Le terme de «récession» qualifie une période de baisse du PIB
d'au moins deux trimestres d'affilée, a rappelé mardi devant la
presse à Zurich Jan-Egbert Sturm, directeur du KOF.
La reprise ne tardera pas
Ces conditions seront donc remplies durant l'hiver à venir. Mais
le creux de la vague sera atteint cet hiver et la reprise ne
tardera pas, selon les économistes zurichois.
L'institut prévoit désormais seulement 0,3% de croissance l'an
prochain, alors qu'il tablait auparavant sur 1,8%. Et pour le
produit intérieur brut (PIB) de l'année en cours, la prévision
passe de 2% à 1,9%, a indiqué le KOF. Les risques conjoncturels se
sont sensiblement accrus ces dernières semaines, a-t-il
expliqué.
Exportations en cause
Principale raison de cette baisse provisoire, l'industrie suisse
d'exportation devrait souffrir d'un climat qui s'est «radicalement»
dégradé en Europe. Le recul des exportations coïncide en outre avec
une période d'affaiblissement dans le secteur financier, lui aussi
central pour la Suisse.
La consommation privée, qui soutient l'économie, ne suffira pas à
empêcher la chute pronostiquée. Elle ne fait que la retarder,
explique Jan-Egbert Sturm. L'amélioration solide et constante du
niveau de l'emploi ces dernières années arrive en outre à son
terme.
Mais la faible conjoncture ne provoquera pas de vague généralisée
de licenciements, prédit le KOF. La hausse du taux de chômage
restera donc faible. Mais les places de travail laissées vacantes
ne seront en revanche souvent plus repourvues.
agences/cer
Inflation de 2,6% cette année
L'inflation des prix, qui a atteint un niveau record de 3,1% en juillet, devrait atteindre 2,6% cette année et continuer à ralentir à 1,5% en 2009 et 1,3% en 2010, indiquent les experts du KOF.
Face aux incertitudes qui pèsent sur l'économie suisse, la Banque nationale suisse (BNS, banque centrale) pourrait abaisser à deux reprises son taux directeur de 25 points de base "au cours de l'hiver", a estimé le KOF.
Dernière récession en 2003
La dernière période de récession traversée par la Suisse n'est pas si lointaine, même si beaucoup semblent l'avoir déjà oubliée.
En 2003, le PIB helvétique s'était en effet contracté de 0,5% environ sur l'ensemble de l'année.
La brève récession annoncée lundi par l'institut KOF pour l'hiver prochain s'inscrit dans le cadre de l'impact de la crise financière internationale sur l'économie dite réelle.
Le coup de frein apparaît d'autant plus sévère que l'économie suisse sort de deux années 2006 et 2007 quasi euphoriques.
Pour mémoire, les deux exercices s'étaient soldés par une croissance réelle du PIB de respectivement 3,2% et 3,1%, selon les chiffres du SECO.