Inflation: nouveau sommet en juillet
L'inflation en Suisse atteint toujours des sommets. Le taux annuel a grimpé à 3,1% en juillet, contre 2,9% en juin et 0,7% en juillet 2007. D'un mois sur l'autre, les prix ont toutefois reculé de 0,4% en raison des soldes.
La contradiction entre baisse des prix en juillet et hausse de
l'indice en rythme annuel provient d'un effet de base, a expliqué
jeudi l'Office fédéral de la statistique (OFS). Le taux mensuel de
variation s'était monté à -0,6% en juillet 2007 contre -0,4% cette
année, d'où la progression de 0,2 point.
L'impact des soldes pratiquées sur les vêtements d'été et les
chaussures apparaît dans le fléchissement de l'indice du groupe
"habillement et chaussures" (avec une contraction de 12,3%, après
une diminution de 2,1% déjà en juin). Le niveau des prix de ce
groupe ressort toutefois supérieur de 3,7% à celui d'il y a un
an.
Indices stables
Le mouvement de baisse a aussi été alimenté par les groupes
"équipement ménage et entretien courant" (-0,9%), "autres biens et
services" (-0,4%, grâce aux montres-bracelets), "santé" (-0,1%,
grâce aux médicaments) et "loisirs et culture" (-0,1%, grâce aux
téléviseurs et au matériel informatique/photographique).
En revanche, l'indice suisse des prix à la consommation de juillet
ne traduit pas encore la baisse des prix des carburants constatée
ces tout derniers jours (lire ci-contre). Les
groupes "boissons alcoolisés et tabac" (+0,3%) et "communications"
(+0,1%) ont pour leur part évolué à la hausse, note encore l'OFS.
Enfin, les indices traitant des "restaurants et hôtel" et de
l'"alimentation et boissons non alcoolisées" n'ont pas bougé.
La Suisse, à l'instar de la zone euro, affronte depuis des mois
des niveaux d'inflation inconnus depuis quinze ans. Il faut ainsi
remonter à octobre 1993 pour retrouver une telle ampleur (le taux
de renchérissement annuel s'affichait alors à 3,4%), qui dépasse
largement la marque de 2% normalement visée par la Banque nationale
suisse.
NOUVEAU RECORD DANS LA ZONE EURO A 4,1%
L'inflation dans la zone euro, à l'instar de la Suisse, a encore
accéléré en juillet. Exprimée en rythme annuel, elle a même battu
un nouveau record pour s'établir à 4,1%, après 4% en juin, sous
l'effet de la hausse des prix de l'énergie et de
l'alimentation.
Ce chiffre, du jamais-vu depuis la création de la zone euro en
1999, est légèrement inférieur aux attentes des économistes, qui
tablaient en moyenne sur 4,2%. Il ressort d'une première estimation
de l'Office européen des statistiques Eurostat, publiée
jeudi.
Le précédent record remontait au mois de juin, avec une inflation
à 4%. Le renchérissement ne cesse d'accélérer depuis l'automne
dernier, alimentée en particulier par la flambée des prix
pétroliers et alimentaires.
Cette tendance est d'autant plus inquiétante qu'elle se double
désormais de signes d'un net ralentissement économique dans la zone
euro, où commencent à se ressentir les effets du pétrole cher, de
l'euro fort et des turbulences sur les marchés financiers. Certains
économistes n'écartent plus un risque d'éventuelle récession d'ici
la fin de l'année en zone euro, après plusieurs mauvais
indicateurs.
ats/afp/hof
Publié Modifié
Sans les effets de la baisse du prix du brut
L'indice suisse des prix à la consommation de juillet ne traduit pas encore la baisse des prix des carburants constatée ces tout derniers jours. Le dernier relevé de l'OFS est en effet intervenu le 14 juillet, moment du retournement de tendance.
Le prix du baril de pétrole a perdu plus de 20 dollars ces trois dernières semaines, depuis le record historique du 11 juillet à plus de 147 dollars.
Le phénomène est pourtant déjà visible pour l'automobiliste à la colonne avec une réduction du prix de l'essence de quelques centimes, une première de longue date pour lui.
Les groupes "transports" et "logement et énergie" affichent des taux de progression respectifs de 0,8% et de 0,3% en juillet, selon les chiffres publiés jeudi par l'OFS.
Pour le premier, les relevés du 1er et du 14 juillet montrent encore des hausses de 1,8% pour l'essence et 0,7% pour le diesel.
Le groupe "transports" laisse également apparaître une forte augmentation des tarifs pour les billets d'avion. Pour le logement et l'énergie, les relevés pour le prix du mazout donnent à voir une hausse de 2,8%.
Reste que les prix des produits pétroliers influencent lourdement l'évolution du renchérissement en Suisse depuis plus d'un an.
Ils ont en effet progressé de 33,4% par rapport à juillet 2007 et de 22,5% au regard de décembre 2007.
Sans oublier que le phénomène a été atténué par la faiblesse du dollar, monnaie de facturation de l'or noir.