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Le sauvetage d'AIG ne calme pas la Bourse

AIG, en mains fédérales, est notamment visé par l'enquête du FBI.
L'assurance AIG a reçu l'aide que Lehman Brothers n'a pas eue.
Wall Street a plongé une nouvelle fois mercredi, malgré l'opération de sauvetage d'AIG lancée par la banque centrale américaine, qui a apporté une aide inédite de 85 milliards à l'assureur. La banque britannique HBOS devrait quant à elle être la prochaine victime de la crise.

La Réserve fédérale (Fed) s'est
résolue à prêter elle-même les sommes nécessaires à AIG alors que
l' ex-numéro un mondial de l'assurance
ne disposait plus que de quelques heures avant de devoir déposer
son bilan.



Malgré cette annonce, la Bourse de New York a connu mercredi une
nouvelle déroute, avec une accélération des pertes en fin de
séance, en raison de nouvelles attaques contre les valeurs
financières: le Dow Jones a cédé 4,06% et le Nasdaq 4,94%. Les
places européennes ont elles aussi plongé (voir
ci-contre
)

L'Etat américain recevra en échange 79,9% de son capital, a
annoncé la banque centrale dans un communiqué. Les actionnaires
actuels se retrouveront réduits à la portion congrue à l'issue de
cette quasi-nationalisation. L'ensemble des actifs d'AIG, qui se
montaient à 1050 milliards de dollars à la fin juin, seront
apportés comme garantie à la banque centrale.



Le prêt semble avoir été modelé sur celui consenti pour sauver le
constructeur automobile Chrysler dans les années 80. Son taux
d'intérêt "extrêmement élevé" va pousser le groupe à céder
rapidement des filiales pour rembourser la Fed au plus vite.

Eviter un effet domino

Pour expliquer cette action inhabituelle, la Fed et le Trésor
ont jugé qu'une faillite d'AIG était susceptible de provoquer des
défaillances en cascade dans la finance mondiale. Basé à New York,
AIG compte 74 millions de clients dans le monde, en majeure partie
américains. La société emploie 116'000 personnes dans 130
pays.



Les pouvoirs publics américains ont engagé plus de 900 milliards
de dollars cette année pour des sociétés touchées par la crise
financière, dont 200 milliards pour Fannie Mae et Freddie Mac, deux
organismes de refinancement des crédits immobiliers, 300 milliards
pour la Federal Housing Administration (administration fédérale du
logement) dans le cadre d'une loi de relance du secteur immobilier
résidentiel et au moins 200 milliards de prêts octroyés aux banques
via la ligne de crédit afin d'injecter des liquidités dans le
marché.

Fin annoncée pour HBOS

Les regards se tournaient
toutefois déjà vers le prochain "maillon faible" de la crise
financière, Halifax-Bank of Scotland (HBOS). La banque britannique,
dont le cours de Bourse s'est effondré depuis le début de la
semaine, pourrait être rachetée pour 15 milliards de livres
(environ 19 milliards d'euros) par sa compatriote et rivale Lloyds
TSB.



Ce chiffre est articulé par le responsable du service économique
de la BBC, Robert Peston, qui ajoute sur son blog que les termes
exacts de la vente pourraient être divulgués jeudi à 06h00 GMT
(08h00 en Suisse). HBOS a encore perdu 19,18% à 147,10 pence
mercredi. Déjà faible, elle a cédé la moitié de sa valeur en trois
séances.



Au vu des circonstances dramatiques sur les marchés financiers
actuellement, le gouvernement s'est engagé dans cette affaire et
serait prêt à fermer les yeux sur les problèmes de concurrence que
le rachat ne manquerait pas de susciter. L'opération créerait la
troisième banque britannique par la capitalisation, à peu près à
égalité avec Barclays.



agences/mej/cab/dk

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Les bourses européennes en baisse

Après deux jours de crise, les bourses d'Europe ont poursuivi leur mouvement à la baisse mercredi lors d'une journée marquée par une grande nervosité.

Partagées entre le soulagement après le sauvetage de l'assureur américain AIG et la crainte d'autres mauvaises surprises en provenance de Wall Street, les places européennes ont terminé dans le rouge.

La Bourse suisse a perdu 1,17%, après avoir passé une bonne partie de la séance dans le vert.

Le Dax de Francfort a clôturé en baisse de 1,75%, tandis qu'à Londres, le Footsie-100, plombé par les mauvaises performances du titre de la banque HBOS, perdait 2,25%.

A Paris, le CAC-40 a plongé de 2,14%, après avoir progressé de près de 1,78% en début de séance, atteignant son plus bas depuis mai 2005.

Les deux Bourses de Moscou, le RTS et le Micex, ont suspendu leurs cotations, alors que le principal indice RTS perdait plus de 6,39%.

En Asie,après un plongeon de 4,95% mardi, l'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a regagné 1,21% mercredi en clôture.

Séoul a terminé sur un gain de 2,7%, Taïpeh de 0,77%, Manille de 1,46% et la Nouvelle-Zélande de 1,32%.

En revanche, à Hong Kong, l'indice Hang Seng a clôturé en recul de 3,63%, tandis qu'à Shanghai l'indice composite a chuté de 2,90%.

Les prix du pétrole ont rebondi mercredi à New York, le sauvetage de l'assureur AIG rassurant quelque peu le marché sur les perpectives économiques, tandis que l'étendue de la crise financière redonnait à l'or noir son statut de valeur refuge.

Le baril de "light sweet crude" pour livraison en octobre a clôturé à 97,16 dollars, en hausse de 6,01 dollars par rapport à la clôture de mardi, et ce après avoir chuté de près de 10 dollars en deux jours. Le baril cotait encore à 147 dollars le 10 juillet dernier.

Part de Lehman Brothers reprise

La banque britannique Barclays, qui avait renoncé à se porter acquéreur de Lehman Brothers, désormais en faillite, a conclu mercredi un accord portant sur le rachat de certains actifs de la banque d'investissement américaine.

La somme s'élève à 1,75 milliard de dollars (1,95 milliard de francs). Elle couvre le rachat du siège de Lehman à New York, celui de deux centres de données ainsi que celui, pour 250 millions de dollars, des activités banque d'investissement et marchés de capitaux de la banque en Amérique du Nord.

La banque Lehman Brothers avait dû déposer son bilan lundi en raison de l'attitude inflexible du Trésor, qui avait refusé de mettre les finances publiques à contribution pour faciliter son rachat par la banque britannique Barclays.