Près d'un an après le début de la crise des crédits
hypothécaires, la Banque des règlements internationaux (BRI, dite
aussi "la banque centrale des banques centrales") a tiré la
sonnette d'alarme, contredisant la thèse selon laquelle le plus dur
serait passé. «Les turbulences actuelles sur les principales places
financières sont sans précédent dans la période de l'après guerre»,
a averti la BRI dans son rapport annuel 2007/2008.
Le risque de récession aux Etats-Unis et l'accélération des prix
«font naître la crainte que l'économie mondiale est peut-être à un
tournant critique», a souligné l'établissement, surnommé la «banque
centrale des banques centrales».
Repli mondial
«Si un certain affaiblissement de la croissance mondiale est
attendu (...), une incertitude exceptionnelle plane sur son degré
de gravité», a prévenu la BRI. La situation actuelle pourrait
«augurer une phase de repli mondial plus marqué et plus durable que
ne semblent l'anticiper les prévisions», a noté la BRI.
L'institut d'émission de Bâle a également lancé un avertissement
contre les risques accrus d'inflation, estimant que les banques
centrales devaient être «particulièrement vigilantes pour contenir
les anticipations» de hausse des prix, a prévenu son directeur
général Malcolm Knight qui a recommandé de «réagir énergiquement»
face à cette situation.
Inflation record dans la zone euro
L'inflation ne devrait pas marquer de pause, alors que
l'accélération des prix a atteint en juin un niveau record de 4%
sur un an dans la zone euro, tirée par la montée du prix du pétrole
et des denrées alimentaires, selon Malcom Knight.
«La plupart des prévisionnistes estiment que la hausse récente de
l'inflation (...) dans les économies avancées devrait être
passagère» et qu'elle devrait reculer, a indiqué Malcolm Knight.
«Les anticipation d'inflation (...) se sont clairement orientées à
la hausse ces derniers mois», a-t-il remarqué, alors que la BRI
table sur un taux d'inflation à l'échelle mondiale d'environ 4,7%
d'ici à 2009.
Pour contrer la spirale des prix, la BRI a recommandé de relever
les taux d'intérêt et de laisser la monnaie s'apprécier dans les
pays où «les pressions globales de la demande restent
fortes».
ats/afp/ant
Aux banques centrales de jouer
«Les politiques devront suivre, à l'échelle mondiale, une orientation générale bien moins accommodante, même si cela peut créer (...) quelques difficultés à court terme», a affirmé l'institut d'émission international.
La Réserve fédérale américaine (Fed) a interrompu mercredi sa politique d'assouplissement monétaire, en laissant inchangé son principal taux directeur à 2%.
Dans un mouvement identique, la Banque centrale européenne (BCE) a gardé son principal taux directeur à 4%, mais son président, Jean Claude Trichet, a indiqué mercredi que la BCE allait sans doute remonter son principal taux directeur le 3 juillet.
La Banque nationale suisse a choisi le statu quo jusqu'à présent. Elle doit se prononcer sur la suite des événements jeudi.
Le pétrole approche des 145 dollars
Les prix du pétrole avançaient à grands pas vers le seuil historique des 145 dollars lundi à New York, portés par l'effondrement persistant du dollar, qui rend moins chères les matières premières pour les investisseurs hors zone billet vert.
Lors des échanges électroniques précédant l'ouverture de la séance, le baril de pétrole est monté au-dessus des 143 dollars à New York (143,67 dollars) et à Londres (143,91 dollars), où s'échange une qualité de pétrole plus lourde et par conséquent moins chère.
Vers 15h05, le cours du baril de «light sweet crude» pour livraison en août se repliait à 142,17 dollars, en hausse toutefois de 1,96 dollar par rapport à vendredi sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).