La BNS a agi massivement en 2020 pour freiner la hausse du franc

Dans son rapport annuel publié lundi, la BNS a indiqué avoir acquis en 2020 des devises pour 109,7 milliards de francs, luttant ainsi contre un renchérissement trop important de la monnaie nationale qui aurait pénalisé les exportations.

"Les pressions à la hausse sur le franc ayant été particulièrement fortes au premier semestre en raison de l'incertitude liée à la pandémie, des interventions à hauteur de 90 milliards de francs ont été nécessaires pendant cette période", a souligné l'institut.

La banque centrale helvétique a également indiqué avoir mis à disposition des banques commerciales des montants élevés pour assurer l'accès au crédit.

Moins de pressions au 2e semestre

Au second semestre, le besoin d'intervention a cependant été moins prononcé "du fait que les pressions se sont atténuées", a ajouté la BNS.

Pour venir en aide à l'économie suisse, impactée de plein fouet par les répercussions de la pandémie de coronavirus, la BNS a mis en place en mars 2020 une facilité de refinancement, la FRC.

Cette dernière permet aux banques commerciales d'obtenir auprès de l'institut d'émission des liquidités au taux de la BNS, soit -0,75%, en échange de garantie. Les banques ont largement recouru à la facilité de refinancement, l'encours s'élevant à la fin de l'année dernière à 11,2 milliards de francs.

Taux négatifs en recul

Les taux négatifs, eux, ont reculé en raison de l'augmentation du seuil d'exonération. Cet ajustement a permis d'alléger les charges pour les banques, alors que la BNS applique depuis janvier 2015 un taux d'intérêt négatif de -0,75% sur les avoirs détenus chez elle par ces établissements.

De ce fait, le produit du prélèvement de l'intérêt négatif a reculé à 1,4 milliard de francs en 2020, après 1,9 milliard en 2019.

Fin 2020, les avoirs à vue détenus à la BNS s'élevaient à 702 milliards de francs, après 590 milliards fin 2019.

ats/oang