Les membres du syndicat IAM ont ratifié à 74% la nouvelle
convention d'entreprise, d'une durée de quatre ans, a indiqué le
syndicat. La reprise du travail interviendra dès dimanche soir pour
les équipes de nuit. Les autres équipes retrouveront le chemin des
ateliers lundi.
L'accord auquel étaient parvenus lundi la direction du groupe et
les responsables du syndicat devait être ratifié à une majorité
simple par les 27'000 ouvriers mécaniciens de Boeing syndiqués à
l'IAM.
Des avantages rares pour le pays
L'accord trouvé sous l'égide d'un médiateur fédéral porte sur la
sécurité de l'emploi, les salaires, les avantages sociaux et le
recours aux sous-traitants. En particulier, a précisé IAM, la
couverture médicale des syndiqués de l'IAM restera inchangée
jusqu'en 2012, a précisé le syndicat dans son texte.
"Notre syndicat a réussi à apporter ce que peu d'Américains ont:
la sécurité de l'emploi et des avantages sociaux de qualité pour
les prochaines quatre années", s'est félicité le président de la
branche locale du syndicat, Tom Wroblewski, cité dans le
communiqué.
Pour lui, le résultat final de ce bras de fer a permis des
"améliorations notables" par rapport aux propositions initiales de
la direction de l'avionneur. Pour un autre responsable de l'IAM,
Mark Blondin, la nouvelle convention permet de "protéger la
prochaine génération d'emplois dans l'aéropatiale".
Importants retards de production
La grève affectait surtout la région de Seattle (nord-ouest), où
sont regroupées les principales usines de Boeing dans l'aviation
civile. Conséquence du conflit: Boeing n'est parvenu à livrer que
84 appareils pendant le trimestre après 115 au premier trimestre et
125 au deuxième.
Le syndicat affirmait que chaque jour de grève coûtait 100
millions de dollars en pertes de revenus et 1% de profits en moins.
Le conflit est largement à l'origine du plongeon de 38% du bénéfice
net de Boeing, tombé à 695 millions de dollars au troisième
trimestre.
L'avionneur avait déjà prévenu que le vol d'essai de son nouvel
appareil, le 787 "Dreamliner", qui porte une grande partie des
espoirs du groupe, pourrait être retardé si le mouvement se
prolongeait trop longtemps (lire ci-contre).
afp/jeh
Boeing risque de devoir passer à la caisse
Le programme de lancement du Dreamliner a déjà pris près de deux ans de retard sur son calendrier en raison de problèmes industriels à répétition.
Boeing s'expose ainsi à des demandes d'indemnisation des compagnies clientes, qui ont commandé près de 900 exemplaires du nouvel appareil.
A chacun son tour
A peine l'incendie provoqué par le débrayage des mécaniciens éteint, l'avionneur va devoir engager une nouvelle bataille, cette fois-ci avec ses ingénieurs et les techniciens.
Le contrat triennal d'entreprise couvrant les 13'390 ingénieurs et les 6889 techniciens du constructeur expirent le 1er décembre.
Ces négociations, qui s'annonçaient "très difficiles" selon le SPEEA (syndicat d'ingénieurs) avaient débuté lundi, mais avaient été reportées pour permettre à Boeing de se concentrer sur le conflit avec les mécaniciens.