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Pétrole: rappel à l'ordre de l'Opep

Hugo Chavez, ici avec le roi Abdallah, fait partie des faucons de l'Opep.
Hugo Chavez, ici avec le roi Abdallah, fait partie des faucons de l'Opep.
L'OPEP a demandé à ses membres de "respecter strictement leurs quotas de production", ont indiqué les dirigeants du cartel mercredi. Cette mesure équivaut à une baisse effective de "520'000 barils par jour" de leur offre.

Alors que le prix du brut est tombé brièvement sous les 100 dollars
le baril lundi, l' Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé de
revenir " strictement aux quotas de septembre 2007", ce qui
équivaut à "28,8 millions de barils par jour à l'issue de sa 149e
réunion, à Vienne où se trouve son siège.

Si le maintien des quotas n'a rien d'une surprise, l'appel
explicite à mieux les respecter en est une. Effective
immédiatement, la décision équivaut de facto "à une baisse de
production de 520'000 barils par jour" de la production du cartel
pétrolier, a reconnu le président en exercice de l'Opep, l'Algérien
Chakib Khelil, car le cartel produit plus que ses quotas
officiels.

Camouflet à l'Arabie saoudite

Le passage symbolique mardi des cours du pétrole sous 100
dollars a sans doute pesé dans la décision et donné un argument
fort aux "faucons" du cartel, pressés de réduire l'offre pour
enrayer la chute des prix.



La décision est un camouflet pour l'Arabie saoudite qui avait,
juste avant la réunion, laissé entendre que l'Opep ne toucherait
pas à sa production et s'était dite satisfaite du repli des prix. A
l'inverse, elle signe la victoire du clan "dur" du cartel, emmené
par l'Iran et le Venezuela. Ce dernier avait annoncé au début de la
réunion que l'Opep allait demander aux pays dépassant leur quota
officiel de faire preuve de discipline et a donc obtenu gain de
cause.

Pressions américaines

Les "faucons" du cartel avaient très modérément goûté
l'initiative prise en juin par l'Arabie saoudite non seulement
d'augmenter unilatéralement sa production d'un demi-million de
barils par jour, mais aussi de convoquer à Djeddah, hors des
auspices de l'Opep, une réunion internationale avec les pays
consommateurs pour tenter d'enrayer la flambée des prix.



Ces décisions de Ryad, à la suite d'une intervention du président
américain George W. Bush, inquiet de la forte hausse des prix du
pétrole brut, avaient contribué à amorcer un repli des cours du
baril, alors que s'accumulaient les signes de fléchissement de la
demande mondiale. L'Arabie, qui pompe aujourd'hui autour de 9,6
millions de barils par jour (mbj) pour un quota de seulement 8,94
mbj, est ainsi rappelée à l'ordre.



afp/cab

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Le pétrole quitte ses sommets

Le baril de Brent est brièvement tombé sous le seuil de 100 dollars mardi à Londres, pour la première fois depuis le 2 avril, atteignant 99,30 dollars en séance et 100,34 dollars à la clôture.

Il a chuté de 30% depuis son record de 147,50 dollars par baril le 11 juillet.

Ralentissement économique invoqué

Face à une économie mondiale fragilisée, l'Opep veut éviter une répétition du scénario catastrophe de 1998, qui avait vu les prix tomber à 10 dollars le baril dans la foulée de la crise asiatique.

"Les prix pétroliers ont chuté de façon significative ces dernières semaines", dans la foulée du ralentissement économique qui se traduit par "une baisse de la demande" et "une augmentation des risques de baisse" des cours du pétrole, argumente le cartel.

L'Opep a aussi officialisé le départ de l'Indonésie du cartel, devenu importateur et non plus exportateur de pétrole. Elle compte désormais 12 membres et tiendra sa prochaine réunion le 17 décembre à Oran, en Algérie.