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Les marchés mondiaux terminent en baisse

La Suisse a moins souffert que d'autres pays de la crise des marchés financiers.
Les marchés européens ont continué leur descente aux enfers jeudi.
Les bourses ont continué leur descente aux enfers jeudi dans un marché volatile. New York a encore dévissé. En Islande, les restructuration bancaire ont continué, tandis que la banque Dexia a eu de nouvelles garanties.

En fin de séance jeudi, le SMI, à Zurich, a terminé sur une
baisse de 4,52% après sa quatrième journée de baisse, tandis que
l'UBS publiait une étude montrant
que le vent avait tourné pour l'industrie suisse. Londres a cédé
1,21%, Paris 1,55% et Francfort 2,53%. Tokyo a de son côté perdu
0,50% au lendemain d'un plongeon historique de 9,38%.

Les deux Bourses de Moscou ont terminé la séance de jeudi en
forte hausse, le RTS grimpant de 10,91%, tandis que le Micex
finissait à 9,8%. Les deux indices récupéraient une bonne partie de
leurs pertes de la veille.



Après l'électrochoc des baisses de taux concertées de six grandes
banques centrales occidentales et l'annonce par Londres d'un plan
de soutien aux banques, les grands argentiers internationaux ont à
nouveau soufflé le chaud et le froid.

Wall Street plonge encore

Après avoir rebondi jeudi à l'ouverture, la Bourse de New York a
terminé en baisse pour la 7e séance consécutive: le Dow Jones
cédait 7,13% et le Nasdaq 5,5%.



L'indice Dow Jones des valeurs industrielles a perdu plus de 600
points jeudi, tombant sous les 9000 points pour la première fois
depuis cinq ans. Les valeurs dans les domaines de la finance, de
l'énergie et des services médicaux ont subi des pertes
particulièrement importantes. General Motors était notamment en
recul de près de 30%.



Mercredi, Wall Street avait terminé en baisse pour la sixième fois
consécutive, à l'issue d'une séance extrêmement volatile.

Problème de fond

Malgré le geste des Banques centrales, le problème de fond
persiste: le marché interbancaire reste paralysé, car les banques
ne se prêtent plus entre elles, paniquées à l'idée de possibles
faillites.



Les taux demandés sur ces marchés restent à des niveaux record. La
Banque centrale européenne (BCE) est toujours à la manoeuvre pour
tenter de ramener la confiance et a mis sur le marché 100 milliards
de dollars, doublant la somme habituelle. Les gouvernements
multiplient les initiatives visant à sauver des banques de la
faillite et à éviter la panique des épargnants, tentés de vider
leurs comptes.

Patience et confiance

"Certaines institutions financières vont faire faillite" aux
Etats-Unis en dépit des récentes mesures, a averti le secrétaire au
Trésor américain Henry Paulson, en appelant à la patience face aux
turbulences sur les marchés "qui ne vont pas se terminer
rapidement".



"Reprenez vos esprits !", a lancé de son côté aux investisseurs le
président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude
Trichet: "Le pessimisme excessif est très mauvais
conseiller".



"Nous, nous sommes unis au niveau de la planète entière. Nous
appelons l'ensemble des acteurs du marché, qui sont dans un état de
turbulence accentué, nous leur disons reprenez vos esprits, il y a
des éléments de confiance qui sont là", a martelé le président de
la BCE.



Le week-end s'annonce très chargé à Washington: les responsables
du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne,
Italie et Japon) s'y réunissent vendredi pour discuter des moyens
de "renforcer (leurs) efforts collectifs" face à la crise, a
précisé Henry Paulson. Le communiqué final prévu vendredi vers
22H45 GMT est très attendu des marchés.



Après avoir pendant des années donné des leçons de libéralisme et
de bonne gouvernance lors des G7, les Etats-Unis, cette fois en
position d'accusé dans la crise mondiale, risquent d'avoir du mal à
rassembler leurs partenaires.

Mauvaises nouvelles du FMI

Washington accueillera également des
réunions du Groupe des 20 (G20), rassemblant les ministres et
banquiers centraux des principaux pays riches et émergents, et les
réunions d'automne du Fonds monétaire international (FMI) et de la
Banque mondiale.



La dégringolade des marchés a été accentuée par les sombres
perspectives du FMI pour l'économie mondiale, annonçant un coup
d'arrêt brutal à la croissance, qui n'atteindrait que 0,1% aux
Etats-Unis et 0,2% dans la zone euro l'an prochain.



Comme à Tokyo, où l'indice Nikkei 225 a cédé en clôture 45,83
points (-0,50%) à 9157,49 points, après avoir alterné toute la
journée entre la hausse et la baisse, l'accalmie était sensible sur
les autres marchés asiatiques.



La Bourse de Shanghai a perdu 0,84% et celle de Taïpeh 1,45%.
Sydney a cédé 1,50% et la Bourse de Nouvelle-Zélande 0,13%. En
revanche, en fin de séance la Bourse de Hong Kong gagnait 2,65%,
Singapour 1,71% et Séoul 0,64%, les chasseurs de bonnes affaires
profitant de la chute de la veille pour racheter à bon prix. A
Jakarta, les activités restaient suspendues après une chute de 10%
mercredi en séance.



"Les marchés restent sceptiques quant à la coordination
internationale pour faire face aux problèmes du système financier",
expliquait une note des économistes de Barclays Capital en estimant
que les Bourses mondiales resteront instables au cours des
prochains jours.



"Tous les marchés montent et descendent. Mais c'est trop demander
que de croire que la crise financière se calmera d'ici quelques
mois", a prophétisé Daisuke Uno, stratège chez Sumitomo Mitsui
Banking Corporation.



agences/ant/mej

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Nouvelles garanties pour Dexia

Après l'avoir partiellement nationalisé la semaine dernière, les Etats belge, français et luxembourgeois ont décidé d'apporter en plus leur garantie au bancassureur franco belge en difficulté Dexia, pour lui permettre d'emprunter sur les marchés.

«Les trois gouvernements se sont conjointement engagés à garantir, à compter de ce jour et jusqu'au 31 octobre 2009, les nouveaux financements interbancaires et institutionnels ainsi que les nouveaux financements obligataires à destination d'investisseurs institutionnels» levés par Dexia SA, Dexia Banque internationale Luxembourg, Dexia Banque Belgique et Dexia Crédit Local de France», ont indiqué jeudi les trois pays dans un communiqué conjoint.

Dexia est restée très malmenée en Bourse même après avoir été partiellement nationalisée et renflouée avec plus de 6 milliards d'euros (9,3 milliards de francs) en début de semaine dernière par les trois Etats.

La garantie «consolide l'activité de l'ensemble du groupe, y compris sa filiale FSA», la filiale américaine de rehaussement de crédit de Dexia, principale courroie de transmission de la crise financière dans les comptes de la banque franco-belge.

L'Etat belge apportera sa garantie pour 60,5%, la France pour 36,5%, et le Luxembourg pour 3%, a précisé une source proche du gouvernement luxembourgeois.

Cette garantie conjointe des trois gouvernements, décidée après une nuit de négociations à Bruxelles, va dans le sens de propositions faites mercredi par le Premier ministre britannique Gordon Brown.

Dans une lettre à ses partenaires européens, il préconisait une approche européenne concertée pour garantir les prêts interbancaires, afin de rétablir la confiance entre les banques.

Les banques, pour pouvoir disposer des liquidités nécessaires à leur fonctionnement, se prêtent en effet des fonds entre elles. Mais avec la crise financière, le système est grippé car les établissements se méfient les uns des autres.

La banque islandaise Kaupthing nationalisée

L'Etat islandais a pris le contrôle de Kaupthing, la première banque du pays. Avec cette nationalisation, les trois plus grands établissements islandais, en proie à une grave crise financière, sont désormais sous le contrôle de l'Etat.

L'économie islandaise est largement basée sur son secteur financier, qui représente huit à neuf fois son produit intérieur brut (En 2007, le PIB était de 1293 milliards de couronnes - soit 13 milliards de francs).

Le contexte de crise actuelle menace ainsi toute l'économie.

Non membre de l'Union européenne mais membre de l'AELE au côté de la Suisse notamment, l'Islande était l'un des pays les plus prospères de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).