La crise financière pourrait amplifier le phénomène. La
progression provient pour un cinquième de la hausse du chômage des
jeunes (15-24 ans), a indiqué vendredi le Secrétariat d'Etat à
l'économie (SECO).
Corrigée des variations saisonnières (recul de l'emploi dans
l'hôtellerie-restauration), elle ressort à 1000 personnes, ce qui
confirme la stabilité qui prévaut depuis le printemps. L'effectif
des demandeurs d'emploi s'élevait à 145'937, soit 2388 de plus qu'à
fin août.
Moins bien en vue?
Les chiffres de septembre pourraient toutefois marquer un point
d'inflexion à partir duquel la situation deviendra plus difficile,
notamment pour des motifs saisonniers, relève Serge Gaillard,
directeur de la division du travail au SECO.
Quant à l'impact de la crise financière sur le marché du travail,
il reste délicat à cerner, ajoute Serge Gaillard. Pour l'heure,
c'est avant tout le ralentissement conjoncturel de ces derniers
mois qui va l'influencer, notamment dans les secteurs bancaire,
industriel et de la construction.
La crise se fait sentir
Plus loin, la capitulation des marchés boursiers pèsera sur le
moral des entrepreneurs, lesquels feront preuve de retenue en
matière d'embauches, précise l'ancien dirigeant syndical.
D'ailleurs, le nombre de chômeurs s'est davantage accru sur la fin
du mois de septembre comparativement au début. En conséquence, le
cap des 100'000 chômeurs devrait à nouveau être franchi d'ici la
fin de l'année, estime Serge Gaillard.
Pour mémoire, le nombre de chômeurs était repassé sous cette barre
en juin seulement, une première d'ailleurs depuis six ans, pour
tomber à un peu plus de 92'000 en juillet. Par rapport à septembre
2007, le nombre de chômeurs le mois passé a reculé de 3,7% et celui
des demandeurs d'emploi de 6,4%.
Le deuxième groupe comprend, outre les chômeurs inscrits auprès
des Offices régionaux de placement (ORP), les personnes bénéficiant
d'une formation ou en situation de gains intermédiaires.
ats/hof
Les taux en Romandie
En Suisse romande, seuls les cantons de Genève et du Jura ont enregistré une diminution du nombre de chômeurs (respectivement de 0,3% à 17'508 et 2,9% à 1497).
Le premier affiche cependant toujours le taux de chômage le plus élevé du pays avec 5,5% (inchangé par rapport à août), alors que le second profite d'un recul de 0,2 point à 2,8%.
Ailleurs, l'effectif de chômeurs a progressé. Vaud présente ainsi une hausse de 2,2% à 17 745, pour un taux de 3,8% (+0,1 point), Valais une avancée de 2,4% à 6234 (+0,1 à 2,5%), Neuchâtel une augmentation de 1,3% à 4287 (+0,1 à 3,2%), Fribourg un plus de 0,9% à 5371 (+0,1 à 2,5%) et Berne une croissance de 1,2% à 13 240 (inchangé à 1,6%).
Davantage de places vacantes recencées
Le nombre des places vacantes relevé par les ORP a augmenté de 368 durant le mois sous revue pour se fixer à 14'132, avec même une hausse de 531 sur un an.
Quant au chômage partiel, sur la base de juillet et qui s'adresse aux entreprises traversant une mauvaise passe, il a diminué et est demeuré marginal, en ne touchant que 444 personnes.
Le SECO signale encore que les personnes arrivées en fin de droits, en juillet, a atteint 1789. Ce qui implique soit qu'elles ont disparu de la statistique en renonçant à chercher un emploi, soit qu'elles bénéficient de mesures particulière en vue d'un replacement ultérieur.