Une majorité de 218 voix était nécessaire pour faire passer ce
texte à la Chambre qui l'avait rejeté le 29 septembre par 228 voix
contre 205.
Adoptée par le Sénat mercredi, la nouvelle version du texte a
été approuvée par 263 voix contre 171 par la chambre des
représentants. L'annonce du vote a été saluée par des
applaudissements.
Nécessité fait loi
La présidente démocrate de la Chambre des Représentants, Nancy
Pelosi, avait souligné que l'adoption du plan était nécessaire pour
"la stabilité financière de notre pays et la sécurité économique de
notre population".
Le leader de la minorité républicaine à la Chambre, John Boehner,
avait de son côté déclaré que "chacun sait que nous sommes en
pleine crise financière. Et nous savons que si nous ne faisons
rien, la crise va probablement empirer et nous plonger dans un
effondrement comme la plupart d'entre nous n'en ont jamais vu",
a-t-il souligné.
Le président américain George Walker Bush a d'ores et déjà
promulgué le plan adopté par la Chambre des représentants, a
annoncé la Maison Blanche.
Le secrétaire américain au Trésor Henry Paulson a quant à lui
promis vendredi d'agir "rapidement" pour mettre en oeuvre le plan
approuvé par le Congrès. "Je suis très reconnaissant que cette loi
ait été adoptée aujourd'hui. C'est vraiment très bien", a déclaré
Henry Paulson à la presse peu après le vote.
Seconde chance
Le plan défendu par l'administration Bush avait été rejeté lundi
par 228 voix contre 205 à la chambre basse du Congrès. Mais il
s'est vu offrir une nouvelle chance lorsqu'une version étoffée
incluant des baisses d'impôt et un relèvement du plafond de
garantie par l'Etat des dépôts bancaires a été adoptée à une large
majorité (74 voix contre 25) au Sénat deux jours plus tard.
C'est sur cette nouvelle version que se prononçaient les
représentants vendredi. Les changements apportés au plan ont
semble-t-il atténué l'opposition des représentants républicains,
principaux artisans de l'échec du vote de lundi.
Le plan, élaboré initialement par le
secrétaire au Trésor Henry Paulson, vise à racheter les créances et
actifs invendables des banques et d'autres établissements
financiers, le tout avec l'argent du contribuable.
Le président George W. Bush est intervenu ces derniers jours pour
exhorter le Congrès à voter le texte et mettre en garde contre les
conséquences pour l'économie américaine d'un rejet du plan, qui
seraient selon lui "douloureuses et durables".
Une économie américaine en sursis
L'adoption du plan Paulson intervient alors que les mauvais
chiffres s'accumulent pour l'économie américaine. Vendredi, le
ministère du Travail a annoncé que 159'000 personnes ont perdu leur
emploi en septembre aux Etats-Unis, ce qui représente le chiffre le
plus élevé sur un mois depuis mars 2003.
Le taux de chômage, en constante augmentation depuis neuf mois,
s'élève désormais à 6,1%. La veille, un rapport du gouvernement a
indiqué que les commandes aux usines américaines enregistraient
leur plus forte baisse depuis près de deux ans, à cause du
resserrement du crédit.
La Fed salue l'adoption du plan
Le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke a indiqué
vendredi que la banque centrale américaine ferait tout ce qu'elle
pourrait pour lutter contre la crise du crédit et soutenir
l'économie.
"Nous continuerons à utiliser tous les pouvoirs à notre
disposition pour adoucir les perturbations sur les marchés du
crédit et favoriser une économique forte", a déclaré Ben Bernanke
dans un communiqué publié après l'adoption du plan.
Ben Bernanke a estimé que ce texte était une étape très importante
dans le processus de stabilisation des marchés financiers et
d'amélioration des flux de crédit. Pour le président de la Fed, ce
plan démontre l'engagement du gouvernement à "faire ce qu'il faut"
pour soutenir l'économie.
agences/jeh
Bourses européennes confiantes
Les places boursières évoluaient sur une note plutôt ferme vendredi, dans l'attente du nouveau vote de la Chambre des représentants américaine sur le plan Paulson de sauvetage des banques.
Les Bourses européennes ont clôturé en hausse semblant anticiper une approbation du plan Paulson.
La Bourse suisse a terminé la semaine en nette hausse. À la clôture, l'indice vedette Swiss Market Index (SMI) progressait de 2,21% par rapport à jeudi pour se fixer à 6879,82 points. L'indice élargi SPI a lui gagné 1,84%, à 5701,94.
La Bourse de Paris a pris 2,96% repassant au dessus des 4000 points à 4080,75.
Celle de Francfort est montée de 2,41% à 5797,03 points.
A Londres dont la clôture a été un peu retardée l'indice Footsie-100 s'est apprécié de 2,26% à 4980 points.
La Bourse de New York a en revanche terminé en baisse vendredi, repassant dans le rouge après le vote et la promulgation du plan de sauvetage, alors que le marché attend d'en voir les effets concrets:
le Dow Jones a cédé 1,50% et le Nasdaq 1,48%.
Selon les chiffres définitifs de clôture, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 157,15 points, à 10'352,70 points, et le Nasdaq, à dominante technologique, de 29,33 points, à 1947,39 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 1,35% (soit 15,05 points), à 1099,23 points.
Les présidentiables pensent aux contribuables
Barack Obama s'est félicité vendredi de l'adoption du plan de sauvetage du système bancaire et a souhaité que le gouvernement protège les contribuables appelés à financer ce plan et les propriétaires menacés de saisie.
Le sénateur de l'Illinois a par ailleurs reconnu qu'il avait tenté de convaincre plusieurs parlementaires qui étaient réticents à l'égard de ce plan.
"Je pense que ces parlementaires voulaient avant tout avoir des assurances (...) que ce plan ne consistait pas à donner 700 milliards de dollars à quelques banques mais, qu'en fait, il était destiné à assurer que le marché du crédit fonctionne pour le plus grand nombre", a déclaré Barack Obama.
Plus tôt dans la journée John McCain, en meeting à Pueblo, dans le Colorado, avait déclaré que le projet loi de sauvetage du secteur financier devait "aider les classes moyennes pas Wall Street".
Le candidat, dont le meeting venait de débuter lorsque la Chambre des représentants a voté le projet de loi, n'a pas fait allusion au vote dont il n'avait vraisemblablement encore pas connaissance.