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Crise: Wall Street termine sans orientation

Les marchés risquent une nouvelle fois d'être chahutés cette semaine.
Alors que les indices européens plongent, Wall Street hésite.
Alors que les indices européens ont fermé sur une nette baisse vendredi, la Bourse de New York a clôturé sans orientation. La crainte d'une récession et le doute quant à l'efficacité des interventions des pouvoirs publics entraînent la panique.

La Bourse de New York a terminé en baisse de 1,22% vendredi. Le
Dow Jones a perdu 112,55 points à 8466,64 points. L'indice
Composite du Nasdaq a réussi à finir dans le vert, gagnant 4,39
points (0,27%), à 1649,51 ( toutes les infos de la journée dans le blog et le dossier TSR
).

L'indice Standard & Poor's 500, référence des gérants de
fonds, a pour sa part reculé de 0,99% à 900,81 points. Sur la
semaine, le Dow Jones et le S&P ont chuté de 18% et le Nasdaq
de 15,3%.



La séance de vendredi a été marquée par une volatilité extrême,
alors que les marchés attendaient une réunion des grands argentiers
du G7 destinée à enrayer la crise financière. Quelques minutes
après l'ouverture, le Dow Jones perdait près de 8%, passant sous
les 8000 points pour la première fois depuis avril 2003. Jouant aux
montagnes russes, Wall Street repassait peu après dans le vert,
avant de redescendre dans le rouge.



Les Bourses européennes, paniquées par les répercussions de la
crise financière sur l'économie, s'enfonçaient encore plus
vendredi. Ainsi, la Bourse suisse a clôturé sa séance sur un recul
de 7,79% après une journée en demi-teinte. Ce fut la plus forte
chute journalière en 19 ans pour la Bourse helvétique. L'indice
Swiss Market Index (SMI) des principales valeurs s'est fixé à la
clôture à 5347,22 points.



Dans le même sillage, Londres perdait 8,85%, Paris 7,73% et
Francfort 7,01%.



Après une accalmie précaire jeudi, les marchés d'Asie ont eux
aussi plongé dans la matinée de vendredi, dans le sillage du Dow
Jones. L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo plongeait de 10,44% en
début d'après-midi, avant de clôturer à 9,68%, soit sa pire chute
depuis 21 ans.

Faillite au Japon

La compagnie japonaise Yamato Life Insurance s'est déclarée dans
la matinée en cessation de paiement, devenant le premier assureur
nippon à se déclarer en faillite depuis le début de la crise
financière internationale.



Les dettes de Yamato Life, un assureur de taille moyenne,
s'élèvent à 269,5 milliards de yens (3,1 milliards de francs) et
dépassent de 11,4 milliards la valeur de tous les actifs du groupe,
a expliqué son patron, Takeo Nakazono, au cours d'une conférence de
presse.



"A cause du chaos sur le marché financier et de la contraction du
crédit, la valeur de notre portefeuille de titres a rapidement
chuté. C'est allé au delà de nos attentes", a-t-il déclaré. "Nous
avons essayé de renforcer notre gestion des risques, mais les
résultats ont été regrettables", a-t-il ajouté.



C'est la première fois depuis sept ans qu'une société japonaise
d'assurance-vie se déclare en faillite, et la huitième fois depuis
1945. Fondé en 1911, Yamato Life est dépositaire de quelque 180'000
contrats d'assurance-vie dont la valeur totale était de 1075
milliards de yens fin mars, selon l'ASF.

Le pétrole sous les 80 dollars

Les autres marchés asiatiques vivaient également une séance
cauchemardesque. Vers 04H15 GMT, Hong Kong perdait 7,48%, Shanghai
3,81%, Séoul 7,34%, Sydney 7,54%, Singapour 6,71% et la
Nouvelle-Zélande 4,80%. A la Bourse de Bangkok, les transactions
ont été suspendues vendredi après une chute de plus de 10%.



"On est au-delà de la panique", a estimé Oh Hyun-Seok, de Samsung
Securities auprès de Dow Jones Newswires. "Après la chute de
General Motors, les inquiétudes vis-à-vis de l'économie mondiale
s'aggravent et il n'y a aucun signe d'une amélioration des
conditions du crédit", a-t-il dit.



Les prix du pétrole ont chuté vendredi à New York, terminant sous
les 80 dollars, minés par la détérioration du sentiment des
investisseurs qui s'inquiètent de l'état de la demande en pleine
tourmente économique, alimentée par la nouvelle déroute des
Bourses.



Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light
sweet crude" pour livraison en novembre a fini à 77,70 dollars, en
baisse de 8,89 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Tombés
sous 80 dollars à Londres durant les échanges asiatiques, les cours
du pétrole ont plongé à leur tour sous ce seuil à New York après
l'ouverture calamiteuse de Wall Street, qui a chuté de plus de 6%
et a franchi la barre des 8'000 points pour la première fois depuis
avril 2003.



Alors que l'ensemble des Bourses mondiales étaient à nouveau
gagnées par la panique, le pétrole a plongé à jusqu'à 73,30 dollars
à Londres et 77,09 dollars à New York, des plus bas depuis un an.
Par rapport à ses records historiques du 11 juillet à plus de 147
dollars, le pétrole a abandonné près de la moitié de sa
valeur.



agences/sbo/mej

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Le G7 va poser des principes

Les grands argentiers des pays les plus industrialisés du G7 devraient poser vendredi des principes communs d'action face à la crise, sans aller jusqu'à avancer un plan unique pour "tous les pays", au risque de laisser sur leur faim des marchés traumatisés.

"Les marchés ne vont pas bien aujourd'hui, ça c'est clair, c'est la raison pour laquelle il faut qu'on soit tous en concertation et en propositions", a déclaré la ministre française de l'Economie Christine Lagarde, quelques heures avant l'ouverture du G7 Finances à Washington.

Christine Lagarde a expliqué que "chacun de nos marchés est différent en termes de taille, de réglementation, en termes d'acteurs, donc il ne faut pas imaginer qu'on aura une réponse harmonisée qui sera la même pour tout le monde".

"On ne peut pas appliquer la même méthode à des situations de marché différentes. Ce qui me parait très important, c'est qu'on se mette d'accord sur des principes communs", a-t-elle insisté devant la presse.

Après avoir pendant des années donné des leçons de libéralisme et de bonne gouvernance lors des G7, les Etats-Unis pourraient se retrouver en position d'accusé face aux autres membres du club (Allemagne, Canada, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon).

Le président américain George W.Bush fera une déclaration vendredi vers 14H00 GMT pour "assurer aux Américains qu'ils peuvent avoir confiance" car "les responsables économiques agissent énergiquement de toutes les manières possibles pour stabiliser notre système financier", a déclaré sa porte-parole.

Les deux leaders démocrates du Congrès lui ont demandé de convoquer un sommet de crise du G8 (les Sept et la Russie) pour tenter de trouver une réponse à la tourmente financière.

Wachovia: Citigroup jette l'éponge

La banque américaine Citigroup a jeté l'éponge et laissé le champ libre à sa concurrente Wells Fargo pour reprendre la quatrième banque du pays, Wachovia. Elle préfère aller réclamer en justice une indemnisation qu'elle chiffre en milliards de dollars.

Citigroup a annoncé qu'elle quittait la table des négociations, faute d'être parvenue à un accord avec Wells Fargo sur un partage des actifs de Wachovia. Mais, sous la pression des autorités inquiètes de voir pourrir la situation, Citigroup a accepté de ne pas s'opposer à la fusion de ses rivales, qui va donner naissance à la première banque américaine par les dépôts.

Citigroup et Wells Fargo étaient engagées dans un bras de fer depuis que la seconde avait annoncé vendredi un rachat de la totalité de Wachovia, quatre jours après que Citigroup se fut porté candidat, à la demande des pouvoirs publics, à un rachat de ses seules activités bancaires.

Citigroup avait porté plainte lundi contre Wells Fargo et Wachovia pour rupture de contrat, réclamant 60 milliards de dollars (67,2 milliards de francs). Devant la possibilité d'un procès long et coûteux, les parties avaient décidé d'une trêve juridique pour arriver à un accord amiable. Trêve qui arrivait à échéance vendredi.