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Garantie des dépôts bancaires à revoir

Eveline Widmer-Schlumpf s'est opposée en vain à la "Lex pharma".
La ministre veut rapidement fixer une nouvelle limite de garantie.
La garantie des dépôts bancaires doit être augmentée en Suisse. Eveline Widmer-Schlumpf soutiendra devant le Conseil fédéral des propositions en ce sens émanant du Parlement.

"Je suis favorable à ce que nous renforcions la garantie des
dépôts", a affirmé vendredi la ministre des Finances par intérim
dans les colonnes du Tages-Anzeiger . Des questions sur
l'ampleur et la nature d'une telle opération se posent
cependant.

La question est de savoir jusqu'où la Suisse doit aller et si
elle doit garantir les dépôts jusqu'à 80'000 francs, comme l'a
décidé l'Union européenne cette semaine.



Actuellement, la limite en Suisse est fixée à 30'000 francs. La
discussion politique qui va suivre durant les prochaines semaines
devra montrer à quel niveau fixer la limite.

Tous les scénarios étudiés

Interrogée sur le long silence du Conseil fédéral, la
remplaçante de Hans-Rudolf Merz a estimé que "nous ne devons pas
communiquer uniquement parce que les autres ont déjà communiqué".
Le gouvernement a discuté de tous les effets possibles de la crise
et a réfléchi aux mesures à prendre selon tous les scénarios
imaginables, a-t-elle assuré. Des interventions publiques avec
l'argent du contribuable sont toutefois l'"ultima ratio", a-t-elle
indiqué à la Neue Luzerner Zeitung .



La semaine dernière, Eveline Widmer-Schlumpf s'était exprimée sur
la problématique. S'agissant de la revendication de la gauche
d'augmenter la limite des dépôts protégés de 30'000 à 100'000
francs en cas de faillite d'une banque, Eveline Widmer-Schlumpf
avait estimé que ce point pourrait être examiné lors d'une
éventuelle révision de la loi sur les banques.



En comparaison internationale, la garantie des dépôts bancaires en
Suisse, au maximum 30'000 francs par personne, est faible. Ce
montant ne dépend pas de l'Etat, mais des banques qui se sont
constituées en association pour garantir un fonds de 4 milliards de
francs.

Pressions extérieures

Le 22 septembre dernier devant le
Conseil national, Eveline Widmer-Schlumpf avait encore expliqué que
la limite actuelle de 30'000 francs était suffisante. Mais suite
aux mesures prises dans l'UE et dans d'autres Etats pour renforcer
la protection des épargnants, la pression pour faire de même en
Suisse s'est fait sentir.



Il ressort de diverses interventions parlementaires qu'il y a un
consensus au sein des partis

(lire encadré)

pour
augmenter la garantie des dépôts bancaires et l'élargir au 3ème
pilier. La ministre des finances par intérim ne croit pas que des
fonds seront retirés de Suisse en raison du bas niveau de la
garantie des dépôts.



Interrogé vendredi à Lugano en marge du congrès d'Unia, le
président de la Confédération Pascal Couchepin a indiqué que la
proposition d'Eveline Widmer-Schlumpf avait déjà été discutée au
Conseil fédéral. Elle n'a "pas de caractère d'urgence", a-t-il
affirmé.

Voix discordantes

Le Conseil fédéral fait tout ce qui est en son pouvoir pour
maintenir la stabilité de la place financière helvétique. "Et il
est bien possible que nous soyons un peu mieux préparés que
d'autres pays", a confié Eveline Widmer-Schlumpf au Blick .



En revanche, la conseillère fédérale n'a pas répondu à la question
de savoir ce qui se passerait en cas de gros problèmes d'une banque
helvétique. Jeudi, la ministre de l'économie Doris Leuthard avait
franchi le pas en déclarant que le Conseil fédéral "empêcherait
assurément" la faillite de l'une ou l'autre des deux grandes
banques suisses.



agences/hof/sbo

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Les partis favorables, sauf l'UDC

Le PDC approuve l'augmentation de la garantie, comme la motion du conseiller national Pirmin Bischof (PDC/SO) l'a déjà demandé. "Ce qui est bien, c'est que cela ne coûterait pas un centime à l'Etat. Nous sommes dans une situation sérieuse, mais il ne faut pas paniquer", a déclaré le président du parti Christophe Darbellay.

Le Parti radical entre également en matière. Attendant une proposition concrète avant de se prononcer davantage, Fulvio Pelli n'émet qu'une seule réserve face à cette "bonne solution": il ne faudrait pas qu'elle augmente les problèmes de liquidité, ce qui serait alors contre-productif. Pour le reste, le président fait confiance au Conseil fédéral.

Une telle mesure va dans le sens de ce que réclame le Parti socialiste depuis plusieurs jours. Outre l'augmentation à 100'000 francs, le PS veut un renforcement des prescriptions sur les fonds propres des banques et une surveillance forte des marchés.

Seule l'UDC continue à ne pas voir d'intérêt à réagir à la crise financière. La hausse de la garantie n'a pas de sens pour l'heure. Les banques suisses sont mieux capitalisées qu'à l'étranger, a jugé Alain Hauert, porte-parole de l'UDC.

Le franc suisse, à nouveau valeur refuge

Le franc suisse retrouve son rôle de valeur refuge, en subissant une forte valorisation dans un contexte d'aggravation de la chute des marchés financiers. Vendredi, il prenait entre 1,1 et 2,2% vis-à-vis de l'euro, du dollar et de la livre britannique.

L'euro a ainsi touché son plus bas niveau face au franc depuis plus de trois ans (été 2005). La monnaie unique affichait un recul de plus de 1% par rapport à la veille pour valoir 1,5221 franc sur le coup de 10h00.

Le dollar a quant à lui repassé sous la barre de 1,12 franc vendredi, après s'être affirmé ces derniers jours jusqu'à près de 1,15 franc.

L'affaiblissement de la livre sterling est apparu comme le plus marqué, avec une perte de plus de 2% sous le cap de 1,89 franc.