À Berne, certains craignent que la crise actuelle ne pousse des entreprises suisses à vendre leurs immeubles, et que des investisseurs étrangers en profitent pour acquérir ces biens à bas prix.
C'est pour l’éviter que la commission juridique du Conseil national a proposé en janvier de durcir provisoirement la fameuse Lex Koller, loi fédérale qui restreint l'acquisition d'immeubles par des personnes à l'étranger. Les restrictions seraient étendues aux immeubles destinés à une activité commerciale ou professionnelle.
Rôle stabilisateur
Pourtant, si on en croit les données publiées vendredi, il semble ne pas y avoir péril en la demeure. Selon les recherches de CBRE, l’inflation des prix immobiliers et la cherté du franc ont en effet éloigné les investisseurs étrangers du marché suisse pendant la dernière décennie.
Ces investisseurs ont par ailleurs joué un rôle stabilisateur: ils ont pris des risques que les acteurs locaux ne voulaient pas prendre, dans l’immobilier commercial et de bureau. Enfin, relève CBRE, “une grande partie des acheteurs étrangers investis en Suisse au cours de la dernière décennie provient du Royaume-Uni, d’Allemagne et de France”.
Pour un consultant immobilier interrogé par la RTS, ces constats ont de quoi relativiser fortement les craintes, et le danger, d’une ruée étrangère sur le patrimoine suisse.
Guillaume Meyer/vic