La Compagnie aérienne italienne (CAI), société détenue par seize
entrepreneurs italiens qui va reprendre les actifs rentables
d'Alitalia, devra par la suite "redemander une nouvelle licence
ordinaire" et définitive, a ajouté le président de l'Enac Vito
Riggio.
Eviter la faillite
Ce nouveau régime, annoncé par le responsable à la suite d'un
entretien avec Augusto Fantozzi, le commissaire extraordinaire
nommé par le gouvernement pour mener à bien le plan de sauvetage
d'Alitalia, prévoit par ailleurs un accroissement des contrôles de
l'Enac sur la compagnie. "Il est important que le service ne
s'interrompe pas", a commenté Augusto Fantozzi.
Par ailleurs, selon le commissaire, le tribunal de Rome a accepté
la demande d'insolvabilité déposée par Alitalia. Alitalia a été
placée vendredi dernier par le gouvernement italien sous
administration extraordinaire afin d'éviter la faillite et d'ouvrir
la voie à la création d'une nouvelle compagnie.
La nouvelle Alitalia privatisée sera détenue majoritairement par
la CAI dont les actionnaires sont disposés à investir ensemble un
milliard d'euros pour la relancer. Des actifs d'Air One seront
intégrés dans cette nouvelle compagnie. La dette et les activités
sans avenir doivent être reprises dans une seconde société, qui
sera mise en faillite. Le gouvernement a dû pour cela modifier la
loi.
3250 emplois supprimés
Les suppressions d'emplois au sein de la nouvelle compagnie
aérienne Alitalia ne devraient finalement pas dépasser 3250
personnes, a annoncé jeudi le ministre italien des Affaires
sociales. Les chiffres précédents situaient les suppressions
d'emplois du transporteur italien au bord de la faillite dans une
fourchette de 4500 à 7000.
Selon les agences Ansa et RadioCor, Maurizio Sacconi a expliqué
aux syndicats que sur les 17'500 employés que comptent aujourd'hui
Alitalia et Air One, la deuxième compagnie de la péninsule qui doit
fusionner avec le transporteur national, la nouvelle Alitalia en
comptera 14'250 et que donc 3250 personnes perdront leur
emploi.
afp/dk
Air France-KLM dans le capital d'Alitalia
Augusto Fantozzi a indiqué que la décision sur une entrée éventuelle d'un partenaire international dans le capital d'Alitalia devrait être prise d'ici la fin septembre. Air France-KLM s'est dit disposé à prendre une part minoritaire.
Air France-KLM se serait vu proposer par les dirigeants de la banque Intesa-Sanpaolo une participation de 10 à 20% dans Alitalia et de devenir ensuite l'actionnaire majoritaire de la compagnie italienne d'ici à 5 ans, selon une information parue vendredi dans le quotidien économique français La Tribune.
Contactée par l'AFP, la compagnie franco-néerlandaise s'est refusée à confirmer ou infirmer ces informations. Elle s'est contentée de réaffirmer que le partenariat mis en place avec Alitalia "peut aller jusqu'à une participation minoritaire. Le reste n'est que spéculation", a-t-elle déclaré.
Air France-KLM, qui détient actuellement 2% dans Alitalia, s'est dit le 28 août "prêt à prendre une participation minoritaire au capital" de la nouvelle société "aux côtés des investisseurs réunis par la banque Intesa SanPaolo", sans toutefois préciser le niveau de cette prise de participation.