Publié

Bonus à l'UBS: Doris Leuthard critique

Doris Leuthard veut s'informer, dans la perspective de la votation sur la libre circulation des personnes.
Doris Leuthard s'est exprimée dimanche à "Mise au point".
La rétrocession des bonus perçus dans les banques continue d'animer les débats, alors que l'idée semble difficile à mettre en pratique. Doris Leuthard estime qu'il vaut la peine d'examiner un arrêt des primes aux managers de l'UBS.

La conseillère fédérale, qui était invitée dans l'émission «
Mise au point » de la TSR dimanche,
estime que la communication de verser des bonus était une erreur de
l'UBS. Elle ajoute que le Conseil fédéral va intervenir.

"Une erreur"

A titre personnel, l'Argovienne juge que verser des bonus au
Conseil d'administration de la banque est une erreur et affirme,
tout comme dans une interview accordée à la «SonntagsZeitung»,
qu'il vaut la peine d'examiner un arrêt des primes aux managers de
l'UBS après l'aide de 6 milliards de francs de la Confédération.
«L'Etat ne veut pas financer les salaires élevés des managers de
banque, mais soutenir l'UBS et par là le système bancaire»,
explique-t-elle dans le journal dominical.



Dans «Mise au Point», la ministre de l'Economie évoque en outre la
situation économique. Elle affirme qu'il n'y a pas encore de réelle
récession mais qu'il existe un vrai risque de ralentissement
économique pour 2009.



Selon elle, les secteurs de l'industrie d'exportation seront les
plus touchés, en raison du franc fort. Pour corriger le tir, elle
espère l'entrée en vigueur d'accords de libre-échange avec le
Japon, le Canada et des pays du Golfe.

Investissements à avancer

Concernant le plan de relance exigé par le parti socialiste,
Doris Leuthard le juge inutile car ses effets seraient trop lents.
En revanche, la Confédération va essayer d'avancer les
investissements déjà prévus, affirme-t-elle.



Certains projets informatiques ou de construction de routes
planifiés pour 2010 et 2011 peuvent en effet très bien être
financés en 2009 déjà, estime la ministre de l'Economie dans la
«SonntagsZeitung». Il en va de même des contributions de l'Agence
pour la promotion de l'innovation dans l'environnement et
l'énergie. «Cela donnerait des impulsions au soutien de l'économie
intérieure sans surcharger le budget.»

Soutenir le pouvoir d'achat

La démocrate-chrétienne attend des employeurs qu'ils soutiennent
la consommation. Les entrepreneurs doivent compenser autant que
possible les effets de l'inflation en soutenant le pouvoir d'achat
et le moral des consommateurs, exige l'Argovienne. «C'est important
pour la conjoncture», précise Doris Leuthard.



Elle rappelle en outre, dans «Mise au point», que le chômage,
essentiellement partiel, pourrait grimper en 2009 mais que la
Suisse reste en bonne position.



Christine Talos avec l'ATS

Publié

Le monde politique unanime

«Exiger la restitution des bonus sera difficile», avertit également le président de la Confédération Pascal Couchepin dans le «SonntagsBlick». Le Valaisan est pour, mais dit ignorer si l'idée est réalisable. En fin de compte, la moitié des sommes est allée à l'Etat sous forme de contributions sociales.

Toujours dans le «SonntagsBlick», le conseiller national Johann Schneider-Amman (PRD/BE) estime que le Conseil fédéral doit saisir la procédure d'urgence pour que les banquiers restituent leurs bonus. Après tout, les mesures de sauvetage ont elles aussi été décidées via une telle procédure, note-t-il. «Mon sens de la justice exige que je pose une telle demande.»

Le radical retient que l'autorégulation dans les systèmes de rémunération ne fonctionne pas. Et c'est avec «amertume» qu'il fait ce constat. Lui-même a toujours appelé à la modestie mais d'après ses expériences, il est nécessaire d'instaurer des règles.

Dans la «NZZ am Sonntag», le président du PRD Fulvio Pelli se prononce contre une régulation des salaires: «la Confédération doit procéder de sorte à ce que l'UBS améliore elle-même son système salarial». Le Tessinois veut toutefois lui aussi la rétrocession des bonus des managers de l'UBS.