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UBS avait déjà renoncé aux activités offshore

Le feu passe à l'orange pour l'UBS, qui retrouve les chiffres noirs.
L'UBS a dit stop aux activités offshore aux USA en novembre 07.
Le manager de l'UBS Mark Branson a fait sensation jeudi à Washington en déclarant devant le Sénat que la grande banque avait renoncé à offrir des services "offshore" à sa clientèle américaine. Mais la décision n'est pas nouvelle.

Cette décision date de l'automne passé déjà. Toutefois, le
premier gestionnaire de fortune du monde veut accélérer la cadence
après les reproches des autorités des Etats-Unis.

En novembre 2007

Actuellement, le numéro un bancaire helvétique offre ses
services aux riches américains par l'intermédiaire de trois
sociétés. Outre la filiale de l'unité Wealth Management aux Etats
Unis et UBS Swiss Financial Advisers, toutes placées sous la
surveillance des autorités américaines, l'UBS occupe ce terrain
depuis la Suisse avec ses activités mondiales de gestion de
fortune.



Ce dernier secteur sera bientôt abandonné, comme l'a déclaré jeudi
devant une sous-commission du Sénat américain Mark Branson, le chef
des finances du secteur gestion de fortune de l'UBS. Mais la
décision de renoncer à cette activité offshore avec des Américains
est déjà tombée en novembre 2007, a précisé vendredi Serge Steiner,
porte-parole de l'établissement.



La décision de réorganiser les affaires avec les riches citoyens
américains repose avant tout sur l'évolution de ce marché. Mais
elle sera mise en oeuvre plus rapidement que cela n'avait été
prévu. Tous les contrats en cours avec les actuels clients seront
toutefois honorés.

Activité complexe

Selon le porte-parole, la question de la légalité de ces
activités n'a joué aucun rôle dans la décision d'y mettre fin.
L'accord dit Qualified Intermediary (QI/intermédiaires qualifiés)
avec les autorités fiscales américaines autorise expressément la
gestion de fonds de clients américains depuis la Suisse. «De toutes
manières, cela s'avère compliqué et pénible».



Il n'en reste pas moins que l'UBS peut offrir toute sa palette de
produits et services de gestion de fortune aux citoyens américains
avec ses filiales disposant d'une licence bancaire aux Etats-Unis,
a ajouté Serge Steiner. Les possibilités de le faire depuis la
Suisse sont très limitées en raison de la législation.

Clients concernés inconnus

L'UBS n'a pas souhaité indiquer le nombre de clients concernés
par l'abandon des activités offshore avec les citoyens américains.
Selon M. Steiner, les fonds de clients provenant des Etats-Unis
gérés depuis la Suisse se montent à quelque 20 milliards de
francs.



Comparé aux 1800 milliards de francs d'actifs sous gestion de
l'unité Wealth Management, ce montant n'est pas très élevé. La
décision d'abandonner ces activités ne devrait pas porter un
important préjudice, même s'il est probable qu'une partie de la
clientèle concernée quitte la banque.

Grosse amende attendue

Un avis que semblent partager les analystes. «La banque privée
offshore aux USA ne représentait pas une grosse activité pour UBS»,
estime ainsi Peter Thorne, chez Helvea. «Nous nous attendons en
revanche à une lourde amende pour UBS à l'issue de l'enquête, peut
être de 500 millions de francs», confie-t-il à Reuters.



«La banque n'offrira plus de services offshore aux résidents
américains et encourt seulement, selon toute vraisemblance, une
amende», acquiescent les analystes de la banque Vontobel dans une
note de recherche. Or quelques semaines auparavant, UBS jouait sa
licence bancaire aux États-Unis, relèvent-ils.

La Banque LGT s'y met aussi

La banque LGT en mains de la famille princière du Liechtenstein
a indiqué vendredi qu'elle allait examiner les accusations d'aide à
l'évasion fiscale portées aux Etats-Unis. Elle va aussi réduire ses
affaires avec des clients privés américains.



La banque LGT, qui contrairement à l'UBS ne s'était pas fait
représenter à l'audition de jeudi devant la sous-commission
d'enquête du Sénat américain, va notamment confier à une société
d'inspection internationale externe l'examen des activités de sa
filiale LGT Treuhand, a-t-elle précisé dans un communiqué.



ap/ats/cht

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Pas de conséquences en Suisse?

L'Association suisse des banquiers (ASB) estime que l'abandon par l'UBS de ses activités offshore avec les citoyens américains n'aura aucun effet sur le secteur bancaire suisse.

Il s'agit en l'occurence d'une décision commerciale d'un établissement particulier. Le fait que Mark Branson, un responsable du numéro un bancaire suisse, ait présenté des excuses devant une sous-commission du Sénat américain, ne doit pas laisser penser à un aveu de culpabilité général pour les banques suisse, a indiqué vendredi Thomas Sutter, porte-parole de l'ASB.

Même du côté américain, ni la légalité, ni la possibilité d'offrir des services bancaires offshore n'est remise en cause. La décision de l'UBS n'y change rien. Et l'intensité de la pression exercée sur la place financière suisse et le secret bancaire reste la même, ni plus forte, ni plus faible.

Spécialiste bancaire à l'Université de Zurich, le professeur Hans Geiger se fait quant à lui quelques cheveux gris. Dans une interview accordée à la radio suisse alémanique DRS, il a estimé qu'avec son retrait, l'UBS abandonnait un de ses points forts dans le secteur de la gestion de fortune.

L'action UBS a bondi

Dans ce contexte, l'action UBS a commencé la journée à la Bourse suisse en baisse, avant de rebondir en cours de séance. Le titre de la première banque helvétique s'est finalement envolé de 7,6% à 21,98 francs par rapport à la clôture de la veille à 21,86 francs.

Dans le même temps, l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) a gagné lui 1,31% ou 88,15 points à 6827,31 points à la clôture.

A l'image des autres marchés financiers européens, il tirait notamment profit de la publication des résultats du deuxième trimestre de la banque américaine Citigroup, meilleurs qu'attendus avec une perte de «seulement» 2,5 milliards de dollars (2,55 milliards de francs).

La déception occasionnée jeudi par Merrill Lynch et le procès intenté à UBS aux Etats-Unis sont ainsi passés au deuxième plan.