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L'UBS rachète des ARS pour 20 milliards

Le sauvetage de l'UBS fait l'objet d'un dossier de L'Hebdo.
Comme ses concurrentes, UBS a choisi de passer à la caisse.
L'UBS a conclu à son tour un accord à l'amiable avec les autorités américaines concernant le rachat d'obligations ARS («auction-rate securities»). Le numéro un bancaire helvétique rachète des ARS à hauteur de 19,4 milliards de dollars.

La banque devra en outre payer une amende de 150 millions de
dollars. Les détails de l'accord seront dévoilés ces prochains
jours, a indiqué vendredi à l'agence AWP William Galvin,
responsable de l'autorité de contrôle des marchés financiers de
l'Etat du Massachusetts.

Les obligations ARS («auction-rate securities») sont des
produits financiers qui avaient été vendus à des investisseurs
comme des titres dont il était aisé de se défaire. Mais ce marché a
été bloqué par la crise financière et plusieurs milliers
d'investisseurs ne parviennent plus aujourd'hui à revendre ces
obligations.

Plaintes américaines

Aux Etats-Unis, le numéro un de la place financière suisse était
confronté à des plaintes des autorités de surveillance des marchés
des Etats du Massachusetts et de New York.



Le ministre de la Justice de l'Etat de New York Andrew Cuomo avait
lancé la fronde fin juillet, en déposant un recours contre l'UBS,
l'accusant d'avoir trompé des milliers d'investisseurs américains.
Il réclamait la restitution de 25 milliards de dollars. Fin juin,
l'autorité de régulation des marchés du Massachusetts avait déjà
déposé un recours en justice contre l'UBS, distinct de celui du
ministère de la Justice, pour les mêmes raisons.



Tentant de faire un geste, l'UBS avait annoncé, le 16 juillet,
qu'elle comptait racheter jusqu'à 3,5 milliards de dollars de ces
obligations à ses clients aux Etats-Unis, pour répondre aux
blocages de ce marché.

Crise des subprimes

Les ARS sont des obligations à long terme, portant par exemple
sur des institutions comme des musées ou des communes, dont les
taux sont revus régulièrement via un système d'enchères. Elles ont
longtemps été présentées comme très liquides et sûres.



La crise des crédits a cependant aussi touché le marché des ARS,
dont le volume est estimé à 330 milliards de dollars et qui s'est
grippé le printemps dernier. Selon le «Wall Street Journal»,
environ 200 milliards de dollars d'ARS seraient actuellement
bloqués. Une dizaine de grandes banques seraient victimes de
l'effondrement du marché des ARS.



L'UBS n'est du reste pas la seule banque helvétique touchée par
cette crise. Le Credit Suisse a fait l'objet jeudi d'une plainte du
groupe américains STMicroelectronics. Celui-ci l'accuse d'avoir
placé 450 millions de dollars en obligations ARS sans son
autorisation.



ats/ap/bri

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Citigroup a fait le pas jeudi

Citigroup a conclu un accord avec l'autorité de régulation des marchés (SEC) et d'autres régulateurs, prévoyant le rachat par la banque américaine d'obligations ARS. Le montant pourra atteindre 20 milliards de dollars, selon un communiqué publié jeudi par la SEC.

L'accord prévoit la reprise, à la valeur d'achat, de 7,5 milliards de dollars environ d'obligations aux 38'000 investisseurs individuels qui les ont achetées à Citigroup, dans un délai maximum de trois mois.

Citigroup s'engage également à «faire son possible» pour liquider, d'ici fin 2009, le portefeuille de 12 milliards d'obligations ARS souscrites par 2600 investisseurs institutionnels, et de leur en restituer le produit.

Lors d'une conférence de presse à New York, le ministre de la Justice de l'Etat de New York, Andrew Cuomo, a indiqué que Citigroup verserait, en outre, des amendes se montant, au total, à 100 millions de dollars.

Les déboires s'accumulent

Pour l'UBS, cette affaire intervient quelques semaines seulement après la mise au jour de sa complicité dans les démarches d'évasion fiscale de milliers de ses clients américains.

L'établissement a indiqué depuis qu'elle mettait un terme aux opérations bancaires effectuées pour ses clients américains depuis l'étranger.

Ces démêlés avec la justice américaine s'ajoutent aux graves difficultés rencontrés par la banque depuis le début de la crise du «subprime», qui l'ont notamment contrainte à lever 28,9 milliards de francs pour se renflouer.