy "l'Opep a trouvé un accord de principe
pour ramener sa production au niveau de ses quotas", ce qui
correspond à une baisse de "500'000 barils par jour".



agences/geg

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Le baril proche des 100 dollars

Le baril de pétrole continuait de reculer mardi matin, tombant sous les 100 dollars à New York.

Il a atteint un plus bas depuis le 2 avril, alors que l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) se réunit à Vienne. Depuis son record à 147,50 dollars, le baril a perdu plus de 30% de sa valeur.

Les 13 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) tiennent une réunion mardi à Vienne au cours de laquelle ils devraient, selon toute vraisemblance, laisser leur production officielle inchangée mais pourraient officieusement baisser l'offre réelle.

Par ailleurs, le pétrole était tiré à la baisse par la petite forme de l'euro qui a touché un nouveau plus bas mardi matin sur un marché des changes toujours très volatil, après l'annonce dimanche de la mise sous tutelle gouvernementale des géants américains du refinancement hypothécaire Fannie Mae et Freddie Mac.

Or la remontée du dollar face à l'euro décourage les achats de matières premières libellées en dollars, car elle érode le pouvoir d'achat des investisseurs munis d'autres devises.

Elle incite aussi les investisseurs à racheter des dollars au détriment d'autres placements, tels que les matières premières.