Le Covid-19 entraîne de grandes difficultés logistiques. Les ports fonctionnent au ralenti, tout comme le transport routier et ferroviaire, nécessaires pour acheminer les marchandises jusqu'au consommateur. Par conséquent, les conteneurs envoyés depuis l'Asie mettent beaucoup plus longtemps à revenir, d'où de rares disponibilités qui se paient à prix d'or.
Il y a moins d'un an, faire venir un conteneur de Shanghaï à Rotterdam coûtait 1000 dollars. Désormais, il faut débourser jusqu'à 7000 dollars.
Interrogé dans La Matinale, Pierre Cariou, économiste à la Kedge Business School et spécialiste du transport maritime, explique que ces coûts supplémentaires se répercutent parfois sur le prix de vente. Les consommateurs passent donc à la caisse. Il précise toutefois que pour certains produits, "l'importateur ne peut pas répercuter la hausse. L'impact tombe alors sur les marges des importateurs européens et américains, qui ont déjà beaucoup de difficultés".
80% des importations passent par la mer
Le problème est de taille: 80% des importations mondiales sont acheminées d'un endroit à l'autre de la planète par voie maritime. La plupart des biens consommés en Europe et aux Etats-Unis proviennent d'Asie.
Pour l'économiste, la situation actuelle se caractérise donc par une "forte incertitude": "On l'avait vu avec le premier reconfinement, on se retrouvait avec des ruptures de stocks de produits, plutôt alimentaires". Selon lui, l'Europe et l'Amérique du Nord pourraient donc à nouveau être confrontées à des cas de ruptures de biens acheminés par conteneurs.
La situation pourrait s'améliorer grâce à une meilleure coopération entre les différents acteurs de la logistique. Toutefois, les transporteurs n'ont eux pas vraiment intérêt à revenir aux prix d'avant la pandémie.
Cléa Favre/aes