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Nouvel accès de panique sur les marchés

Les places financières mondiales étaient très moroses vendredi.
Les bourses, ici à Francfort, subissent un nouvel accès de déprime.
Les perspectives de récession ont fait souffler un vent de panique jeudi sur les marchés financiers, tandis que l'Europe a appelé à un "nouveau Bretton Woods" pour réformer un système financier mondial secoué par la crise mondiale.

Toujours dans l'incertitude, les bourses mondiales ont à nouveau
tergiversé jeudi après les dégringolades de mercredi. La totalité
des places financières ont achevé cette journée très volatile en
baisse, dans le sillage de Wall Street.

La Bourse suisse n'a pas échappé au mouvement malgré l'annonce
du plan de stabilisation des
autorités. Après une ouverture rouge vif, le SMI a touché
l'équilibre en milieu d'après-midi avant de fermer sur une baisse
de 3,26%. Les titres UBS et Credit Suisse ont quant à eux joué au
yo-yo, terminant la séance avec des pertes respectives de 4,93% et
0,87%. Les poids lourds du SMI Roche (-0,8%), Novartis (-2%) et
Nestlé (-2,3%) ont aussi reculé.

Wall Street remonte

Déjà en fort repli mercredi, les bourses européennes ont un
temps limité leurs pertes avant de céder à nouveau sur la fin de
séance. Paris, Londres et Francfort ont clôturé sur des pertes de
5,92%, 5,65% et 4,91%. La palme revient à nouveau aux deux places
moscovites, qui se sont écroules de près de 10%.



Wall Street a de son côté ouvert sur de légers gains avant de
plonger aux alentours de -3% à mi-session, faisant craindre un
recul similaire à celui de la veille (-8%). Toutefois, tant le Dow
Jones (+4,68%) que le Nasdaq (+5,49%) ont réussi une folle remontée
en fin de séance.



En matinée, Tokyo s'était effondré de 11,41%, enregistrant sa pire
chute depuis le krach de 1987 et entraînant dans son sillage les
autres places asiatiques.

Menaces de récession

"Les craintes concernant les menaces de récession ont pris le
pas sur l'optimisme retrouvé suite aux plans de sauvetage du
secteur financier", ont estimé certains analystes.



Jeudi, Berlin a drastiquement révisé sa prévision de croissance
pour 2009, de 1,2% à seulement 0,2%. La croissance de l'Allemagne,
premier exportateur mondial, s'établirait ainsi à son plus bas
depuis 2003.



Aux Etats-Unis, les signes de retournement de la conjoncture
commencent à se multiplier. La production industrielle américaine,
dont le recul de 2,8% en septembre a été annoncé jeudi, a
enregistré sa plus forte baisse depuis décembre 1974, enfonçant les
prévisions des analystes.

Rallonge à Tokyo

A Tokyo, le Parlement a approuvé jeudi une rallonge budgétaire
de 14 milliards d'euros pour stimuler la deuxième économie mondiale
et le Premier ministre japonais Taro Aso a attribué la chute des
Bourses au fait que les investisseurs jugent insuffisant le plan
américain de sauvetage bancaire.



Même la Suisse , traditionnel refuge bancaire ,
a cédé à l'interventionnisme . A
Zurich, le gouvernement et la banque centrale ont annoncé qu'ils
allaient entrer au capital d'UBS, première banque suisse, à hauteur
de 6 milliards de francs suisses (3,9 milliards d'euros) et
reprendre dans un fonds spécial une partie de ses actifs jusqu'à 60
milliards de dollars.



Et la deuxième banque helvétique, Credit Suisse , a annoncé une augmentation de son
capital d'environ 6,5 milliards d'euros, après une perte nette de
près de 900 millions d'euros au 3e trimestre.

Détente sur le marché interbancaire

Autre victime des perspectives de récession, le pétrole a
continué de chuter, le prix du baril tombant à Londres à 68
dollars, après un sommet à 147 dollars en juillet 2007. Le baril a
aussi chuté sous les 70 dollars à New York, pour la première fois
depuis août 2007.



En revanche, le marché interbancaire, dont la quasi-paralysie
était au coeur de la crise financière, connaissait une détente
persistante. A Londres, le Libor à trois mois s'affichait à 4,5025%
contre 4,5500% mercredi, après un sommet à 5,393% les 8 et 9
octobre, un record depuis sa création début 1999.



agences/ant/boi

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Un "nouveau Bretton Woods"?

A Bruxelles, au second jour de leur sommet, les 27 pays de l'UE ont souligné leur "détermination à prendre les mesures nécessaires pour réagir au ralentissement de la demande et à la contraction de l'investissement".

Mais il n'y "aura pas de programme de relance généralisé" de l'économie en Europe malgré le risque de récession, a souligné le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker à l'issue du sommet.

Les esprits sont surtout accaparés par le projet de convoquer un "nouveau Bretton Woods", à l'image du sommet de juillet 1944 qui avait créé un nouvel ordre financier mondial.

Samedi, le président américain George W.Bush doit recevoir dans sa résidence de Camp David le président en exercice de l'UE, le président français Nicolas Sarkozy, et celui de la Commission européenne José Manuel Barroso.

L'UE fait pression sur les Etats-Unis pour obtenir si possible dès novembre un sommet des grandes puissances du G8 (Etats-Unis, Japon, Canada, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, France et Russie) et des plus importantes économies émergentes. Un "G15" ou un "G20" est évoqué. Réticents au départ, les Etats-Unis en ont accepté mercredi le principe "dans un avenir proche".

L'Europe veut notamment s'attaquer aux paradis fiscaux, aux agences de notation et aux fonds spéculatifs. Londres et Berlin proposent aussi de réformer le Fonds monétaire international (FMI) pour lui donner un rôle de supervision mondiale.

Le président français Nicolas Sarkozy a suggéré que la réunion se tienne "de préférence à New York, là où tout a commencé". "L'Europe présentera une vision commune et ambitieuse: nous ne voulons pas que cela recommence, nous voulons que des conséquences soient tirées" de la crise, a-t-il souligné.

Bruxelles veut aussi relancer l'idée d'un "système coordonné de supervision du secteur financier européen", aujourd'hui émietté au niveau national. Mais l'UE n'a jamais réussi à parler d'une seule voix sur cette question sensible.

Avant un éventuel "nouveau Bretton Woods", un sommet réunira les 24 et 25 octobre à Pékin 43 pays d'Europe et d'Asie. Ce sommet biannuel de l'ASEM (27 pays de l'Union européenne, 10 de l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (ASEAN) et six autres pays asiatiques) permettra des "discussions très intenses" sur la crise financière, a indiqué jeudi l'UE.