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Crise: les pays de la zone euro au front

L'Allemagne et la France ont débloqué 480 et 360 milliards.
Angela Merkel pourrait annoncer une mesure drastique à Paris.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la zone euro étudiaient dimanche après-midi à Paris l'option ultime de garantir les prêts de banque à banque, dans l'espoir de ressusciter un marché du crédit totalement bloqué.

"J'attends un plan ambitieux, coordonné qui apporte des
solutions", a déclaré le chef de l'Etat français et président en
exercice de l'Union européenne, Nicolas Sarkozy, peu avant le début
de la réunion.

Les Européens ont prévu de définir
un plan coordonné pour mettre en oeuvre les principes énoncés
vendredi par le G7 mais pourraient aller plus loin en annonçant des
mesures spécifiques à la zone euro , inspirées du plan de sauvetage bancaire
britannique.

La ministre française de l'Economie Christine Lagarde a expliqué
que la réunion de dimanche chercherait à "mettre du muscle sur le
squelette" que constitue la déclaration de principes du G7
(voir ci-contre).



Elle a promis samedi devant un parterre de banquiers à Washington
que la communauté financière ne serait "pas déçue" et que les
mesures seraient "concrètes". Elle avait indiqué plus tôt qu'il y
aurait "sûrement un débat" sur la possibilité de mettre en oeuvre
une garantie des transactions interbancaires en zone euro, lors
d'une conférence de presse en marge des assemblées semestrielles du
Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale.

Garantie en milliards

Selon le quotidien économique allemand Handelsblatt, Berlin
pourrait accepter de garantir les prêts interbancaires pour
plusieurs centaines de milliards d'euros. Un apport direct de
capitaux publics aux banques à hauteur maximale de 100 milliards
d'euros serait aussi planifié. Un plan qui ressemble à celui
annoncé mercredi par Londres (voir
ci-contre)
.



Selon Handelsblatt, l'Allemagne approuverait dès lundi ce plan,
qui serait annoncé dimanche par la chancelière Angela Merkel à
l'issue du sommet de Paris. Pour nombre d'experts, si l'Allemagne
adopte un plan de garantie des prêts interbancaires, les autres
pays de la zone euro seront tenus de lui emboîter le pas afin
d'éviter des distorsions de concurrence.

France et Portugal mobilisés

Le gouvernement français
examinera lundi en Conseil des ministres extraordinaire, un projet
de loi visant à garantir par l'Etat le refinancement des banques.
Le projet de loi français vise à «donner une garantie de l'Etat à
un organisme dont le but sera de lever des fonds pour aider les
banques à faire face à leur besoin de refinancement», a déclaré le
député UMP Gilles Carrez, rapporteur général de la commission des
finances de l'Assemblée nationale.



Le gouvernement portugais va apporter une garantie d'Etat pour les
«opérations de financement» des banques portugaises à hauteur
maximale de 20 milliards d'euros. Cette mesure est destinée à
garantir leurs liquidités.



afp/cab

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Plan du G7 entériné par le FMI

Le Fonds monétaire international (FMI) s'est dit prêt samedi à aider les pays victimes de la crise financière. Il a entériné les orientations adoptées la veille par les grands argentiers du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon) au terme d'une semaine calamiteuse sur les marchés boursiers.

"Certains pourraient avoir un problème de liquidités. Le Fonds est là, il a été créé pour cela, et nous sommes prêts à fournir aux différents pays qui le désireraient les liquidités dont ils ont besoin", a expliqué le directeur général du FMI, Dominique Strauss Kahn.

Dans un communiqué, l'instance dirigeante du FMI, qui réunit 185 pays, a elle apporté son soutien au plan d'action en cinq points élaboré vendredi dans la capitale américaine par les ministres des Finances des grands pays industrialisés du G7.

Ce plan a pour ambition de débloquer les marchés monétaires, permettre aux banques de lever des capitaux auprès des secteurs public et privé et déverrouiller le marché du crédit immobilier.

Le plan britannique

Le gouvernement britannique va annoncer lundi le détail de son vaste plan de sauvetage bancaire qui pourrait conduire à une prise de contrôle majoritaire de deux des plus grandes banques du pays, RBS et HBOS, selon la presse dominicale.

La mesure pourrait entraîner la suspension des échanges à la Bourse de Londres durant toute la journée de lundi, croit savoir le Sunday Times.

Une source bancaire s'exprimant sous le couvert de l'anonymat a indiqué à l'AFP sans plus de précisions que les 4 banques RBS, HBOS, Lloyds TSB et Barclays "feront une annonce" formelle lundi sur leur participation au plan gouvernemental.

Londres s'était dit disposé mercredi à injecter jusqu'à 50 milliards de livres (64 milliards d'euros) dans les banques du pays.

Cette mesure était le premier volet d'un vaste plan qui comprend également l'injection de 200 milliards de livres (256 milliards d'euros) de liquidités dans le système financier ainsi qu'une garantie des prêts interbancaires dans la limite de 250 milliards de livres (320 milliards d'euros).