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La Fed garde le cap, Wall Street rebondit

La Fed maintient son taux directeur, malgré la crise financière.
La Fed maintient son taux directeur, malgré la crise financière.
La Réserve fédérale américaine a décidé mardi de maintenir son taux directeur à 2%, malgré la faillite de Lehman Brothers et les difficultés de l'assureur AIG. La Fed a refusé d'accorder une baisse aux marchés financiers qui l'espéraient.

Jugeant qu'il y avait encore trop d'incertitudes concernant la
croissance et l'inflation, le comité de politique monétaire (FOMC)
de la banque centrale a choisi le statu quo pour la troisième fois
consécutive.

Il a ainsi maintenu le taux directeur à son plus bas niveau
depuis novembre 2004. La décision a été prise à l'unanimité, selon
le communiqué final de la réunion, qui laisse toutefois entrevoir
de futures baisses de taux.



La Réserve fédérale, qui a baissé ses taux à sept reprises depuis
le début de la crise financière à l'été 2007, semble n'avoir pas
tenu compte cette fois-ci du tumulte provoqué sur les marchés par
le dépôt de bilan de la banque d'affaires américaine Lehman
Brothers et par les difficultés boursières de l'assureur AIG, au
bord du dépôt de bilan.

La Fed parle de tensions

La Fed concède tout juste que "les tensions sur les marchés
financiers se sont accrues significativement" depuis sa précédente
réunion, le 5 août.



La décision de la banque centrale a fait repartir à la baisse la
Bourse de New York, où le Dow Jones perdait 0,50% et le Nasdaq
0,76% vers 18h20 GMT. Mais Wall Street s'est repris plus tard,
porté par des espoirs de sauvetage de l'assureur AIG. Lundi, Wall
Street avait connu sa plus forte chute depuis le 11 septembre
2001.



Plus de 90% des opérateurs de marché pariaient dans la matinée sur
une baisse des taux au vu des contrats à terme sur le taux de
l'argent au jour le jour.



Mais la Fed justifie sa décision en plaçant sur un même pied
d'égalité "le risque d'une baisse de la croissance" (qui
impliquerait une baisse des taux) et le risque d'une hausse de
l'inflation" (qui impliquerait une hausse des taux).

Pour justifier sa décision, la Fed a rappelé qu'elle avait
injecté dans la journée 50 milliards de dollars supplémentaires (35
milliards d'euros) dans le système financier américain pour tenter
d'apaiser les tensions sur le crédit.

Grandes banques au front

Nouvelles lignes de crédit aux banques, injections de fonds sur
le circuit monétaire, les banques centrales ont multiplié mardi les
interventions pour tenter de calmer les marchés, mais l'inflation
toujours élevée dans le monde a gêné leur capacité à baisser les
taux d'intérêt.



Alors que les places boursières mondiales ont plongé lundi en
réaction à la quasi-faillite de Lehman Brothers et au rachat
d'urgence de Merrill Lynch, les grandes banques centrales sont
montées au front.



La Fed a injecté 70 milliards de dollars sur les marchés lundi, la
Banque centrale européenne (BCE) 100 milliards d'euros entre lundi
et mardi, 25 milliards de livres pour la Banque d'Angleterre, 3500
milliards de yens (23,4 milliards d'euros) pour la Banque du
Japon...



La Fed a en outre nettement assoupli les garanties qu'elle exige
pour prêter de l'argent aux institutions financières.

La Banque nationale suisse (BNS), interrogée par l'ATS,
a dit veiller à un
approvisionnement suffisamment "généreux et flexible", sans donner
de chiffres. Lundi, elle a injecté plus de 8 milliards de francs,
soit deux fois plus de liquidités que d'habitude.

Le Libor au plafond

Les banques centrales veulent à tout prix éviter une paralysie
du marché interbancaire, à travers lequel les banques se prêtent
des fonds entre elles, et qui se retrouve quasiment au point mort
vu l'extrême climat de suspicion qui règne dans le monde
financier.



Les banques ne trouvent plus d'argent à emprunter, ou alors à des
taux dissuasifs, ce qui risque de freiner l'ensemble de l'activité
économique.



Même si les Bourses planétaires continuaient de baisser mardi, les
opérateurs de marché soutenaient l'action des banques
centrales.



Preuve que l'onde de choc créée par la faillite de Lehman continue
à se propager sur les marchés, le London interbank offered rates
(Libor), qui sert de référence à des milliards de dollars de
contrats de prêts, a bondi à 6,43%, son plus haut niveau depuis
janvier 2001, contre 3,10% la veille

Interventions tous azimuts

En Australie, la banque centrale a
injecté près de 1,8 milliard de dollars australiens (près d'un
milliard d'euros) dans le système bancaire, soit près de trois mois
les besoins estimés du marché, sa seconde injection en deux
jours.



En Inde, la banque centrale a fourni près de 60 milliards de
roupies (900 millions d'euros) via une opération de refinancement,
sa plus grosse injection depuis au moins un mois.



En Russie, la banque centrale a injecté pour 14 milliards de
dollars de fonds à un jour.



La Chine avait surpris les marchés dès lundi avec sa première
baisse de taux d'intérêt depuis 2002, même si elle n'est qu'en
partie destinée à soutenir la Bourse et le marché immobilier.



agences/cab/lan

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Wall Street rebondit, les Bourses européennes en recul

La Bourse de New York a rebondi mardi, portée par des espoirs de sauvetage de l'assureur AIG: le Dow Jones a gagné 1,30% et le Nasdaq 1,28%.

La Bourse suisse a fini une nouvelle fois en forte contraction mardi, dans un contexte d'approfondissement de la crise financière aux Etats-Unis. Le Swiss Market Index (SMI) a clôturé en recul de 2,97% à 6732,93 points, avec un plus bas du jour à -4%. Le titre UBS a particulièrement souffert, avec une chute de plus de 17%.

La Bourse de Paris a creusé ses pertes mardi, le CAC 40 clôturant en baisse de 1,96% à 4087,40 points, après une baisse la veille de 3,78%.

A Francfort, première place de la zone euro, l'indice vedette Dax a terminé mardi en recul de 1,63% à 5965,17 points, contre 6064,16 points la veille à la clôture.

La Bourse de Londres a terminé en baisse de 3,43% mardi, l'indice Footsie-100 des principales valeurs cédant 178,6 points par rapport à la clôture de lundi, à 5025,6 points.

Mardi, les Bourses asiatiques ont fini en net repli, notamment celles fermées la veille, à savoir les places chinoise, sud-coréenne et japonaise. A Tokyo, l'indice Nikkei-225 a perdu 4,95%, tandis que l'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong reculait de 5,44%.

AIG et Goldman Sachs dans la tourmente

L'action de l'assureur américain AIG plongeait mardi à la bourse de New York de 58,40% à 13h45 GMT à 1,98 dollar, après que les principales agences de notations ont dégradé ses notes, ce qui l'a encore rapproché du dépôt de bilan. Le titre a perdu 89% depuis jeudi soir et 97% depuis le début de l'année.

"S'ils n'arrivent pas à trouver de l'argent d'ici demain, ils devront probablement déposer le bilan pour se protéger de leurs créanciers", a averti un analyste "Ils n'ont pas le choix", a-t-il ajouté.

AIG compte 74 millions de clients dans le monde, en majeure partie américains, qui se retrouveraient sans assurance en cas de faillite de la société. Elle emploie 116'000 personnes dans 130 pays.

Goldman Sachs Group, la première banque d'affaires américaine, a réalisé au troisième trimestre un bénéfice net en chute de 70%. Le trou noir dans lequel se trouvent les marchés financiers a sapé les revenus dans la quasi-totalité des segments d'activité.

Le bénéfice net s'est établi à 845 millions de dollars (942 millions de francs) pour le trimestre clos le 29 août, contre 2,85 milliards un an plus tôt.

Le produit net bancaire a été réduit de moitié pour tomber à 6,04 milliards. Il était de 12,3 milliards de dollars au troisième trimestre 2007.