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Airbus et Boeing lancent un nouveau duel

Le constructeur Airbus ne sera pas épargné par la crise.
Airbus et Boeing s'affrontent sous les nuages de Farnborough.
L'américain Boeing et l'européen Airbus ont entamé un nouveau duel de commandes d'avions, au Salon aéronautique de Farnborough (Grande-Bretagne), qui a ouvert ses portes lundi. De juteux contrats ont déjà été annoncés.

Lors de ce salon de Farnborough , qui se tient tous les
deux ans et fête cette année ses 60 ans, Airbus a démarré en
fanfare avec un mégacontrat avec la compagnie émiratie Etihad:
celle-ci a passé commande pour 55 appareils, dont 10 très gros
porteurs A380 et 25 long-courriers A350. Le tout pour un montant de
11 milliards de dollars.

Se son côté, Boeing a annoncé deux gros contrats: 54
moyens-courriers pour 4 milliards de dollars, par la compagnie
émiratie à bas prix FlyDubai. Et 45 avions, dont 35 Dreamliner 787,
par la compagnie nationale d'Abou Dhabi, pour 9,4 milliards de
dollars.

Pétrole cher, une "opportunité"

Le prix élevé du
pétrole va se traduire par une accélération des commandes de
modèles récents, qui consomment 30 à 40% en moins.

Jim McNerney, patron de Boeing


Le salon de Farnborough, l'un des plus importants au monde, qui
avait accueilli 263'000 visiteurs en 2006 et s'était soldé par un
total de 42 milliards de dollars de commandes annoncées, avec
Airbus et Boeing pour principaux bénéficiaires, sera également
l'occasion de prendre le pouls des transporteurs aériens, dont la
santé se dégrade avec la montée de l'or noir.



Dans un entretien au Journal du Dimanche, le PDG de Boeing, Jim
McNerney, notait que "la période actuelle est clairement difficile"
pour les compagnies aériennes, mais indiquait n'avoir "enregistré
aucune annulation (de commandes) à ce jour".



Il a toutefois observé que certaines "auront besoin d'aides pour
acheter des avions", soulignant que Boeing les "soutiendra via (sa)
filiale de services financiers". Selon lui, le prix élevé du
pétrole constitue "une opportunité" qui "va se traduire par une
accélération des commandes de modèles récents" d'avions moins
consommateurs de carburant.



Le patron du groupe d'aéronautique et de défense EADS, maison mère
d'Airbus, Louis Gallois , a estimé de son côté lors d'un
séminaire ce week-end qu'il ne fallait pas paniquer. "Il peut
arriver qu'il y ait des annulations, mais nous ne le voyons pas
maintenant. Il n'y a pas de raisons de paniquer. Le trafic aérien
est toujours bon dans certaines parties du monde", a-t-il
dit.



afp/ant/boi

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Attaque de Bombardier

Dimanche, le canadien Bombardier a lancé un défi aux deux titans, qui se partagent le marché mondial des avions de plus de 100 places, en annonçant le décollage de sa CSeries, une gamme d'appareils moins polluants et moins consommateurs de carburant.

Bombardier attaque sur le segment des moyen-courriers (entre 100 et 200 sièges), la vache à lait de l'américain et de l'européen.

Ces derniers ont jusqu'ici affirmé vouloir mettre sur le marché un successeur à leurs 737 et A320 à la fin de la prochaine décennie. Une date considérée comme trop tardive par nombre de compagnies.

Le climat du secteur s'est dégradé

Cette année, l'ambiance pourrait être moins festive à Farnborough, près d'un an après le début de la crise du subprime.

Le cours du brut léger américain a franchi vendredi le seuil de 147 dollars le baril. Sur les douze derniers mois, son prix a plus que doublé, forçant plusieurs compagnies aériennes à cesser leurs activités.

Les cours des métaux ont également flambé, une mauvaise nouvelle pour les constructeurs de réacteurs comme General Electric ou Safran qui utilisent des matériaux résistant aux hautes températures comme le rhénium.

«Plusieurs compagnies aériennes à bas coûts ont fait faillite. Nous voyons aujourd'hui des transporteurs bien établis comme American Airlines, Air France ou Lufthansa qui commencent à réduire la voilure», constate de son côté Damien Lasou chez Accenture.