Le nombre de passagers aériens a chuté de deux tiers l'an dernier avec la pandémie de nouveau coronavirus. Et si secteur compte sur une reprise cette année, elle ne sera que très lente.
Pourtant, alors qu'une centaine de compagnies aériennes voyaient le jour annuellement les années précédentes, 30 compagnies ont démarré malgré tout leurs activités en 2020.
Des avions à prix dérisoires
Pour le directeur de l'Observatoire de l'aéronautique et de l'aviation civile de l'Université du Québec à Montréal, cela s'explique par différentes conditions favorables. "Vous avez accès à énormément d'expertises bon marché sur le marché international, en termes de pilotes, de maintenance, d'experts en management", remarque Merhan Ebrahimi lundi dans La Matinale de la RTS.
"Vous avez également une quantité importante d'avions de bonne qualité, pas très vieux, à des prix dérisoires si on les compare aux prix d'il y a deux ans. Donc cela présage de bonnes conditions pour pouvoir partir au moment où le marché de l'aviation reprendra et redeviendra normal".
Billets plus intéressants en perspective
Parmi les compagnies qui se lanceront ces prochains mois, figurent notamment Flyr en Norvège ou l'américaine Breeze Airways. Leurs fondateurs ont déjà d'autres compagnies à leur actif et chacune mise sur la numérisation.
Pour Merhan Ebrahimi, ces nouveaux arrivants ont un avantage sur les acteurs déjà établis: "Ceux qui lancent leur entreprise misent énormément sur une réduction maximale des coûts d'opération", souligne-t-il. Et "quand vous avez des avions qui coûtent moins cher, quand le personnel va vous coûter moins cher et que la structure technologique nécessaire pour organiser tout ça coûte moins cher, il est évident que vous allez pouvoir offrir des prix plus intéressants et donc avoir une plus grosse part de gâteau".
Succès pas garanti pour autant
Car en face, beaucoup de compagnies, y compris à bas coûts, resteront handicapées par le poids de la dette héritée de cette crise. Mais sur un marché aérien très concurrentiel, rien n'assure le succès de ces nouvelles compagnies.
Romain Bardet/oang