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Conditions durcies pour toucher le chômage

Doris Leuthard veut s'informer, dans la perspective de la votation sur la libre circulation des personnes.
Doris Leuthard espère économiser 533 millions de francs par an.
Face aux critiques des milieux intéressés, le Conseil fédéral a corrigé mercredi la réforme de l'assurance chômage. Les mesures d'économie ont été augmentées et la hausse des cotisations atténuée.

Le message définitif sur la révision de l'assurance chômage sera
présenté cet automne au Parlement. Mais le gouvernement a déjà fixé
mercredi les grandes lignes après avoir pris connaissance des avis
exprimés sur son avant-projet lors de la consultation. Les
critiques des milieux patronaux semblent avoir particulièrement
fait mouche.



Le Conseil fédéral a ainsi prolongé la durée de cotisation
minimale pour toucher 400 jours d'indemnités à dix-huit mois,
contre douze actuellement, a annoncé Doris Leuthard. Initialement,
il avait fixé un délai de quinze mois.

Cotisations

L'augmentation des cotisations salariales ordinaires, qui
passeront de 2 à 2,2%, a été maintenue. En revanche, le relèvement
temporaire destiné à éponger les 4,8 milliards de dettes de
l'assurance chômage n'atteindra que 0,1 point (au lieu de 0,2 point
prévu dans l'avant-projet).



Les cotisations paritaires versées par les salariés et les
employeurs atteindraient ainsi au moins 2,3% pendant plusieurs
années. Les personnes touchant des salaires compris entre 126'000
et 315'000 francs devront en outre verser à nouveau temporairement
un pourcent de solidarité.



Il faudra certainement compter huit à neuf ans pour résorber le
trou dans les caisses de l'assurance, selon la ministre de
l'économie. Outre cet assainissement, la révision vise à consolider
les bases de l'assurance chômage en vue d'une crise économique,
selon Doris Leuthard.

Plus de chômeurs

La loi se basera désormais sur un effectif moyen de 125'000
chômeurs (ou 3,2% de chômage) par an. La moyenne de 100'000
sans-emploi sur laquelle tablait la précédente révision s'est
avérée complètement erronée et a conduit aux déficits
actuels.



La réforme devrait induire en tout 533 millions d'économies par an
au lieu de 481 millions prévus dans l'avant-projet. En clair, il
s'agit d'économiser un franc sur huit, "même s'il n'est jamais
facile d'envisager des réductions de prestations dans ce domaine",
selon la conseillère fédérale.



ats/ma

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Etudiants un peu épargnés

Autre marche-arrière opérée par le gouvernement, les étudiants qui ne trouvent pas de travail au terme de leur formation devront attendre six mois avant de pouvoir toucher des indemnités. L'avant projet prévoyait de porter le délai de carence à un an.

En revanche, passé les six mois d'attente, les anciens étudiants n'auront droit qu'à quatre mois de prestations de l'assurance chômage, a précisé le chef de la Direction du travail Serge Gaillard. Aujourd'hui, ils touchent des indemnités pendant un an.

Le gouvernement a fait aussi un geste pour la réintégration des chômeurs âgés de plus de 50 ans. Leur droit à l'allocation d'initiation sera doublé à douze mois. La part de l'allocation prise en charge par l'assurance chômage devrait en outre passer de 40 à 50%.

Moins d'incitations

La Confédération veut aussi réduire sa participation aux frais induits par les mesures de réinsertion offertes aux personnes qui n'ont pas droit à l'assurance chômage. Le taux devrait passer de 80 à 50%, a souligné Doris Leuthard.

Et d'avertir qu'il faudra aussi éliminer les incitations inadéquates induites par certaines prestations et améliorer les mesures de réinsertion.

Il s'agit par exemple d'éviter que les personnes en fin de droit fassent le yoyo entre les programmes de l'aide sociale et l'assurance chômage, a-t-elle conclu.