Le groupe technologique compte actuellement quatre divisions: Space, Aerostructures, MRO International et Ammotec. Il veut céder en tout cas les deux dernières.
"Nous nous retirons de toutes les entreprises apparentées à la défense", a expliqué mardi le directeur général André Wall lors d'un entretien avec l'agence AWP. Cela concerne l'usine de munitions de Thoune, les activités de maintenance militaire en Australie et en Malaisie, ainsi que les activités de simulateur et de formation en France, Suède et Suisse. Après la scission de ces activités début 2020 (lire aussi encadré), c'est un nouveau tournant qui attend le groupe.
Intervention du Conseil national
Ruag International veut ainsi vendre MRO International, qui compte 630 employés. Une partie des activités du site bavarois d'Oberpfaffenhofen ont déjà été cédées à General Atomics Europe. Les 450 collaborateurs de l'unité devaient être repris.
L'équipementier aéronautique veut aussi se séparer de Ruag Ammotec, spécialisé dans les munitions, d'ici la fin de l'année. Mais ce projet risque d'être contrecarré: la semaine dernière, le Conseil national a adopté une motion pour arrêter le processus de vente de cette division, qui emploie plus de 2200 collaborateurs dont 380 à Thoune.
Ruag Aerostructures aussi menacé
Le groupe bernois compte aussi sur la réorientation de Ruag Aerostructures, affecté par la pandémie de coronavirus qui a mis à terre l'industrie aérienne. "Personne ne vole, personne ne commande des pièces d'avion", a souligné André Wall. Une cession de l'unité, qui compte 1250 salariés, est aussi possible. "Je n'exclus pas un désinvestissement à un partenaire stratégique", a ajouté le directeur général dans un communiqué. Ce dernier affirme encore l'importance que les nouveaux propriétaires reprennent les employés.
L'essor du domaine de l'espace
Ruag International veut concentrer ses efforts sur le marché de l'espace, en plein essor, via sa division Space et ses 1300 employés. Ce domaine pourrait peser quelque 900 millions de francs d'ici 2040, avec des taux de croissance annuels de plus de 16%. "Nous voulons développer des capacités intégrées de satellites et de systèmes de lancement avec des partenaires solides en Europe", a précisé le parton.
Le groupe veut se positionner à moyen terme sous une nouvelle marque, "Beyond Gravity".
ats/oang
Grosses pertes en 2020
En octobre dernier, le groupe avait indiqué qu'il perdait près de 3 millions de francs par mois et avait dit vouloir supprimer jusqu'à 150 emplois d'ici la fin 2021.
Au premier semestre 2020, il a enregistré une perte nette de 48 millions de francs, après 19 millions un an plus tôt.
Le chiffre d'affaires a plongé de 11% à 570 millions. Les résultats annuels seront publiés le 25 mars.
Regroupement
Depuis le 1er janvier 2020, deux nouvelles sous-holdings du groupe proche de la Confédération Ruag Holding, MRO Suisse (qui travaille pour l'armée) et Ruag International, ont été regroupées sous l'égide de la nouvelle société BGRB Holding AG.
Le groupe technologique Ruag International, qui recentre ses activités sur l'espace et l'aéronautique, doit être entièrement privatisé à moyen terme.
MRO travaille pour l'armée et assume principalement des activités précédemment rattachées à RUAG Defence et RUAG Aviation.