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Crise: sommet en vue et chute des marchés

Les places financières mondiales étaient très moroses vendredi.
Les bourses ont continué de plonger malgré l'annonce du sommet.
Un sommet mondial sur la crise réunira les pays du G20 le 15 novembre près de Washington. L'annonce de la Maison Blanche n'a pas enrayé la chute des marchés financiers, toujours affolés par les signes tangibles de récession.

Ce premier sommet, accepté par les Etats-Unis sous la pression
des Européens, réunira les principaux pays industrialisés et
émergents (G-20).

Il visera à «discuter des causes de la crise financière»,
«passer en revue les progrès faits» pour la résoudre et «développer
des principes de réformes nécessaires pour faire en sorte qu'elle
ne se reproduise pas», a expliqué un haut responsable de
l'administration américaine.

Les bourses européennes plongent

Face à la pire crise depuis 1929, Européens et Américains
étaient tombés d'accord samedi pour réunir une série de sommets
internationaux peu après l'élection présidentielle américaine du 4
novembre, afin de réfléchir à une refonte du système financier
international.



Déprimées, les Bourses européennes, qui ont campé dans le rouge
toute la journée, ont plongé en clôture: Paris a perdu 5,01%,
Francfort et Londres 4,46%, tandis que la Bourse suisse cédait
4,2%.



Le nouvel ordre mondial qui pourrait sortir du sommet reste encore
flou. L'Union européenne (UE) veut une réforme profonde du système
actuel, une sorte de Bretton Woods bis, du nom des accords de 1944
qui avaient jeté les bases du système financier actuel.



Les Européens proposent une supervision mondiale des marchés, qui
serait confiée au Fonds monétaire international (FMI). Réticent à
l'idée d'une refonte du système, le président américain George Bush
a souligné plusieurs fois son attachement aux «fondements du
capitalisme démocratique» et à la «liberté des marchés».

Wall Street en forte baisse aussi

L'annonce du sommet n'a pas rassuré les marchés financiers, qui
ont poursuivi leur glissade. La Bourse de New York a terminé sur
une chute mercredi: le Dow Jones a lâché 5,69% et le Nasdaq
4,77%.



Madrid a chuté de plus de 8%, tirée à la baisse par les groupes
espagnols très impliqués en Argentine. Ces titres ont été très
affectés par le projet de nationalisation du système privé de
retraites annoncé mardi par la présidente argentine Cristina
Kirchner.

Buenos Aires et Sao Paulo chutent

A Buenos Aires, la Bourse dégringolait pour la deuxième journée
consécutive, perdant plus de 16% en cours de séance. L'indice
Merval a terminé en baisse de 10,11%, en réaction à l'initiative
gouvernementale de nationalisation du système de retraites
privées.



La Bourse de Sao Paulo, première place financière d'Amérique du
Sud, a également clôturé en chute libre de 10,18%



Les Bourses asiatiques étaient aussi mal orientées, avec des
chutes de 6,79% à Tokyo, 5,20% à Hong Kong et 3,20% à Shanghai. Les
marchés subissent notamment la volatilité des devises, de mauvaises
nouvelles économiques et une série de résultats d'entreprises
décevants.



L'euro a poursuivi sa chute (voir ci-contre) alors que les
divergences d'approche en Europe sur les remèdes à apporter à la
crise ont éclaté au grand jour. L'Allemagne a ainsi sèchement
renvoyé dans les cordes le président français Nicolas Sarkozy et sa
proposition de créer des fonds souverains nationaux pour protéger
l'industrie contre des prédateurs étrangers.

Récession évoquée

Ces mouvements marquent le retour en
grâce du dollar, les cambistes tablant sur un deuxième plan de
relance américain, alors qu'ils doutent de la capacité des
dirigeants européens à trouver une riposte commune face à la
récession. Les Européens ont en effet écarté toute idée de plan de
relance généralisé.



Pourtant, le mot «récession» n'est désormais plus tabou. «Après
avoir pris des mesures pour le système bancaire, nous devons
maintenant agir contre la récession financière mondiale», a plaidé
mercredi Gordon Brown à la Chambre des communes. Le premier
ministre britannique a reconnu s'attendre à «une récession en
Amérique, en France, en Italie, en Allemagne, au Japon, et, parce
qu'aucun pays n'est immunisé, en Grande-Bretagne aussi».



agences/cht

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Euro et pétrole en baisse

L'euro a confirmé mercredi son décrochage et est passé sous le seuil symbolique de 1,30 dollar pour la première fois depuis février 2007. A 20h, la devise européenne s'échangeait à 1,2857 dollar, contre 1,3073 dollar la veille au soir.

Par rapport à son record historique de la mi-juillet, à 1,6038 dollar, la monnaie unique a perdu ainsi plus de 20% de sa valeur.

Pour la première fois depuis le printemps 2003, l'euro est redescendu sous le seuil de 1,50 franc mercredi. La monnaie helvétique s'échangeait à 1,4939 franc suisse pour un euro, mais reculait face au dollar à 1,1619 franc pour un dollar.

La devise britannique s'est quant à elle distinguée par une contre-performance face au dollar et est tombée à un nouveau plus bas depuis septembre 2003, à 1,6139 dollar.

Les cours du pétrole se sont davantage affaissés mercredi en fin d'échanges européens. Ils ont touché de nouveaux plus bas, après les stocks hebdomadaires américains et alors que les craintes sur la demande persistent, bien que l'Opep doive annoncer une baisse de sa production.

Les cours du pétrole brut poursuivaient leur décrue mercredi: le cours du Brent est tombé vers 15h00 à un plus bas de 65,28 dollars, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis le 10 mai 2007. De son côté, le baril de «light sweet crude» est tombé à un plus bas de 67,50 dollars, un niveau non atteint depuis le 27 juin 2007.

Les stocks de produits pétroliers ont de nouveau fortement augmenté la semaine dernière aux Etats-Unis, selon le département américain à l'Energie. De plus, les craintes sur la demande continuent de dominer le marché. Les spécialistes s'attendent à ce que l'Opep réduise nettement son offre pour tenter d'empêcher un effondrement des cours jusqu'à 50 dollars et ramener le marché à l'équilibre.

Mauvaises nouvelles chez General Motors

Le constructeur américain General Motors, propriétaire notamment de l'allemand Opel, pourrait étendre ses mesures de chômage technique à toutes ses usines européennes pendant plusieurs semaines, estime un syndicaliste dans la presse allemande de mercredi.

Selon Rainer Einenkel, président du comité d'entreprise de Bochum (ouest de l'Allemagne), cité par le Westdeutsche Allgemeine Zeitung, General Motors envisage d'interrompre sa production en Europe les deux dernières semaines de novembre et du 15 décembre à début janvier.

Début octobre, le constructeur, touché par la crise, avait déjà annoncé l'interruption de sa production dans deux usines Opel en Allemagne, Bochum et Eisenach (centre), où travaillent plus de 6500 personnes. Sur l'ensemble de ses sites européens, General Motors veut baisser sa production de 40'000 véhicules d'ici la fin de l'année.