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Sévère rechute pour les bourses mondiales

La crise financière est à l'origine de la restructuration de Capital Group.
Après deux séances de rebond, le moral des traders redescend déjà.
Les bourses européennes et Wall Street ont à nouveau clôturé en forte baisse mercredi, tandis que les pays de l'UE ont entériné le plan de sauvetage décidé dimanche par l'Eurogroupe. Les craintes de récession sont omniprésentes.

Alors que les bourses européennes et américaines sont retombées
dans le rouge mercredi en clôture (voir encadré),
plombées par les inquiétudes sur les répercussions de la crise
financière, les pays de l'UE se sont mis d'accord dans la soirée
pour endosser dans ses grandes lignes la stratégie adoptée dimanche
dernier par les pays de la zone euro pour faire face à la crise
financière.



Washington reste dans le collimateur des dirigeants européens.
Plus tôt dans la journée, le président de la Commission européenne
José Manuel Barroso et le Premier ministre britannique Gordon Brown
ont exhorté les Etats-Unis à une plus grande coopération
internationale pour surveiller le système financier après la
crise.

Mobilisation

Plusieurs responsables européens ont indiqué mercredi à l'issue
de la séance que la stratégie définie à Paris par les pays de
l'Eurogroupe faisait désormais l'objet d'un large consensus au sein
des Vingt-sept.



Le vice-Premier ministre tchèque Alexandr Vondra a quant à lui
indiqué à Reuters que son pays avait adouci sa résistance à la
suite de «quelques modifications» réalisées sur le projet de
déclaration. Quelques amendements au texte final seront encore
discutés dans la nuit.



Selon le projet de déclaration, les 27 s'engagent à prendre «en
toutes circonstances» les mesures nécessaires pour «préserver la
stabilité du système financier, soutenir les institutions
financières importantes, éviter les faillites et assurer la
protection des dépôts des épargnants». La proposition défendue par
la France d'une «cellule de crise financière» au niveau de l'Union
est également reprise.

Refonder le système

Nicolas Sarkozy, qui a ouvert le Conseil européen en sa qualité
de président de l'UE, a réitéré son appel à un «nouveau Bretton
Woods» qui, selon ses voeux, pourrait se tenir d'ici la fin de
l'année à New York. « Il faut refonder le système »,
disait-il.



Plus tôt, le Premier ministre britannique Gordon Brown et la
chancelière allemande Angela Merkel s'étaient eux-aussi prononcés
en faveur d'une telle réunion. L'idée française d'un sommet du G8
élargi aux pays émergents d'ici fin 2008 figurait également dans le
texte du projet de déclaration.

Craintes de récession

Les inquiétudes demeures pourtant. Mercredi matin, le Premier
ministre français François Fillon a avoué craindre "une panne de
croissance" pour la France en 2009. La chancelière allemande Angela
Merkel a déclaré s'attendre à ce que la première économie
européenne soit au bord de la récession en 2009.



Même son de cloche du côté du "Tigre celtique". Après 15 ans de
brillante réussite économique, l'Irlande est devenue la première
des nations de la zone euro à entrer en récession le mois dernier.
Au Royaume-Uni, le taux de chômage a atteint son niveau le plus
élevé depuis 2000. En Europe, les ventes de voitures neuves ont
plongé de 8,2% sur un an en septembre, atteignant leur niveau le
plus bas depuis 10 ans.

Les pays du Sud fustigent l'Occident

Egalement malemnés par la crise, l'Inde, le Brésil et l'Afrique
du Sud, réunis en sommet mercredi à New Delhi, ont fustigé les pays
riches pour avoir provoqué, selon eux, la crise financière mondiale
qui menace le développement de ces trois puissances
émergentes.



La Bourse de Sao Paulo, première place financière d'Amérique du
Sud, a suspendu mercredi ses opérations après une chute de plus de
10%. La banque centrale d'Inde a elle annoncé mercredi l'injection
de 400 milliards de roupies (8,25 milliards de dollars), ses
injections montant ainsi à 30 milliards de dollars en dix
jours.



afp/ant/bri

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Diverses décisions

La Commission européenne a proposé de relever de 20'000 à au moins 100'000 euros en l'espace d'un an le montant minimum de garantie bancaire des particuliers dans l'UE.

La Banque centrale européenne (BCE) a de son côté injecté 100 milliards de dollars supplémentaires mercredi pour aider les banques à se refinancer, lançant parallèlement, et pour la première fois, une opération sur une semaine en billets verts à volume illimité.

Le Credit Suisse (CS) fait un geste dans l'affaire des produits de la banque américaine en faillite Lehman Brothers, que le géant bancaire avait recommandés. Il propose désormais des offres concrètes d'indemnisation à certains investisseurs lésés.

La Banque nationale suisse (BNS) va émettre périodiquement ses propres titres de créances pour résorber les liquidités crées par son action concertée avec la Banque centrale européenne (BCE) pour approvisionner le marché en francs suisses.

Les bourses plongent avec Wall Street

L'indice AEX des principales valeurs de la bourse d'Amsterdam a connu la plus forte chute de mercredi, tombant de 7,56%, à 263 points.

L'indice vedette Footsie-100, à Londres, a lui cédé 7,16% à 4079,59 points avec le retour des inquiétudes macroéconomiques sur les marchés.

L'indice vedette Dax de la Bourse de Francfort a lui clôturé sur une chute de 6,49% à 4861,63 points.

Le CAC 40 à Paris a lui terminé en baisse de 6,82% à 3381,07 points.

Les Bourses de Madrid, Vienne et Milan ont clôs sur une chute légérement supérieure à 5%.

A l'instar des autres places européennes, l'indice Swiss Market Index (SMI) a plongé de 5,58%, à 5911,17 points.

Dû côté des Etats-Unis, le Dow Jones a clôturé en chute libre de 7,87%, effaçant la plus grande partie des gains de lundi. Le Nasdaq Composite a reculé de 8,47 %.

Quant aux bourses de Moscou, le RTS et le Micex, elles ont été une nouvelle fois suspendues pour une heure mercredi en raison des fortes baisses enregistrés.

Le Nikkei a clôturé en hausse de 1,06% à Tokyo, après avoir évolué dans le rouge toute la journée, au lendemain d'une hausse record (+14,15%) mardi.

Shanghai a clôturé en baisse de 1,12%, Hong Kong de 4,96%.