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Les Etats européens débloquent 1700 milliards

L'Allemagne et la France ont débloqué 480 et 360 milliards.
L'Allemagne et la France ont débloqué 480 et 360 milliards.
Les uns après les autres, les pays de la zone euro ont détaillé lundi leurs plans d'action en faveur des banques, aboutissant à une addition de plus de 1700 milliards d'euros.

Au lendemain d'un sommet de crise des pays de la zone euro à
Paris et alors que les bourses européennes flambaient à nouveau, l'Etat français a ainsi
annoncé qu'il apportera une garantie "payante" des prêts
interbancaires jusqu'à 320 milliards d'euros. La France consacrera
aussi jusqu'à 40 milliards d'euros pour recapitaliser les banques
qui seraient en difficulté. "Il faut débloquer le marché entre
banques. L'argent ne circule plus", a commenté Nicolas Sarkozy.

L'Allemagne a également dévoilé un plan de sauvetage bancaire
prévoyant jusqu'à 400 milliards d'euros de garanties pour les prêts
interbancaires et près de 80 milliards d'euros de recapitalisation
des institutions financières. Mais Angela Merkel a précisé que les
plans de secours ne fonctionneront que s'ils sont accompagnés d'un
renforcement de la régulation internationale pour mettre fin aux
"excès du marché". Cela va "permettre de redonner de la confiance",
a-t-elle ajouté.

Valse de milliards

Le gouvernement espagnol a lui annoncé qu'il allait garantir les
prêts que se font les banques entre elles jusqu'à un montant
maximum de 100 milliards d'euros pour 2008. Le montant des mesures
sera réévalué pour les années suivantes. Madrid ne compte en
revanche pas dans l'immédiat recapitaliser ses banques, jugeant son
système financier suffisamment solide.



La Banque d'Italie mettra elle, si nécessaire, jusqu'à 40
milliards d'euros de ses titres à la disposition des banques
italiennes pour leur permettre de se refinancer auprès de la Banque
Centrale Européenne. Rome a précisé que l'Etat dépenserait "autant
que nécessaire" pour sauver ses banques.



Les Pays-Bas ont également promis 200 milliards d'euros.
L'Autriche apportera pour sa part jusqu'à 85 milliards d'euros de
garanties et jusqu'à 15 milliards de capitaux frais. Enfin,
Lisbonne a annoncé un plan de 20 milliards.

Empêcher les faillites

Les quinze Etats membres de
l'Eurogroupe s'étaient engagés dimanche soir à garantir les crédits
interbancaires jusqu'au 31 décembre 2009 et à empêcher une faillite
de leurs banques les plus importantes. Ces mesures qui font écho au
plan Paulson de 700 milliards de dollars adopté début octobre par
les Etats-Unis.



"Il ne s'agit pas de faire des cadeaux aux banquiers, il s'agit de
faire en sorte que les consommateurs, les investisseurs puissent
continuer à fonctionner d'une façon rationnelle", a souligné lundi
le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker. "Les banques
qu'on assistera devront payer", a-t-il ajouté.

Londres actionnaire

De son côté, Londres (hors zone euro) va investir jusqu'à 47
milliards d'euros dans les banques RBS, HBOS et Lloyds TSB et
pourrait devenir leur principal actionnaire, dans le cadre du plan
de sauvetage annoncé il y a une semaine. La Royal Bank of Scotland
a annoncé dans la foulée la levée de 25 milliards d'euros dans ce
cadre, dont 5 directement souscrits par le gouvernement. L'Etat
s'est engagé à souscrire les 15 autres milliards si les actions
émises ne trouvent pas preneur. Au terme de l'opération, le
gouvernement pourrait détenir, au maximum, un peu plus de 60% du
capital de la banque.



De leur côté, les banques Lloyds TSB et HBOS ont annoncé une
révision de leur projet de fusion, qui sera précédé d'une levée de
fonds de 21,4 milliards d'euros, là encore avec l'aide du
gouvernement. Au total, l'Etat pourrait détenir au maximum 43,5% du
capital du groupe fusionné, ont précisé les deux banques. En
revanche, Barclays a indiqué qu'elle allait lever 8,2 milliards
d'euros en plusieurs étapes, mais sans l'aide du
gouvernement.



agences/mej/cab/boi

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La Suisse applaudit

Le Département fédéral des finances a salué lundi le paquet de mesures annoncé dimanche par les dirigeants de la zone euro, ainsi que les démarches spécifiques prévues individuellement par les Etats.

Le Conseil fédéral planche sur son propre projet.

Les mesures décidées par plusieurs pays sur le Vieux Continent sont des contributions utiles à la stabilisation du système financier, a déclaré Roland Meier, porte-parole du DFF.

Il a ajouté que le Conseil fédéral allait tout mettre en oeuvre, par le biais de mesures préventives, pour assurer la stabilité de la place financière suisse et des dépôts des clients.

Mesures en vue aux Etats-Unis

Aux USA aussi, des mesures de grande ampleur ont été annoncées. Le Trésor américain a indiqué qu'il était en train de préparer un programme d'achat d'actions dans une large gamme d'institutions financières.

Le but du plan est de restaurer le flux de capitaux. De son côté, G.W.Bush a promis qu'il poursuivrait les efforts pour apaiser les marchés financiers.

Par ailleurs, le groupe bancaire japonais Mitsubishi UFJ Financial a confirmé qu'il prendra une participation de 21% dans Morgan Stanley, pour 9 milliards de dollars.

La Réserve fédérale américaine a elle donné son accord à la reprise de la quatrième banque américaine, Wachovia, par sa concurrente Wells Fargo.

Les deux candidats à la Maison Blanche ont aussi évoqué la crise financière lundi. Barack Obama a dévoilé les mesures qu'il prévoit, alors que John McCain a simplement dit: "J'ai un plan".

Le démocrate préconise des réductions d'impôts pour les créations d'emplois et un moratoire sur les saisies immobilières. Pour les particuliers, le démocrate propose la possibilité de retirer de l'argent de certains plans d'épargne sans subir de pénalités.