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L'UBS montre des signes de rétablissement

Le feu passe à l'orange pour l'UBS, qui retrouve les chiffres noirs.
Le feu passe à l'orange pour l'UBS, qui retrouve les chiffres noirs.
L'UBS a livré, lors d'une assemblée générale extraordinaire jeudi à Bâle, un bulletin de santé plutôt favorable quant à son rétablissement. Elle prévoit de dégager un "faible" bénéfice au 3e trimestre 2008. Le titre a décollé à la Bourse suisse.

Elle compte également renouer modestement avec les bénéfices
l'an prochain. Dans son message aux 2400 actionnaires présents, le
président de l'UBS Peter Kurer s'est voulu rassurant. Outre le
retour dans le noir entre juillet et septembre, après quatre
trimestres consécutifs dans le rouge (et 22 milliards de francs de
pertes cumulées), il a indiqué que l'UBS avait "fortement" réduit
son exposition au marché hypothécaire américain. Ces prévisions se
fondent toutefois encore sur des estimations, a précisé le
successeur de Marcel Ospel.

Contexte volatil

Le redressement de la première
banque suisse intervient en effet dans un contexte de grande
volatilité sur les marchés financiers, toujours suspendus au feu
vert du Congrès américain à un plan de sauvetage du secteur. Au vu
de la tempête des trois dernières semaines, "l'UBS a su manoeuvrer
habilement à travers ces écueils", a relevé Peter Kurer. Depuis un
an, la banque a notamment réduit son bilan consolidé de 500
milliards de francs pour le ramener à 2000 milliards.



En fonction depuis avril, Peter Kurer a répété que l'UBS figurait
parmi les banques les mieux capitalisées. Au-delà, il a insisté sur
la nécessité de fidéliser une clientèle, pour le moins en perte de
confiance. "Nous voulons entièrement rétablir notre réputation
d'ici fin 2010."

Pas d'indemnité pour Ospel

Et dans la perspective d'un retour à la rentabilité, Peter Kurer
a même évoqué la possibilité de verser à nouveau un dividende dès
2010. Il a en revanche affirmé que l'ancien président Marcel Ospel
ne recevrait aucune indemnité de départ.



L'actuel président en a profité pour faire le point sur la
réorganisation de l'UBS. Il a dit que la révision stratégique
annoncée en août était achevée, avec la création de trois divisions
autonomes, dotées d'une autorité et d'une responsabilité
opérationnelles accrues. L'UBS a entamé sur cette base un
"programme du changement en vue de se repositionner". Elle affirme
avoir mis au point un train de mesures correctives en vue de tirer
les leçons de la crise du crédit venue des Etats-Unis, en
particulier dans la manière d'établir et d'attribuer la capacité et
la gestion du risque.



ats/dk/hof

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Le titre bondit

L'annonce d'un "faible" bénéfice au 3e trimestre 2008 contredit quelque peu les analystes, dont certains attendaient une perte de l'ordre du demi-milliard de francs.

Du coup, la perspective a réjoui la Bourse suisse, où l'action UBS a clôturé en hausse de 8,12% à 21,30 francs.

Selon les intervenants, un "faible" bénéfice signifie que de nouvelles corrections de valeurs ont certes été effectuées, pour un montant estimé entre 1 et 3 milliards de dollars, mais inférieur aux 2 à 5 milliards craints.

Les comptes de l'UBS au 3e trimestre seront publiés le 4 novembre.

Nouveaux administrateurs

Après le discours de Peter Kurer, les actionnaires ont élu les quatre nouveaux membres proposés pour le conseil d'administration, dans le but d'accroître la compétence de ce dernier.

Parmi eux Bruno Gehrig, président de Swiss Life et ancien vice-président de la Banque nationale suisse. Il passe pour être un excellent communicateur et affiche une longue pratique du secteur bancaire.

Les actionnaires ont aussi élu l'Américaine Sally Bott, membre de la direction du groupe pétrolier britannique BP, Rainer-Marc Frey, président de la société spécialisée dans les firmes non cotées Horizon21, et l'Américain William Parrett, patron jusqu'en 2007 de Deloitte Touche Tohmatsu.

Ils ont accepté d'adapter les statuts à la nouvelle Corporate Governance avec effet rétroactif au 1er juillet.