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Marchés prudents après l'élection d'Obama

L'élection d'Obama n'a pas provoqué d'euphorie sur les marchés.
L'élection d'Obama n'a pas provoqué d'euphorie sur les marchés.
L'élection de Barack Obama, et surtout la levée de l'incertitude politique pesant sur la première économie mondiale, ont été accueillies avec modération par les marchés. Ceux-ci ne perdent pas de vue les problèmes qui s'accumulent sur l'économie mondiale.

«L'incertitude est le principal problème du marché», rappelait
Sherrill Shaffer, ancien chef économiste à la Réserve fédérale de
New York, qui s'attend à une «stabilisation» des marchés après des
semaines de tourmente.

L'Occident voit rouge

La Bourse suisse a clôturé en baisse mercredi, l'indice Swiss
market Index (SMI) de ses 20 valeurs vedettes terminant la journée
sur un recul de 3,48%, à 6177,15 points.



A Paris, le CAC 40 a perdu 1,98% à 3618,11 points, tandis que
Londres chutait de 2,34% soit 108,77 points. A Francfort, le Dax a
terminé en baisse de 2,11% à 5166,87 points, contre 5278,04 points
la veille à la clôture.



La Bourse de Milan a subi pour sa part une véritable correction
après cinq séances consécutives de progression, l'indice vedette
SP/Mib terminant la journée sur une baisse de 1,44% à 22758 points,
après son bond de 6,86% mardi.



Madrid s'en est un peu mieux sortie que ses homologues
européennes: l'indice Ibex-35 de ses 35 valeurs vedettes a terminé
la séance de mercredi en très légère hausse de 0,18% à 9744,7
points, contre 9726,80 points mardi.



La Bourse de New York a terminé en forte baisse mercredi, alors
que de nouveaux indicateurs ont rappelé que le président élu Barack
Obama allait devoir faire face à une situation économique très
mauvaise. Le Dow Jones a perdu 5,05%, soit 486,01 points, à 9139,27
et le Nasdaq 5,53% à 1681,64..

Dollar en hausse, pétrole en baisse

Le dollar s'affichait en hausse face à l'euro mercredi en milieu
d'échanges européens, après une chute historique la veille, le
pessimisme reprenant le dessus après la victoire du démocrate
Barack Obama à l'élection présidentielle américaine.



Vers 14h00 GMT (15h00 en Suisse), l'euro s'échangeait à 1,2891
dollar, contre 1,2975 dollar mardi vers 23h00. La devise européenne
reculait également face au yen à 127,69 yens, contre 129,36 mardi
soir. Mercredi, le dollar aussi perdait du terrain face au yen, à
98,94 yens pour un dollar, contre 99,69 yens mardi.



Après un net raffermissement ces dernières semaines face à la
monnaie européenne, le dollar devrait retrouver une position de
valeur refuge dans un contexte de récession mondiale, selon les
analystes.



"Que ce soit le dollar McCain ou le dollar Obama, la générosité de
la politique budgétaire américaine devrait pousser le dollar vers
de nouveaux plus hauts, même en pleine récession aux Etats Unis",
commentaient les analystes de Commerzbank quelques heures avant le
verdict de l'élection américaine.



Le pétrole de son côté est perdait du terrain dans le journée de
mercredi. Vers 14h40 GMT sur le New York Mercantile Exchange
(Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en décembre
valait 68,23 dollars, en baisse de 2,30 dollars par rapport à
mardi. Il avait ouvert en baisse de 2,19 dollars.

Taux directeurs

Pour soutenir leur optimisme, les marchés financiers attendaient
également pour jeudi un nouveau coup de pouce avec une baisse des
taux directeurs de la Banque centrale européenne et de la Banque
d'Angleterre afin de soutenir la croissance.



Les banques centrales des Etats-Unis, du Japon et d'Australie ont
déjà abaissé le loyer de l'argent ces derniers jours. Un mouvement
massif de baisse de taux des grandes banques centrales le 8 octobre
était resté sans grand effet sur des marchés affolés par
l'étranglement du crédit.



Sur le front des entreprises, le groupe pétrolier français Total a
annoncé mercredi un bénéfice de 11 milliards d'euros sur les neuf
premiers mois de 2008, en hausse de 21% sur un an et BNP Paribas a
enregistré une baisse de 55% de son résultat au 3e trimestre, à 901
millions d'euros.



Le numéro un mondial de l'acier, ArcelorMittal, a de son côté
annoncé des résultats trimestriels juste conformes à ses
prévisions, mais a indiqué prévoir «une augmentation des réductions
de production temporaires», sans autre précision.



ats/afp/ant/jeh

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Barack Obama et la crise économique

La crise financière a favorisé le démocrate Barack Obama, vainqueur mardi de l'élection présidentielle aux Etats-Unis. Dans un pays au bord de la récession, ses prises de position et son programme économique ont séduit.

Pendant sa campagne, Obama a également fait rêver les Américains en annonçant la création à terme de "cinq millions de nouveaux emplois bien payés" via des investissements dans les énergies renouvelables et de "deux millions de postes grâce à la reconstruction de nos routes, écoles et ponts en mauvais état".

Dans l'immédiat, un plan de relance devrait être rapidement adopté par le Congrès. Chiffré à 60 milliards de dollars, il servira à épauler les millions d'Américains incapables de rembourser leurs prêts immobiliers.

Pour éviter une déprime prolongée, Obama veut stimuler la consommation, moteur du PIB, par des allègements d'impôts devant bénéficier à 95% des salariés. Un crédit d'impôt de 3000 dollars par emploi créé est prévu en faveur des petits entrepreneurs.

Affirmant vouloir financer toute nouvelle dépense, Obama compte relever les taxes au niveau de l'ère Clinton pour les hauts revenus (plus de 250'000 dollars par an).

Obama voudrait aussi étendre la couverture-maladie, dont 46 millions d'Américains (sur 300 millions) sont dépourvus, en obligeant les employeurs à assurer les salariés ou, sinon, à contribuer à un fonds public.

"Obama a une approche typique (des démocrates, ndlr) d'accroissement des dépenses, baisses des impôts pour la classe moyenne, hausse pour les plus aisées. Il veut renforcer le rôle de l'Etat dans l'économie", a souligné Edwin Truman, chercheur de l'Institut Peterson de recherche économique.

Mais "nous affrontons une grosse récession avec un gros déficit donc sa capacité à faire quoi que ce soit en termes de dépenses ou réductions d'impôts sera très limitée", selon Truman.

Selon le Comité pour un budget fédéral responsable, les baisses d'impôts promises par Obama se traduiront par un manque à gagner de 360 milliards de dollars pour les caisses de l'Etat, alors que les spécialistes prévoient déjà plus de 1000 milliards de déficit pour l'année en cours et que la dette américaine plane au-dessus des 10'000 milliards de dollars.