La Bourse de New York a très fortement rebondi jeudi, à l'issue
d'une séance extrêmement volatile, sur des espoirs d'intervention
du gouvernement américain pour enrayer la crise financière. Le Dow
Jones a repris 3,86% et le Nasdaq 4,78%.
Dans la journée, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé
qu'elle allait apporter 180 milliards de dollars aux marchés
financiers par le biais de l'augmentation de ses accords de "swap"
avec la Banque nationale suisse (BNS), la Banque centrale
européenne (BCE), la Banque d'Angleterre, la Banque du Japon et la
Banque du Canada.
L'aide du Trésor américain
Un accord "swap" permet aux banques
centrales de se prêter réciproquement des liquidités à court terme,
lorsque l'une ou l'autre en a besoin pour stabiliser le système
financier de son pays. Le Trésor américain a quant à lui annoncé
jeudi qu'il allait lever 100 milliards de dollars supplémentaires
dans le cadre de son programme spécial d'endettement destiné à
soutenir la Réserve fédérale (Fed) et ses mesures d'aides d'urgence
à l'économie.
Cette initiative survient alors que les robinets du crédit
continuaient de se tarir, un jour après la décision historique des
autorités américaines de nationaliser l'assureur AIG pour empêcher
sa faillite. Dans un premier temps, l'initiative des banques
centrales a paru calmer les marchés européens. Ceux-ci
s'affichaient pour la plupart en hausse jeudi matin, mais ont
clôturé en baisse (
lire ci-contre
).
"De toute évidence, l'effondrement d'acteurs de premier plan comme
Lehman et AIG a profondément perturbé le marché du crédit
interbancaire en dollar et les banques centrales sont forcées de
monter au créneau et de prendre la place des prêteurs
traditionnels", soulignent les analystes de ING FXstrategy. Cette
crise financière déclenche également une consolidation accélérée du
secteur financier.
afp/ant
Rachats et rumeurs
La banque britannique Barclays a acheté mercredi pour une bouchée de pain les meilleurs actifs de Lehman Brothers. Une autre banque britannique, Halifax Bank of Scotland (HBOS), a dû accepter son rachat en urgence par sa compatriote Lloyds TSB pour 12,2 milliards de livres (24,4 milliards de francs), par échange d'actions.
Le titre de HBOS, premier prêteur immobilier coté au Royaume Uni, avait dégringolé en Bourse ces derniers jours et la solvabilité du groupe faisait l'objet des plus grands doutes.
La presse américaine se faisait pour sa part l'écho de rumeurs de rachat de l'une des deux dernières banques d'affaires de Wall Street, Morgan Stanley, par la banque commerciale Wachovia. Selon la télévision financière CNBC, c'est avec la chinoise CITIC que Morgan Stanley discute.
La banque américaine Washington Mutual (WaMu), contrainte à de nombreuses dépréciations d'actifs en raison de son exposition au marché immobilier, a de son côté mandaté la banque d'affaires Goldman Sachs pour lui trouver un repreneur, a affirmé mercredi le New York Times.
Bourses européennes en légère baisse
Les Bourses européennes ont une nouvelle fois reculé jeudi, malgré l'intervention des Banques centrales.
La Bourse de Londres a terminé en baisse jeudi, l'indice Footsie-100 des principales valeurs cédant 0,66% par rapport à la clôture de mercredi.
La Bourse de Francfort a quant à elle clôturé à l'équilibre (+0,04%), tandis que l'indice CAC-40 de Paris a cédé 1,06%.
La Bourse suisse a également perdu du terrain, le SMI lâchant 0,47% par rapport à la clôture de mercredi.
Parmi les autres places européennes, Madrid a perdu 0,28%, Milan 1,29% et Amsterdam 1,49%.
Moscou est restée quant à elle fermée, pour éviter la déroute de ces derniers jours.
Les Bourses d'Asie-Pacifique ont elles continué à dégringoler jeudi dans le sillage de Wall Street la veille.
A Tokyo, l'indice Nikkei des valeurs vedettes a plongé de 2,22% en clôture jusqu'à son plus bas niveau en plus de trois ans.