Le chiffre d'affaires a suivi la même trajectoire, plongeant l'année dernière de 65,2% à 1,85 milliard de francs, a annoncé jeudi la filiale du groupe allemand Lufthansa dans un communiqué. Le nombre de passagers transportés a quant à lui chuté de 74,5% comparé à 2019 à 4,79 millions de personnes.
Pour faire face à cette situation, la compagnie aérienne a pris de nombreuses mesures pour réduire ses coûts et préserver ses liquidités, ce qui a permis de "maintenir la perte dans des limites raisonnables". Elle a notamment instauré le chômage partiel et suspendu les investissements non essentiels.
Deux millions de francs perdus par jour
La situation s'est aggravée depuis le début de l'année 2021 et l'entreprise perd environ deux millions de francs par jour. Swiss "évalue d'autres mesures" pour rester compétitive, alors que la compagnie aérienne ne proposait plus en mars que 25% de son offre de 2019.
L'objectif de supprimer quelque 1000 postes à temps plein d'ici la fin de l'année reste d'actualité et le nouveau directeur général Dieter Vranckx a évoqué un éventuel redimensionnement de la flotte d'appareils.
Swiss "reste engagée à Genève"
Malgré les vents contraires, la compagnie aérienne n'a pas l'intention de revoir son engagement en Romandie et compte maintenir sa présence à l'Aéroport international de Genève.
"Nous avons beaucoup investi ces dernières années à Genève", raison pour laquelle Swiss a été profitable en 2019 sur cette plateforme aéroportuaire, a souligné Dieter Vranckx.
Face au fort ralentissement du trafic aérien mondial induit par les restrictions de voyages, le transporteur national a revu son offre et ne propose plus cette année qu'environ 30% de ses vols d'avant-crise. A Genève, ses avions ne relient actuellement plus que les aéroports de Zurich et Francfort.
ats/cab
Plusieurs milliards de pertes pour la maison-mèrer Lufthansa
Lufthansa, qui détient Swiss, a annoncé jeudi une perte nette de 6,7 milliards d'euros (7,37 milliards de francs) pour 2020, un record.
Le numéro un du ciel européen prévient que le résultat 2021 sera également dans le rouge. Actuellement, 500 avions Lufthansa sur 800 restent cloués au sol.
Comme les autres dirigeants du secteur, le patron de Lufthansa plaide pour la mise en place rapide de passeports sanitaires permettant de voyager: "des certificats reconnus à l'international attestant d'une vaccination ou d'un test doivent remplacer les interdictions et les quarantaines", a lancé Carsten Spohr.
Lufthansa a bénéficié en juin d'un vaste plan de sauvetage de 9 milliards d'euros du gouvernement allemand. L'Etat est en contrepartie entré à son capital à hauteur de 25%.
En parallèle, le groupe a entamé une vaste restructuration: près de 30'000 employés sur 140'000 ont déjà quitté le groupe en plus d'accords avec les syndicats pour économiser plusieurs centaines de millions d'euros sur les charges salariales. Le sort de 10'000 postes reste en suspens, conditionné à des mesures d'économies supplémentaires.
Le groupe n'exclut pas des licenciements, notamment chez les pilotes, à l'expiration d'une garantie d'emploi début 2022. D'ici 2023, Lufthansa va également se séparer de 150 machines.