Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a ouvert cette
réunion, qui rassemble des ministres des Finances et des
gouverneurs des banques centrales des pays du G20. Ceux-ci
représentent 85% du PIB mondial.
Cette réunion doit ouvrir la voie au sommet des chefs d'Etat et
de gouvernement convoquée par le président américain George W. Bush
le 15 novembre à Washington, sous la pression des Européens, pour
tenter de trouver une réponse coordonnée à la crise mondiale, la
pire depuis celle de 1929.
D'après le FMI, la récession frappera les Etats-Unis, l'Europe et
le Japon, mais toute la planète en pâtira: la croissance mondiale
se réduira à un maigre 2,2% en 2009 contre 3,7% en 2008.
La veille, les dirigeants européens réunis à Bruxelles comme les quatre
grands pays émergents dits BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) à Sao
Paulo, ont appelé à une refonte rapide du système financier
international.
Revendications du BRIC
«Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il devait y avoir une
reformulation, une réorganisation du système financier mondial», a
déclaré le ministre brésilien de l'Economie Guido Mantega, résumant
les discussions avec ses homologues des BRIC.
Il a affirmé que le système mis en place par les accords de
Bretton Woods en 1944 était dépassé et avait besoin de prendre en
compte le poids économique des pays émergents.
Les BRIC ont réclamé une réforme du Fonds monétaire international
et de la Banque mondiale en vue d'un meilleur équilibre entre les
pays avancés. Ils demandent aussi un développement et un
renforcement du G20 avec des réunions de chefs d'Etat.
Frein américain
Les dirigeants européens ont demandé
des résultats dès le début 2009, juste après l'entrée en fonction
de Barack Obama.
Selon les analystes, il était peu probable que les Etats-Unis, en
pleine période de transition à la Maison Blanche s'engagent dès
maintenant sur des actions concrètes. «Les actions décisives
devront attendre la prise de fonctions en janvier du nouveau
président» américain Barack Obama qui a promis vendredi de
s'attaquer «de front» à la crise, a déclaré Carl Weinberg, chef
économiste du centre d'analyses High Frequency Economics.
ats/afp/bri
Le G20 en bref
Le G20 réunit les pays avancés du G7, à savoir l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et le Japon.
Ce groupe comprend aussi les BRIC ainsi que l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Argentine, l'Australie, la Corée du Sud, l'Indonésie, le Mexique et la Turquie.
L'Union européenne en est le 20ème membre.
La présence de l'Espagne au G20 le 15 novembre été confirmée vendredi soir par la présidence française de l'UE. L'Etat hispanophone ne doit sa présence qu'au geste français de lui céder un de ses deux sièges (l'un en tant que membre du G7 et l'autre en tant que pays présidant l'Union européenne).
Pas de Bretton Woods II en perspective
Le prochain sommet du G20 ne va pas déboucher sur un nouveau Bretton Woods, a affirmé le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn.
"Les choses ne vont pas changer du jour au lendemain. On a mis deux ans à préparer Bretton Woods. Beaucoup de gens parlent d'un Bretton Woods II. Ca sonne bien mais nous n'allons pas créer un nouveau traité international", a indiqué Dominique Strauss-Kahn dans une interview publiée samedi par le quotidien britannique Financial Times.
Le FMI a été créé dans le cadre des accords de Bretton Woods qui tracèrent les grandes lignes du système financier international en 1944.