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Le baril de brut frôle les 143 dollars

L'or noir à 100 dollars le baril donne le blues aux économistes
Les investisseurs misent sur les matières premières, or noir surtout.
Les cours du pétrole continuaient de moissonner les records vendredi, dépassant les 142 dollars le baril à Londres et New York. Le contexte est tendu : des bourses en berne, la Libye qui agite l'arme pétrolière et des pronostics de prix vertigineux.

Après avoir franchi pour la première fois jeudi soir le cap
symbolique des 140 dollars, les cours de l'or noir ont continué à
grimper : les prix ont atteint 142,93 dollars à New York et 142,91
à Londres.

Selon un véritable cercle infernal, les prix du pétrole
profitent de la désaffection des investisseurs pour les bourses
d'action, qui elles-mêmes pâtissent lourdement du pétrole
cher.



"Il faut observer que les flux financiers ont quitté les bourses
d'action, qui ont enfoncé des planchers. Selon la répétition de
schémas observés plus tôt cette année, quand l'argent n'a pas
d'endroit où aller, il se retrouve coincé dans les matières
premières, car c'est l'un des rares instruments financiers qui le
fasse vraiment fructifier", observait Olivier Jakob, du cabinet
Petromatrix.

Craintes d'inflation

Le Foostie de Londres a touché
jeudi soir un plus bas depuis la mi-mars, le Dax de Francfort
n'était pas loin vendredi d'enfoncer son plus bas de l'année (6168
points) et le CAC 40 de Paris revenait à son niveau d'octobre
2005.



"Les prix du pétrole attisent les craintes d'inflation, mettant à
mal les marchés d'action, ce qui par ricochet entraîne une nouvelle
poussée des prix des matières premières, où les investisseurs
viennent chercher de meilleurs rendements", renchérissait Michael
Davis, de la maison de courtage Sucden.



L'affaissement de la devise américaine, passée jeudi de 1,55 à
plus de 1,57 dollar pour un euro, augmentait encore la séduction du
pétrole aux yeux des spéculateurs: lorsque le billet vert baisse,
ils tendent à acheter des matières premières vendues en dollar pour
se prémunir contre l'inflation.



En toile de fond, les prix restaient soutenus par un cocktail très
haussier composé d'inquiétudes sur les disponibilités futures d'or
noir, de tensions géopolitiques et de pronostics très haussiers sur
les prix du pétrole (

lire encadré

).



afp/ant

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Chantage libyen

La possibilité d'une réduction de la production en Libye, évoquée par le PDG du groupe pétrolier public National Oil, Shokri Ghanem, avait semé la panique jeudi.

Tripoli envisagerait de réduire sa production en cas d'éventuelles poursuites américaines.

Troisième pays producteur africain d'or noir - derrière l'Angola et le Nigeria -, la Libye produit en moyenne entre 1,7 et 1,85 million de barils de pétrole par jour.

Ajoutant à ce climat haussier, le président du géant énergétique russe Gazprom Alexeï Miller a déclaré que l'Opep n'avait virtuellement pas d'influence sur les prix du pétrole (source: Financial Times).

Il a prédit une hausse drastique des prix du brut, comme il l'a déjà fait récemment, prévoyant un prix à 250 dollars le baril.

Gros recul sur les marchés

Les marchés boursiers mondiaux étaient en forte baisse vendredi, dans la foulée de la chute de Wall Street la veille. Les dégradations d'évaluations d'entreprises américaines se sont ajoutées aux nouveaux records du pétrole pour semer le doute.

A la Bourse suisse, l'indice SMI perdait quelque 2% en matinée et frôlait le plancher des 6800 points après avoir déjà franchi celui des 7000 mardi. L'indice élargi du SPI baissait de 1,9% à 5751 points. Tous les secteurs étaient malmenés surtout les valeurs financières.

Scénario similaire en Europe: Paris, Londres et Francfort subissaient des pertes d'une ampleur comparable.

Les Bourse d'Asie suivaient la même tendance.