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Crise financière: vote crucial à Washington

La présidente de la Chambre Nancy Pelosli se dit confiante.
La présidente de la Chambre Nancy Pelosli se dit confiante.
Après l'avoir rejeté lundi, la Chambre des Représentants américaine se prononce à nouveau vendredi sur le plan massif de sauvetage bancaire, déjà adopté par le Sénat, un vote crucial.

Ce vote est attendu avec nervosité par les places boursières à
travers le monde (lire encadré). La présidente
démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi, s'est dit jeudi "optimiste"
de pouvoir faire voter la loi lors de ce débat. "Nous n'allons pas
faire voter une loi qui ne dispose pas des voix nécessaires. Je
suis optimiste sur le fait que nous allons faire voter la loi", a
assuré Nancy Pelosi.

Le plan du secrétaire au Trésor, Henry Paulson,
spectaculairement rejeté lundi par les Représentants, a pour but
d'assainir, avec une manne de 700 milliards de dollars, les
institutions financières fragilisées par la crise immobilière.

A l'heure des décomptes

Jeudi soir, après une journée de tractations destinées à
convaincre les récalcitrants, l'heure était au décompte des voix
dans les couloirs du Capitole. Le texte négocié par les leaders
républicains et démocrates donne des moyens historiques à l'Etat
pour intervenir dans le secteur privé, et les dirigeants politiques
ont pour ambition d'élargir la majorité en faveur du plan Paulson
au-delà des deux partis.



Lundi, 133 Républicains et 65 Démocrates s'étaient opposés au
plan, baptisé "Loi de stabilisation économique d'urgence 2008".
Mais jeudi, plusieurs élus des deux camps ont annoncé qu'ils se
ralliaient aux mesures préconisées par le secrétaire au Trésor, un
revirement qui semble éclaircir l'horizon.

Revirement en vue?

Un influent conservateur, John Shadegg, qui réclamait il y a une
semaine la tête de Henry Paulson, a annoncé qu'il voterait
finalement le plan. Deux provisions du plan l'ont convaincu: la
modification de règles comptables d'actifs dépréciés par le
régulateur boursier américain, la SEC, et le doublement de la
garantie par l'Etat des dépôts bancaires.



Un autre Républicain, Jim Ramstad, a également changé d'avis après
l'inclusion d'une mesure sur l'assurance-maladie pour traitements
mentaux et de crédits d'impôts pour les énergies
renouvelables.



Le candidat démocrate à la Maison Blanche Barack Obama a quant à
lui fait appel au leader noir Jesse Jackson pour qu'il l'aide à
soutenir le plan, selon le Roll Call, un quotidien du
Capitole.



Jeudi, certains démocrates tentaient encore d'obtenir des
amendements sociaux pour s'assurer du maximum de votes de leur
parti. "Nous voudrions obtenir un accord avec les républicains sur
une extension de l'assurance chômage", a déclaré le chef de la
majorité démocrate à la Chambre, Steny Hoyer.

Nouvel appel de Bush

La version amendée de la loi, entérinée par le Sénat mercredi,
ajoute quelque 150 milliards de crédits d'impôts et autres aides
diverses aux 700 milliards de dollars du plan Paulson, ce qui
rebute bon nombre de Démocrates anti-déficit. Pour la 14ème fois en
15 jours, le président George W.Bush a plaidé pour l'adoption du
plan, "parce que les Américains sont inquiets pour leurs
emplois".



Le Républicain rallié Jim Ramstad l'a écouté: "Je vote pour ce
plan amendé (...) parce que la crise est réelle. Elle détruit les
emplois, l'épargne de la retraite et le rêve américain", a-t-il
expliqué. "Je crois que certains changeront leur vote parce qu'ils
auront réalisé les conséquences très négatives sur l'économie, à la
bourse ou sur le marché du crédit", a promis de son côté le
négociateur démocrate du plan à la Chambre, Barney Frank. Le FMI a
annoncé jeudi "la forte probabilité d'un ralentissement prononcé
aux Etats-Unis".



ats/afp/hof

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Les Bourses mondiales dans l'expectative

Les Bourses mondiales étaient attentistes voire quasiment pessimistes vendredi, à quelques heures du nouveau vote de la Chambre des représentants américaine sur le plan de sauvetage bancaire.

Dans le sillage de Wall Street, victime d'une rechute jeudi (-3,22% pour le Dow Jones, -4,48% pour le Nasdaq), la Bourse de Tokyo a ainsi clôturé sur une baisse de 1,94%, l'indice Nikkei retombant à son plus bas depuis le 18 mai 2005.

Plus mitigées, les Bourses européennes ont ouvert en ordre dispersé vendredi matin. Si le Footsie cédait ainsi 0,07% à Londres à l'ouverture, le CAC 40 progressait de 0,34% à Paris, le Dax de 0,38% à Francfort et le SMI de 0,4% à la Bourse suisse. Ensuite, les indices se repassés dans le rouge.

Wells Fargo rachète la banque Wachovia

La banque américaine Wells Fargo a annoncé vendredi qu'elle achetait sa concurrente Wachovia. La transaction se monte à 15,1 milliards de dollars (17 milliards de francs).

Selon l'accord passé entre les deux établissements, Wells Fargo offre d'acquérir toutes les actions ordinaires de Wachovia, en échangeant 0,1991 action Wells Fargo pour une action Wachovia.

Cet accord, approuvé à l'unanimité par les conseils d'administration des deux banques, porte sur "toutes les opérations bancaires". Il "ne requiert pas d'aide financière du FDIC", l'organisme fédéral américain d'assurance des dépôts bancaires.

Citigroup a demandé vendredi à Wachovia et Wells Fargo de mettre un terme à leur accord de rachat en estimant qu'il est illégal au vu d'un accord d'exclusivité que Citigroup dit avoir passé antérieurement avec Wachovia.

De son côté, AIG, nationalisé partiellement par les autorités américaines, va se recentrer sur ses activités d'assurance dommages (IARD), ouvrir le capital de ses activités étrangères dans l'assurance-vie et céder le solde de ses activités, a-t-il annoncé vendredi.

L'assureur américain a précisé avoir utilisé à ce jour 61 milliards des 85 milliards de dollars du prêt relais de la Réserve fédérale.