Lundi, les dirigeants de l'Enac doivent rencontrer le
commissaire extraordinaire d'Alitalia Augusto Fantozzi et
pourraient commencer leur évaluation, après cette réunion, "s'il
n'y a pas de nouvelle offre ou de nouvelles positives sur la
situation économique de la compagnie", a indiqué une source proche
du dossier.
Ce type d'évaluation dure d'une semaine à dix jours et si elle
est négative, la licence provisoire accordée à la compagnie
pourrait être retirée et "Alitalia clouée au sol", toujours selon
la même source. L'unique offre de reprise de la compagnie au bord
de la faillite a été retirée jeudi par les investisseurs italiens
face à l'opposition des syndicats.
Berlusconi perd une bataille
"Berlusconi a perdu une bataille, mais pas encore la guerre",
écrivait vendredi le quotidien des affaires Il Sole 24 Ore, au
lendemain du retrait de l'unique offre de rachat de la compagnie
nationale par des investisseurs italiens.
"Le désastre Alitalia est une tâche sur l'image d'invincibilité du
chef du gouvernement. L'histoire pourrait ne pas être terminée:
tout dépend de la façon dont Berlusconi va la gérer dans les
prochaines heures", poursuivait le journal.
Le gouvernement et le commissaire Augusto Fantozzi doivent se
revoir lundi. D'ici là, ce dernier va tenter de trouver une
solution alternative (lire ci-contre). "On fera
tout pour garder (Alitalia) en vie" tant qu'il restera un peu
d'argent dans les caisses, a-t-il assuré.
Un rachat par Lufthansa ?
Alitalia vit sous perfusion grâce à un prêt d'urgence de l'Etat
et il ne devrait plus rester que 30 à 50 millions d'euros dans les
caisses, fin septembre. "S'il y a d'autres offres importantes très
prochainement, elles seront toutes examinées", a indiqué le
commissaire, répétant avoir "parlé personnellement" au cours des
derniers jours "avec les présidents des grandes compagnies
européennes" qui "se sont déclarés pas intéressés pour le
moment".
Selon La Repubblica, la compagnie allemande Lufthansa pourrait
cependant être le "chevalier blanc". Lufthansa, qui avait prévu
initialement d'entrer en tant qu'actionnaire minoritaire, en cas de
rachat par la Cai, pourrait activer un plan B de rachat de la
compagnie italienne, croit savoir le quotidien. "Bien sûr que nous
suivons chaque développement d'Alitalia, mais pour le reste nous ne
faisons pas de commentaires", a déclaré une porte-parole de
Lufthansa.
ats/afp/cab/sbo
Trente vols annulés
Trente vols d'Alitalia ont été annulés vendredi, pour des "causes techniques", a annoncé un porte-parole de la compagnie aérienne qui s'enfonce lentement vers la faillite, après le retrait jeudi de l'unique offre de rachat.
"Tous les passagers vont être replacés sur d'autres vols de la compagnie", a assuré cette porte-parole, sans pouvoir détailler quels aéroports étaient les plus touchés par ces annulations.
Selon l'agence spécialisée Telenews, une grande partie de ces annulations concernent des vols en provenance et à destination de l'aéroport de Milan-Linate.
Selon des sources citées par les agences italiennes, les vols ne devraient pas être perturbés ce week-end, ce qu'Alitalia n'était pas en mesure de confirmer.
Cependant, de nombreux voyageurs ont préféré se reporter sur le train, obligeant la compagnie de chemins de fers italienne à prévoir vendredi deux trains supplémentaires entre Rome et Milan, a annoncé l'agence Ansa.
Un dernier sursis
Selon la presse italienne, il reste encore plusieurs cartouches au commissaire Fantozzi pour donner un sursis de quelques semaines à la compagnie.
Il pourrait céder certaines activités, afin de renflouer les caisses ou décider de poursuivre les mises au chômage technique, entamées jeudi pour plus de 4000 salariés.