Puzzle ITC est une entreprise technologique bernoise qui compte une centaine d'employés et employées. Active dans le développement de logiciels ou l'expérience utilisateurs, elle fait office de précurseur depuis 2018.
Entre 10 et 15% de son personnel choisissent de toucher une partie de leur salaire en bitcoin. L'entreprise ne gagne rien sur cette offre, mais y voit un avantage: pour une société évoluant dans le numérique, c'est en effet devenu un atout pour recruter.
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"C'est une nouvelle forme d'avantage social, qui peut attirer de nouveaux employés", affirme Sarah Pfeiffer, chef de projet chez Puzzle ITC. "Je sais que le paiement en
était une des raisons qui ont convaincu trois de nos nouveaux employés de venir travailler pour nous. C'est donc une bonne publicité pour notre entreprise."
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Des défricheurs
Mais tout n'a pas été simple. Avant de se lancer, l'entreprise a dû faire face à de nombreux défis: discussion avec les autorités fiscales, adaptation des procédures internes, recherche d'une plateforme pour acheter des bitcoins, mais aussi développement de sa propre application pour verser les salaires en cryptomonnaie (disponible en open source).
En 2018, les autorités fiscales bernoises n'avaient jamais été confrontées à cette problématique. Depuis, des lignes directrices existent pour les salariés qui touchent des bitcoins.
Mais la société prend un risque: ses employés pourraient se plaindre si le bitcoin perdait beaucoup de valeur, voire même rejeter la faute sur l'entreprise. "Il est très important d'informer vos employés qu'il y a des variations du taux de change", explique Sarah Pfeiffer.
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Sur base volontaire
"Chaque employé doit signer un accord dans lequel nous l'informons sur ces risques dus aux fluctuations du taux. L'employé doit également être informé que le paiement en bitcoin est toujours facultatif et volontaire. C'est très important", précise la responsable.
Facultatif et volontaire, telle est la parade juridique trouvée par l'entreprise. Un maximum de 25% du salaire peut être versé en cryptomonnaie. Et le salarié peut choisir chaque mois ce qu'il compte faire. Les cotisations sociales sont, elles, toujours payées en francs suisses.
Chez Puzzle ITC, la majorité des collaborateurs et collaboratrices qui choisissent ce mode de paiement ne se risquent pas au-delà des 5%. La volatilité du cours du bitcoin est à double tranchant: les pertes peuvent en effet être importantes, le nombre de personnes qui choisissent ce mode de paiement varie donc selon le cours.
Pascal Wassmer
Le Tessin autorise le bitcoin pour payer certaines prestations de l'Etat
Le canton du Tessin a décidé d'offrir à son tour la possibilité de s'acquitter de certaines prestations de l'Etat en bitcoin. Le Grand Conseil tessinois vient d’approuver un projet-pilote, mais les discussions ont été houleuses.
Avant le canton, la ville de Chiasso, s’inspirant du modèle communal et désormais cantonal zougois, avait déjà introduit cette possibilité en 2018.
>> Les précisions dans le 12h30:
Le Tessin autorise l'utilisation du Bitcoin pour certains paiements
Les Suédois devront encore attendre avant d'avoir leur e-couronne
La Suède est l'un des pays où l'argent liquide est le moins utilisé au monde. Logiquement, la Banque centrale multiplie les études depuis 2017. Après un premier test grandeur nature, elle vient de décider d'approfondir son enquête.
Car plusieurs problèmes pratiques se posent encore. Les paiements hors-ligne, sans internet, n'ont pas encore été testés, ni l'ampleur des échanges d'une journée de paiement dans tous les commerces de détail. Et que faire des données, car toutes les transactions laissent une trace.
Le calendrier est sans cesse repoussé. Désormais, la banque centrale se laisse jusqu'en 2026 pour introduire sa e-krona.
Le projet suédois est observé par toutes les grandes banques centrales. Le boom du bitcoin et l'arrivée d'une monnaie développée par Facebook ont été des accélérateurs dans la réflexion des banques centrales. Elles craignent de perdre de leur pouvoir au profit de ces nouveaux acteurs.
En Suisse, la BNS développe le projet "Helvetia" qui vise à créer une monnaie virtuelle, mais pas pour la population, uniquement pour les banques.
Actuellement, seuls les Bahamas ont une monnaie numérique nationale, le sand dollar. La Chine, elle, mène des tests grandeur nature, comme la Suède.