La Suisse a signé, à ce jour, en excluant la Convention AELE et son accord avec l'Union européenne, 32 accords de libre-échange avec 42 pays. La plupart du temps, ces accords sont conclus dans le cadre de l'AELE, mais parfois, la Suisse fait cavalier seul, comme ça a été le cas avec le Japon et la Chine.
Il n'est pas surprenant que la Suisse regarde vers l'Asie, puisque ces accords sont jugés hautement stratégiques pour l'économie du pays qui est tournée à 50% vers les exportations. C'est vrai sur le temps long, mais dans l'immédiat, le redressement des exportations suisses en début d'année a été moins marqué en Asie qu'aux Etats-Unis.
Aujourd'hui, plusieurs accords sont en négociation avec des pays de l'Est ou asiatiques: l'Union douanière Russie-Biélorussie et Kazakhstan, l'Inde, le Viêt-nam et la Malaisie.
Forte opposition à un accord avec le Mercosur
Si la Suisse mène plusieurs négociations en parallèle en Asie, elle le fait aussi en Amérique du Sud. Et dans ce cas précis, cela risque d'être encore très compliqué pour convaincre les Suisses. On sait que l'opposition à un accord avec le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) est très forte, d'autant que cet accord comprend le très controversé dossier agricole.
Il y a les doutes sur l'environnement, mais aussi une remise en question de la pertinence économique. Sur mandat du Secrétariat d'Etat à l'Economie (SECO) l'Université de Berne a réalisé une étude aux conclusions plutôt dérangeantes pour les libre-échangistes: les effets d'un accord commercial resteraient limités.
Nouveau souffle en Afrique
Et pendant que la Suisse sera concentrée sur l'Amérique latine, le libre-échange connaît un nouveau souffle en Afrique. La zone de libre-échange africaine, la Zleca, est entrée en vigueur le 1er janvier.
Regroupant 1,2 milliard de personnes, elle est la plus grande zone de libre-échange au monde et promet de faciliter les affaires sur le continent. D'ici dix ans, les droits de douanes seront presque intégralement supprimés et l'économie africaine devrait créer des emplois et de la croissance. Cela constitue une petite révolution pour le commerce mondial que la Suisse devra suivre de près.
Frédéric Mamaïs/asch