Après des heures de tractations, les
quatre confédérations syndicales (Cgil, Cisl, Uil et Ugl), les
repreneurs et le gouvernement sont parvenus à un accord-cadre
fixant notamment les effectifs de la nouvelle compagnie à 12'500
personnes (1550 pilotes, 3300 hôtesses et stewards et 7650
techniciens, employés et cadres dirigeants), selon l'agence
Ansa.
Une avancée car les repreneurs ne prévoyaient jusqu'à présent
que de reprendre 11'500 salariés sur les 17'500 d'Alitalia et d'Air
One, deuxième compagnie de la péninsule, avec laquelle elle doit
fusionner, selon le plan de sauvetage.
Licenciements inévitables
Alitalia emploie pour sa part environ 11'000 personnes
actuellement dans le transport de passagers. Les suppressions
d'emplois devraient donc être d'environ 3000 dans ce secteur. En
outre, les activités de maintenance et de fret qui emploient
environ 2000 personnes doivent être cédées. Le sort d'un millier de
personnes travaillant notamment pour la plate-forme téléphonique
d'Alitalia n'était pas encore clair lundi.
Ce premier document ne concerne cependant que le plan industriel
et ne règle pas le problème du contrat unique de travail proposé
par la Cai (Compagnie Aérienne Italienne), l'alliance des
repreneurs italiens, et rejeté par l'ensemble des salariés. Cette
épineuse question doit être abordée lors d'une nouvelle réunion
avec les confédérations lundi.
Front syndical rompu
La signature de cet accord par les confédérations marque une
rupture profonde entre les syndicats. Le gouvernement qui faisait
tout pour renouer le dialogue, depuis le retrait des repreneurs des
négociations vendredi, a préféré contourner les autres
organisations plus arc-boutées sur leurs positions.
Les cinq syndicats non-signataires (Sdl, Anpac, Up, Anpav et
Avia), représentant les pilotes, les hôtesses et les stewards, ont
immédiatement rejeté l'accord, qualifié de "provocation", dans un
texte commun. Ils ont attendu en vain toute la nuit, dans une autre
salle du ministère du Travail, d'être convoqués à une réunion qui
devait rassembler toutes les organisations. Ils doivent être
reconvoqués en début d'après-midi.
afp/cab
Berlusconi très impliqué
L'accord permet de sauver la face du gouvernement de Silvio Berlusconi, qui avait promis qu'il trouverait des repreneurs italiens, après l'échec de la tentative d'Air France-KLM qui s'était heurtée au rejet des syndicats en avril.
C'est "une solide base de départ pour l'avenir de la compagnie nationale", s'est félicité le ministre du Travail Maurizio Sacconi.
Une faillite d'Alitalia serait un revers majeur pour le gouvernement de Silvio Berlusconi.
Ce dernier avait promis qu'il trouverait des repreneurs italiens, après l'échec de la tentative d'Air France-KLM qui s'était heurtée en avril à l'hostilité des syndicats.
Sous perfusion, Alitali vole encore
Malgré ce premier accord, la faillite ne s'éloigne pas, les caisses d'Alitalia, se vidant.
La compagnie, qui vit sous perfusion grâce à un prêt de l'Etat et perd 3 millions d'euros par jour, pourrait à court terme ne plus pouvoir assurer tous ses vols, faute de pouvoir payer le carburant, et les premières mises au chômage technique vont être effectués, a prévenu samedi le commissaire extraordinaire nommé par le gouvernement pour gérer Alitalia, Augusto Fantozzi.
Détenue à 49,9% par l'Etat, Alitalia, s'est déclarée insolvable et a été placée le 29 août sous administration extraordinaire.
Tous les vols sont toutefois assurés normalement lundi.