Ces chiffres, signe d'une entrée en récession, sont les plus
mauvais depuis que l'économie s'est contractée de 1,4% au troisième
trimestre 2001.
C'est le premier recul du PIB depuis le quatrième trimestre de
2007. Au deuxième trimestre, la croissance de l'économie américaine
avait été de 2,8% en rythme annuel.
"La plupart des composants principaux du PIB ont contribué au
recul de la croissance au troisième trimestre", écrit le ministère,
à commencer par la consommation des ménages, qui assure en temps
normal près de 70% de la croissance de la première économie
mondiale.
Consommation en chute libre
Celle-ci a reculé de 3,1% en rythme annuel entre juillet et
septembre, plombée par la chute des achats de biens durables
(-14,1%, après -2,8% au printemps) que laissait présager, entre
autres l'effondrement des ventes d'automobiles.
C'est une des conséquences de la crise financière qui a poussé
nombre d'Américains à reporter leurs gros achats du fait conjugué
de la hausse du chômage et de la difficulté à obtenir des crédits.
Au total, le recul de la consommation des ménages est le plus fort
depuis 1980, et celle-ci a fait perdre 2,25 points de croissance à
l'économie.
Les exportations limitent les dégâts
Confirmant une tendance de baisse engagée début 2006, les
investissements privés de logements ont encore amplifié leur chute,
plongeant de 19,1%, faisant perdre 0,72 point de croissance aux
Etats-Unis. Le recul de la croissance a été freiné par la bonne
tenue des exportations.
Celles-ci ont fortement ralenti leur hausse (5,9% contre 12,3% au
trimestre précédent), mais avec un recul des importations de 1,9%,
le commerce extérieur a finalement apporté 1,13 point de
croissance.
Les dépenses de l'Etat fédéral qui avec une croissance de 5,8% ont
connu leur plus forte hausse depuis le printemps 2003, ont aussi
également contribué à enrayer la chute du PIB en apportant 1,15
point de croissance.
agences/jeh
La Maison Blanche se veut rassurante
La Maison Blanche a reconnu jeudi que les chiffres négatifs du PIB reflétaient les difficultés de l'économie américaine.
Washington assure pourtant que le gouvernement travaille à ramener la croissance et la création d'emplois d'ici aux premiers mois de 2009.
"S'il est vrai que nous continuons à faire face à de graves difficultés, les USA restent le meilleur endroit pour faire des affaires, et nous sommes en position de rebondir", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche.
Wall Street et l'Europe dans le vert
La Bourse de New York était en nette hausse jeudi, soutenue par de nouvelles actions des banques centrales, un chiffre de la croissance américaine moins mauvais que prévu et des résultats d'entreprises solides: le Dow Jones gagnait 1,80% et le Nasdaq 1,82%.
Les principales Bourses européennes ont aussi terminé dans le vert jeudi. Les marchés ont trouvé un peu de réconfort notamment dans la baisse des taux de la Fed mercredi et un recul du PIB trimestriel américain moins fort que prévu.
La Bourse Suisse a en revanche fait exception. Elle a affiché un recul de 0,65%, non sans avoir passé la plus grande partie de la journée dans le vert.