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Crise financière: pré-accord au Congrès

Les discussions entre les chefs de file du Congrès ont été longues.
Les discussions entre les chefs de file du Congrès ont été longues.
Les chefs de file du Congrès américain et l'administration Bush sont tombés d'accord dimanche, au terme d'une semaine d'âpres négociations, sur un plan de sauvetage bancaire historique qui devrait être soumis au vote lundi, alors que les marchés auront rouvert.

"Je pense que c'est un bon résultat", a déclaré le principal
négociateur républicain, Judd Gregg, à propos du plan de 700
milliards de dollars destiné à renflouer les banques
américaines.



Parallèlement, plusieurs gouvernements européenes ont volé lundi au
secours de banques en difficulté.

"Une longue semaine"

Le projet de loi "donne au secrétaire au Trésor (Henry Paulson)
l'autorité et la latitude pour agir et stabiliser le marché du
crédit", a-t-il expliqué lors d'une conférence de presse. "J'espère
que la Chambre des représentants pourra voter demain (lundi) et que
le Sénat votera demain", a déclaré le sénateur.



"Ç'a été une journée très longue. Très franchement, une longue
semaine", avait déclaré plus tôt le leader de la majorité démocrate
au Sénat, Harry Reid, évoquant les discussions difficiles entre les
chefs de file parlementaires et l'administration Bush.



Les négociateurs cherchaient à parvenir à un accord avant
l'ouverture des marchés lundi. Si le texte était effectivement
présenté à la Chambre lundi, les autorités et le Congrès américain
seraient parvenus à forger, en une semaine, une intervention
massive de l'Etat dans le secteur privé, sans précédent dans
l'histoire américaine, à six semaines d'une élection
présidentielle.

700 milliards de dollars

Le plan proposé par le secrétaire américain au Trésor Henry
Paulson prévoit de débloquer 700 milliards de dollars pour racheter
les créances douteuses des banques mises à mal par la crise des
prêts immobiliers à risque. Du côté républicain, on avait vu d'un
mauvais oeil cette main de l'Etat soutenir Wall Street.



Le sénateur Roy Blunt, chef des négociateurs pour les
républicains, avait averti qu'il montrerait le projet de loi à son
groupe parlementaire avant de se prononcer. Certains, comme Richard
Shelby, membre important de la commission bancaire, ont refusé de
participer aux négociations parce qu'ils réfutent "les principes
mêmes du plan".



afp/ant

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Le plan, dans ses grandes lignes

La présidente démocrate de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi, avait espéré samedi que le projet de loi soit lisible sur internet avant d'être soumis au vote.

Selon les grandes lignes du plan publiées par le bureau de Nancy Pelosi, la manne des 700 milliards de dollars serait versée en plusieurs fois au Trésor. Des organes de surveillance et d'évaluation seraient mis en place.

Des dispositions accorderaient aux contribuables des parts dans le capital d'institutions financières auxquelles l'Etat rachète des actifs invendables. Ces actifs, au fil du temps, pourraient reprendre de la valeur.

Le gouvernement serait tenu d'assouplir les modalités des prêts qu'ils rachètent pour soulager les emprunteurs propriétaires de maisons qui sont au bord de la saisie.

D'autres institutions que les grandes banques de Wall Street, telles des collectivités locales, des fonds de pension, des petites banques commerciales, pourront aussi profiter de l'offre du gouvernement de racheter les créances douteuses.

Enfin, point houleux de négociations entre l'administration Bush et les démocrates, le plan mettrait le holà aux "parachutes dorés", selon Nancy Pelosi, évoquant un plafonnement des compensations financières aux dirigeants des banques en difficulté.

McCain et Obama d'accord

Le candidat républicain à la Maison Blanche John McCain a déclaré dimanche sur ABC que les "grandes lignes (du plan montrent) que c'est quelque chose que nous allons tous devoir avaler et avec lequel nous allons pouvoir avancer. Mais l'option de ne rien faire n'est tout simplement pas acceptable".

Son rival démocrate Barack Obama a déploré sur CBS le prix à payer par le contribuable. "Quand on demande aux contribuables de prendre des mesures extraordinaires à cause de l'irresponsabilité de certains, il n'y a pas de quoi se féliciter. Mais ces mesures sont nécessaires", a-t-il concédé.