Alors qu'elle avait annoncé de
manière anticipée en juillet des résultats pratiquement équilibrés
pour le 2e trimestre, UBS enregistre finalement une perte de 358
millions de francs. Au trimestre précédent, elle se chiffrait à
11,5 milliards.
Nouvelles dépréciations
La banque a dû effectuer de nouvelles dépréciations de 5,1
milliards de dollars liées à la crise des crédits aux Etats-Unis.
Patron du groupe, Marcel Rohner souligne que le résultat a été
pénalisé par la provision de 919 millions de francs en rapport avec
l'accord conclu la semaine dernière aux Etats-Unis pour les Auction
Rate Securities (ARS).
Le bilan comprend cependant un crédit d'impôt de 3,83 milliards de
francs. Au total, UBS a englouti 45,5 milliards de francs dans la
crise des subprimes en une année. Au premier semestre 2008, la
perte de la banque s'affiche à 11,89 milliards de francs.
Entre avril et juin, UBS a enregistré une sortie nette d'argent
frais de 43,8 milliards de francs, alors qu'elle avait pu compter
sur un afflux de 34 milliards au 2e trimestre l'an dernier. La
première banque helvétique a subi des sorties nettes d'argent frais
de 17,3 milliards de francs dans la seule gestion de fortune. Ses
affaires en Suisse ont enregistré le départ de 2 milliards
supplémentaires et celles de gestion institutionnelle de 24,5
milliards.
Emplois supprimés
Président du conseil
d'administration d'UBS, Peter Kurer reconnaît que ces résultats ne
sont pas satisfaisants. Il salue néanmoins la réduction des frais
de personnel et des positions à risques. Pour le second semestre,
UBS ne prévoit pas d'amélioration des marchés financiers.
Elle va poursuivre son programme de réduction des effectifs, des
coûts et de la concentration des risques. En un mois, le nombre
d'employés d'UBS a fondu de 2387 personnes. Au total, 5500 emplois
doivent disparaître, dont 1500 en Suisse.
Nouveaux visages
La grande banque a par ailleurs annoncé la nomination de quatre
candidats au conseil d'administration, dont Bruno Gehrig, président
de Swiss Life, vice-président de Roche et proche du PDC.
Les autres sont l'Américaine Sally Bott, qui a notamment travaillé
aux ressources humaines chez Citibank, le Suisse Rainer-Marc Frey,
président de la société de placements Horizon 21, et William
Parret, un Américain qui a fait toute sa carrière chez Deloitte
Touche Tohmatsu. Markus Diethelm et John Cryan rejoignent le
Directoire du groupe.
ap/hof/nr
Banque d'affaires conservée
Un an après les premiers gros effets de la crise des subprimes, UBS compte sur un nouveau modèle économique pour sortir du tunnel. La banque continuera d'investir dans ses activités mondiales de gestion de fortune, son métier principal. Elle veut renforcer sa présence sur les marchés de croissance internationaux.
La banque veut aussi consolider sa position de leader en Suisse, à la fois dans le domaine de la gestion de fortune et en tant que première banque de détail.
Quant à la banque d'affaires, qui a plongé UBS dans les tourments, elle poursuivra son repositionnement "dans l'optique d'une croissance axée sur les besoins de la clientèle". Interrogé sur l'éventualité d'une cession, Peter Kurer a souligné qu'il n'en est pas question pour le moment. Des partenariats avec d'autres instituts ne sont en revanche pas exclus.
Une partie importante de la révision de la stratégie concerne les rémunérations variables des dirigeants et des collaborateurs. Les mesures incitatives seront directement liées aux résultats financiers de celles-ci.
L'action joue au yo-yo
L'action UBS a continué à jouer au yo-yo mardi à la Bourse suisse, après la publication des résultats du 2e trimestre.
Elle a ouvert en baisse de 2,2% avant de passer presque immédiatement dans le vert.
Le titre a quitté la zone rouge très rapidement pour grimper de près de 3% vers 09h10, mais le titre est reparti à la baisse dans la journée, pour finalement céder 2,42% à la clôture.