Dans le cas contraire, la hausse du Produit intérieur brut (PIB)
passerait nettement en dessous de 1%, écrit jeudi le Secrétariat
d'Etat à l'économie (Seco) dans ses prévisions pour 2009 . Car les exportations helvétiques seraient
gravement affectées en cas d'enlisement économique du Vieux
Continent.
Suisse mieux lotie
Si au contraire l'Europe résiste, les experts de la
Confédération maintiennent leur prévision de croissance, établies
en juin dernier, pour l'an prochain et pour l'ensemble de cette
année (1,9%). Quoi qu'il en soit, l'année 2009 sera placée sous le
signe de risques accrus compte tenu des perspectives défavorables
pour le continent, estime le Seco.
La Suisse ne pourra ainsi pas se soustraire au ralentissement
économique, qui concernera surtout les exportations. Ces dernières
commencent d'ailleurs d'ores et déjà à céder du terrain. Et les
investissements en équipement des entreprises affichent elles aussi
une baisse qui pourrait s'aggraver.
Mais la conjoncture se porte mieux que dans d'autres pays, a
rappelé Aymo Brunetti. L'économiste en chef du Seco en veut pour
preuve qu'"aucun problème" n'est à déplorer dans l'immobilier et
que l'obtention de crédits "fonctionne". Rien n'indique que
l'octroi de crédits soit devenu plus restrictif, tient à rassurer
l'expert.
Seco confiant
Au final, le Seco se montre donc plus confiant que l'institut
KOF de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich qui s'attend à une
croissance proche de zéro (0,3%) l'an prochain et une récession au
dernier trimestre 2008 (-0,3) et au premier trimestre 2009 (-0,2).
Et le Credit Suisse table lui sur une croissance ralentie à 1%,
selon des prévisions qu'il qualifie pourtant de
"courageuses".
Mais Aymo Brunetti souligne que ses dernières prévisions avaient
déjà été marquées du sceau de la prudence, alors que d'autres
experts pronostiquaient à l'époque un taux de croissance plus
élevé. Et de rappeler que le Seco propose aussi une fourchette
moins favorable en cas scénario négatif en Europe, vu les risques
liés à la crise financière.
ats/dk
Chômage légèrement plus élevé en 2009
Pour l'heure, la consommation privée soutient la conjoncture et devrait continuer à la faire, estiment les spécialistes de la Confédération.
Et ce grâce à une situation toujours favorable sur le marché du travail. Le taux de chômage reste ainsi prévu à 2,5% sur 2008.
Le Seco a en revanche légèrement relevé son pronostic pour 2009, à 2,7% au lieu des 2,6% attendus en juin dernier.
Recul de l'inflation
Les experts s'accordent tous sur un recul de l'inflation, lié surtout au ralentissement économique et à la baisse du prix du pétrole.
Le taux du renchérissement passera l'an prochain à nouveau sous la barre des 2%, selon le Seco.
Pour l'ensemble de l'année en cours, il devrait encore se situer à 2,6%.
Cette baisse de l'inflation encouragera probablement la consommation privée.
Elle permettra en outre à la Banque nationale suisse de gagner en marge de manoeuvre pour soutenir l'économie avec une politique monétaire expansive.