La réunion au Palais Chigi, siège du gouvernement, n'a pas
semblé faire évoluer les positions: les confédérations syndicales
CISL et UGL ont donné leur accord au plan de sauvetage de la
compagnie et l'UIL a indiqué qu'elle était prête à le faire.
En revanche, la première centrale syndicale du pays, la CGIL,
plus à gauche, pourrait dire non "si rien ne change", a indiqué son
secrétaire national à l'issue de la rencontre de près de trois
heures. Les syndicats de pilotes et de personnels navigants sont
toujours très réticents.
Sous pression
Les syndicats sont sommés de donner leur réponse avant une
réunion cruciale jeudi de la Compagnie aérienne italienne (Cai),
l'alliance des entrepreneurs italiens disposés à reprendre les
activités de transport de passagers d'Alitalia, prévue à 16h00.
Celle-ci a lié le maintien de son offre à l'approbation des
syndicats et annoncera sa décision au cours de cette réunion.
Le gouvernement qui avait convoqué cette réunion à la demande de
Roberto Colaninno, le président de la Cai, a tout de même affiché
son optimisme. "Personne aujourd'hui n'a dit non", a commenté le
ministre des Transports Altero Matteoli. Silvio Berlusconi, très
opposé à l'offre de rachat d'Air France-KLM rejetée par les
syndicats en avril, s'était engagé à trouver des repreneurs
italiens.
accord-cadre signé
Les quatre grandes confédérations syndicales ont déjà signé
seules dans la nuit de dimanche à lundi l'accord-cadre sur le
sauvetage de la compagnie proposé par la Cai, mais les syndicats de
pilotes et de personnel navigant sont extrêmement réticents. Si le
plan est accepté, Alitalia devrait ensuite nouer une alliance avec
une compagnie étrangère qui pourrait prendre une participation
minoritaire à son capital.
Air France, British Airways et Lufthansa sont intéressées, mais
elles ne feront pas d'offre de rachat, a annoncé un ministre, alors
que des rumeurs continuent de circuler à ce sujet. Détenue à 49,9%
par l'Etat, Alitalia, insolvable, a été placée fin août sous
administration extraordinaire. La compagnie, qui ne pourra bientôt
plus payer son carburant, se rapproche chaque jour un peu plus de
la faillite.
afp/mej/dk
Les conditions des repreneurs
Les repreneurs, qui sont prêts à mettre un milliard d'euros (1,6 milliards de francs) sur la table, prévoient de conserver 12'500 salariés et de supprimer 3250 postes.
Alitalia emploie près de 20'000 personnes, dont 11'000 dans le transport de passagers, mais certaines activités, comme la maintenance ou le fret pour lesquelles la compagnie a déjà reçu des marques d'intérêt, seront cédées.
La Cai est prête à accepter de ne pas toucher aux salaires, mais à condition que la durée de travail et la productivité soient augmentées, a expliqué l'administrateur de la Cai, Rocco Sabelli.
Grève de quatre heures
Une centaine de vols de la compagnie, dont cinquante en provenance ou à destination de Rome, ont été annulés au cours de la journée, en raison d'une grève de quatre heures d'un syndicat minoritaire opposé aux modalités de la privatisation. Un millier de personnes ont également manifesté à l'aéroport de Rome-Fiumicino en soutien à cette grève.