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Doris Leuthard n'exclut pas une récession

Doris Leuthard veut s'informer, dans la perspective de la votation sur la libre circulation des personnes.
Doris Leuthard n'exclut pas une récession technique.
Doris Leuthard n'a pas écarté samedi à Washington une croissance de moins de 1% en Suisse, voire une récession technique, si la crise persiste. Les Suisses restent toutefois sereins face à la crise, selon un sondage.

"Plus la crise se prolonge, plus notre croissance est influencée
négativement", a admis la cheffe du Département fédéral de
l'économie en conférence de presse lors de la réunion annuelle du
Fonds monétaire internationale (FMI) et de la Banque Mondiale (BM)
à Washington.

Elle n'a pas écarté que la croissance descende sous la barre de
l'année prochaine. Doris Leuthard n'a pas non plus exclu une
récession technique de deux trimestres consécutifs de croissance
négative. "Il est trop tôt pour faire une analyse profonde",
a-t-elle toutefois expliqué.

Ralentissement déjà perceptible

La croissance de la Suisse dépendra notamment de la résistance à
la crise financière de l'Allemagne, son principal partenaire
commercial. "Pour l'instant, ce pays est assez stable", a-t-elle
souligné.



La conseillère fédérale a toutefois admis que des secteurs de
l'économie suisse étaient déjà touchés par la crise, notamment le
textile. Selon elle, des entreprises peinent aussi à financer leurs
projets d'investissements. La Confédération prévoit une croissance
de 1,5% à 2% pour cette année.



Interrogé samedi par "Le Temps", le chef du Secrétariat d'Etat à
l'économie (SECO) Jean-Daniel Gerber ne craint pas une chute de
l'emploi. Mais le président de Swissmem, association faîtière de
l'industrie des machines, table dans le "Zentralschweiz am Sonntag"
sur une hausse du chômage d'un point. Ce qui représente 40'000
chômeurs de plus, alors qu'actuellement on en dénombre moins de
100'000 avec un taux de 2,4%.



Le patron d'Economiesuisse a lui déclaré à l'émission "Arena" de
la TV alémanique que l'on pouvait s'attendre à une hausse du taux
de chômage: il devrait alors dépasser les 3%.

Des banques mieux capitalisées

De son côté, le président de la
Banque nationale suisse (BNS), Jean-Pierre Roth, a appelé à tirer
les leçons de la crise lors de la réunion du FMI et de la BM. "Si
nous ne voulons pas revivre demain le genre de situation difficile
que nous vivons aujourd'hui, il faudra que les banques soient mieux
en mesure d'absorber les chocs financiers", a-t-il déclaré. "Il
faut réfléchir à un relèvement durable de la capitalisation du
système bancaire et limiter son endettement", a-t-il
préconisé.



Interrogé sur le rôle du FMI dans la crise, il a rappelé que la
surveillance financière est devenue au fil des années un des axes
majeurs de cette institution. Il a notamment rappelé que la Suisse
s'est soumise à deux reprises à ses programmes d'examen financier.
"Le seul pays qui n'a jamais été examiné a été les Etats-Unis",
a-t-il souligné.



ats/cab

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Les Suisses restent sereins malgré tout

Malgré la crise financière et les déboires de l'UBS, les Suisses gardent confiance dans leurs banques.

Selon un sondage Ispopublic réalisé pour "Le Matin dimanche" et le "Sonntags-Blick", 79% des personnes interrogées affirment ne pas avoir peur pour leur épargne.

A la question de savoir s'il faut élever la garantie de l'épargne, actuellement fixée à 30'000 francs, 48% des sondés s'y opposent, alors que 45% y seraient favorables.

En outre, seuls 11% des Suisses avouent limiter leurs dépenses au quotidien. A ce titre, les Romands (20%) se révèlent plus méfiants que les Alémaniques (8%).

Malgré les critiques politiques, la retenue du Conseil fédéral dans sa gestion de la crise est également saluée (52%). Seulement 28% des personnes interrogées estiment que le gouvernement n'en fait pas assez.

"Etonnamment sereins", selon l'Institut Isopublic, les Suisses sont par contre sévères envers les banquiers trop aventureux. Ils sont 68% à exiger que les patrons des établissements en difficulté rendent leurs bonus des dernières années.

Le sondage a été mené auprès de 500 personnes entre le 8 et le 11 octobre.

Les banquiers sont aussi confiants

La crise financière ne risque pas d'entraîner la faillite d'une banque suisse, estime l'Association suisse des banquiers (ASB).

Les établissements helvétiques ne sont pas comparables à ceux des Etats-Unis ou d'Europe.

"Je suis convaincu qu'aucune banque suisse ne va s'écrouler", affirme le président de l'ASB, Pierre Mirabaud, dans un entretien au journal alémanique "Sonntag".

Tous les établissements helvétiques vont survivre à cette tempête, renchérit le directeur de l'association, Urs Roth, dans un entretien à la "NZZ am Sonntag".

"Nous avons ici plus de 320 banques. Seules les deux grandes banques sont touchées directement par la crise", argumente Pierre Mirabaud.

Il juge même que l'UBS et le Credit Suisse ne sont pas au coeur du cyclone et n'auront pas de problème de capitalisation.