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La zone euro touchée par la récession

La zone euro est en récession technique, a affirmé Joaquin Almunia.
La zone euro est en récession technique, a affirmé Joaquin Almunia.
La zone euro devrait connaître une récession technique en 2008 face à la crise financière, avec un recul du PIB sur les trois derniers trimestres, a indiqué lundi la Commission européenne, qui prévoit également une croissance quasi nulle en 2009.

Dans ses prévisions d'automne, la Commission s'attend à ce que
la zone euro connaisse un recul de son Produit intérieur brut (PIB)
de 0,1% au troisième trimestre 2008 par rapport au trimestre
précédent, puis de 0,1% au quatrième, après une baisse de 0,2% au
deuxième.

Si cela se confirme, les quinze pays de la zone euro connaîtront
dès le troisième trimestre 2008 une récession technique, qui se
caractérise par deux trimestre consécutifs de recul du Produit
intérieur brut (PIB), et ce pour la première fois depuis la
création de cette zone en 1999.

Nette dégradation en 2009

"L'horizon est sombre. La récession est un vrai risque pour
certains pays, pour la zone euro et pour l'Union européenne" sur
l'ensemble de l'année prochaine, a commenté le commissaire européen
aux Affaires économiques Joaquin Almunia. Sur l'ensemble de 2008,
la Commission européenne prévoit un ralentissement de la croissance
à 1,2%, contre 1,3% dans ses précédents pronostics, après 2,7% en
2007.



L'organe exécutif européen table ensuite sur une très nette
dégradation avec seulement 0,1% de croissance en 2009, contre 1,5%
prévus précédemment. Il s'agirait de la pire performance de la zone
euro depuis sa création en 1999. En 2010, la situation devrait
s'améliorer avec 0,9%, selon elle.

Grandes pays touchés

Dans l'ensemble de l'UE, la Commission prévoit une croissance de
0,2% en 2009, après 1,4% en 2008, et de 1,1% en 2010. Pour les
grandes économies européennes, Bruxelles s'attend à une récession
dès le troisième trimestre 2008 en France, en Allemagne et en
Italie, puis à partir du quatrième trimestre pour le Royaume-Uni et
l'Espagne.



Sur l'ensemble de l'année 2008, l'Allemagne devrait encore
enregistrer une croissance de 1,7%, la France de 0,9%, l'Espagne de
1,3%, le Royaume-Uni de 0,9% et l'Italie une stagnation de son PIB
(0,0%). Mais en 2009, le Royaume-Uni (-1,0%) et l'Espagne (-0,2%)
devraient enregistrer une récession sur l'ensemble de l'année,
tandis que la France, l'Allemagne et l'Italie devraient connaître
une stagnation.

Les déficits explosent

Conséquence de ce ralentissement généralisé: la Commission
européenne s'attend à une hausse du taux de chômage de plus d'un
point dans la zone euro d'ici deux ans. Il devrait passer selon ses
pronostics de 7,6% en 2008 à 8,7% en 2010. Soit deux millions de
personnes de sans-emploi en plus.



Autre conséquence: le déficit devrait se creuser dans la zone
euro, à 1,3% du Produit intérieur brut (PIB) en moyenne cette
année, 1,8% en 2009, puis 2% en 2010. Dans certains pays, il
devrait dépasser la limite de 3% du PIB en principe autorisée dans
l'UE. C'est le cas en France, où il devrait atteindre 3,5% en 2009
et 3,8% en 2010.



En Irlande, il devrait exploser à 5,5% du PIB cette année, à 6,8%
l'an prochain, puis 7,2% en 2010. La Commission a d'ailleurs
annoncé lundi son intention de lancer une procédure formelle pour
"déficit excessif" à l'encontre de Dublin.



agences/dk

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L'inflation en baisse

La situation devrait en revanche s'apaiser du côté de l'inflation: après 3,5% en 2008, la Commission prévoit que la hausse des prix ralentisse à 2,2% en 2009 et 2,1% en 2010. Ce qui laisse de la marge à la Banque centrale européenne, dont la prochaine réunion est prévue jeudi, pour baisser ses taux d'intérêt.

Commerzbank accepte l'aide de Berlin

Commerzbank, deuxième banque allemande, a sauté le pas lundi et appelé à la rescousse l'Etat allemand, qui va la recapitaliser à hauteur de 8,2 milliards d'euros et pourra garantir pour 15 milliards d'euros de nouvelles dettes. Le ministère des Finances allemand a salué lundi "une démarche très responsable" de la part de la banque.

Lundi à 9h46 GMT, le marché saluait la décision de Commerzbank et son titre bondissait de 9,95% à 9,26 euros à la Bourse de Francfort. La banque basée dans cette même ville, en cours de rachat de la filiale bancaire d'Allianz, Dresdner Bank, a perdu un tiers de sa valeur boursière en un mois.

En contrepartie de l'aide de l'Etat, Commerzbank ne va pas distribuer de dividendes pour 2009 et 2010, ses dirigeants vont voir leur rémunération plafonnée et la banque ne versera pas de primes pour 2008 et 2009. M. Blessing verra son salaire fixe plafonné à 500'000 euros annuels, contre 760'000 euros initialement prévus.

Commerzbank devient la première grande banque privée du pays à se faire recapitaliser par l'Etat. Malgré les appels répétés du gouvernement, aucune grande banque privée ne s'était décidée à utiliser à plein le plan de sauvetage mis en place mi-octobre. Celui-ci, doté de 480 milliards d'euros, prévoit la garantie par l'Etat des prêts interbancaires, ainsi que la possibilité d'une recapitalisation.

Commerzbank a également publié lundi de manière anticipée ses résultats pour le troisième trimestre: ses comptes ont viré dans le rouge entre juillet et septembre, avec une perte nette de 285 millions d'euros et une perte d'exploitation de 475 millions d'euros. La crise financière a pesé sur ses opérations de marché à hauteur de 1,1 milliard d'euros.