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Crise financière: Philipp Hildebrand s'exprime

Philipp Hildebrand, vice-président de la BNS.
Philipp Hildebrand, vice-président de la BNS.
Philipp Hildebrand, vice-président de la BNS, a reconnu mardi que les banques centrales ont pris elles-mêmes des risques considérables pour venir au secours des marchés financiers. La Suisse n'est quant à elle pas épargnée par la crise, à commencer par l'UBS (voir ci-contre).

Philipp Hildebrand s'exprimait devant l'Institut des hautes
études commerciales de Lausanne, alors que les marchés
connaissaient une nouvelle journée pénible .

«La première ligne de défense contre l'instabilité financière
consiste dans une saine gestion des risques et dans une dotation
appropriée des banques en fonds propres et en liquidité», a
expliqué Philipp Hildebrand. Or, la crise a montré que cette
défense «n'a pas fonctionné de manière satisfaisante».

Sur tous les fronts

Depuis le déclenchement de la crise aux Etats-Unis, les banques
centrales ont multiplié les interventions massives (ndlr: la
dernière action en date de la BNS remonte à lundi avec 8 milliards
de francs mis sur la table) en injectant dans le système tous les
moyens à leur disposition. «La gamme des interventions a été très
large», a rappelé Philipp Hildebrand.



Apports de liquidité au marché, échange de titres jusqu'à l'aide
d'urgence à des établissements financiers individuels, tout a été
mis en oeuvre «afin d'éviter que les turbulences ne déstabilisent
le système financier». Puis, les banques centrales ont, dans un
second temps, joué «un rôle actif» dans les discussions, afin de
tirer les premiers enseignements de la crise.



La Banque nationale suisse (BNS) a contribué à l'élaboration des
recommandations du Forum de stabilité financière (FSF), publiées
dans un rapport en juin 2008. «Les développements qui se produisent
actuellement aux Etats-Unis montrent qu'il est encore trop tôt pour
donner un avis de fin de tempête», a expliqué son
vice-président.



Le secteur bancaire helvétique est lui-même «notablement affecté
par les turbulences», a rappelé Philipp Hildebrand. Il considère
que «la crise doit être pour les autorités et pour les banques une
véritable leçon d'humilité et de prudence».

Les raisons de la chute

Les catalyseurs de la crise du système financier suisse sont les
mêmes qu'au niveau mondial. Il s'agit d'un degré d'endettement trop
élevé des grandes banques internationales, d'une fiabilité limitée
des modèles d'évaluation des risques et des lacunes dans les
exigences de fonds propres pondérés.



Face à un environnement économique et financier en mutation
rapide, les réglementations complexes et les modèles auront
toujours un temps de retard sur la réalité. En même temps,
l'expérience des dix dernières années a montré que les autorités ne
peuvent s'en remettre à la seule discipline du marché.



«La prudence et le bon sens recommandent de se ménager une marge
d'erreur suffisante dans l'application des modèles et (...) de ne
pas se fier à un seul modèle», a souligné le vice-président de la
BNS, prônant l'usage combiné de modèles complexes et simples
favorisant plus de transparence.



Dans un environnement très concurrentiel, la place financière
suisse, «dont la force réside essentiellement dans la gestion de
fortune», a besoin d'une stabilité financière qui est le garant de
sa compétitivité à long terme. Elle joue sa position de centre
financier de premier rang dans ce domaine.



ats/nr

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Lehman Brothers: UBS limite la casse

L'UBS, dont le titre s'est effondré, a quantifié son engagement dans Lehman Brothers. Le numéro un bancaire suisse a indiqué que son exposition dans la banque d'affaires américaine en quasi-faillite est inférieure à 300 millions de dollars (330 millions de francs).

Dans un communiqué diffusé mardi, l'UBS a précisé ne pas s'attendre «à ce que le coût total de la clôture de son exposition à Lehman Brothers ne dépasse les 300 millions de dollars. Les expositions directes et de contreparties à Lehman Brothers (...) sont désormais largement closes».

L'action du premier gestionnaire de fortune du monde a reculé de 17,2% à la clôture de la Bourse suisse, à 16,64 francs. En cours d'après-midi, le titre UBS avait atteint un nouveau plancher historique à 15,18 francs.

Investisseurs suisses aussi inquiets

Un certain nombre d'investisseurs suisses pourraient trembler pour leur argent suite au dépôt de bilan de Lehman Brothers. Ils ont investi environ 650 millions de francs au total dans des produits dérivés de la banque d'affaires.

Des experts financiers ont confirmé mardi ce chiffre avancé par la «Neue Zürcher Zeitung». Jusqu'à lundi, 83 produits structurés de l'établissement américain étaient commercialisés en Suisse, indique le moteur de recherche internet spécialisé Payoff.ch.